Hello
Ma mono me dit toujours : " si c'est pas confortable, c'est que ça bosse bien !"
Tous les termes que tu emploies fonctionnent ensemble, difficile de les distinguer un à un. Si tu veux un cheval engagé, il doit forcément avoir une bonne impulsion et tendre son dos. Et on peut échanger les termes dans la phrase, ce sera toujours valable.
Ta monitrice n'a pas tout à fait raison. Un cheval peut précipiter tout en ayant un rythme régulier. Ce n'est simplement pas le bon rythme.
Un cheval qui précipite fait la "trotinette", il court après son équilibre. Ça dépend des individus, mais on peut constater qu'un cheval non équilibré peut, dans certains cas :
- Peser à la main
- Avoir une orientation de "plongeur" (arrière-main fuyante, on a l'impression que la croupe est loiiiiin, épaules pesantes, orientation de l'avant-main vers le bas)
- A tendance à accélérer (et sur ce point, oui l'allure est irrégulière)
Dans d'autres cas :
- Compenser le manque d'équilibre en renversant la nuque et l'encolure, le "nez au vent"
- Creuser fortement le dos (c'est une sensation confortable pour le cavalier, on est bien à l'aise dans un dos creux, donc méfiance !)
- Sensation que le cheval piétine (petits pas petits pas petits pas) comme un poney.
Bien sûr, ce n'est pas exhaustif, et pas applicable à tous les chevaux.
Pour la question des jambes et du cheval qui se porte en avant tout seul... Je suis sceptique.
Oui, en effet, lorsqu'on est dans une allure avec son cheval, il doit rester à a vitesse qu'on lui a demandée, sans ralentir ou accélérer, et donc sans que nous ayons besoin de maintenir l'allure avec nos jambes.
Mais l'allure et l'impulsion, pour moi, au niveau des aides, c'est nettement différent. On ne soutient pas l'allure avec les jambes (un cheval au trot reste au trot sans qu'on ait besoin de pousser), mais si on veut un cheval qui tend son dos, avec du rebond, avec des abdominaux contractés... Il faut bien solliciter tout ça.
Et ça se fait avec les jambes !
A chaque foulée, surtout au début avec un cheval qui n'a pas un grand niveau de dressage, il faut lui dire avec les jambes "vas-y mon gars, engage, engage, engage" !
Personnellement, j'isole légèrement ma jambe pour ces demandes, pour bien cibler l'arrière-main, et ainsi expliquer au cheval que ses postérieurs doivent "passer dessous".
Pour moi, dans n'importe quel exercice de dressage, les jambes sont présentes, à différents degrés.
Elles n'agissent bien sûr pas seules, et si le dos, le bassin et le plexus ne suivent pas, ça ne peut pas fonctionner.
Tu dois avoir la sensation d'élever ton cheval vers le haut.
Les réactions du cheval à tes aides seront différentes selon le cas de déséquilibre.
Dans le cas numéro 1 (cheval lourd à la main, enfoncé devant...), si tu utilises tes aides correctement comme j'ai vaguement expliqué ci-dessus, tu devrais sentir l'arrière-main se rapprocher de toi dans un premier temps. Puis tu vas avoir la sensation que le garrot monte, s'élève, ce qui va entraîner par la suite, un allègement considérable dans la main.
Par contre, pour un cheval novice, on ne peut pas lui demander ça pendant vingt minutes. Il faut travailler sur des portions de manège/carrière, quelques foulées seulement, et bien féliciter pour qu'il pige qu'il a bien réagi.
Dans le cas numéro deux, suite à l'action de tes aides, le cheval va cadencer son allure, et entrer dans une allure plus posée, plus calme. Attention cependant à ce qu'il ne perde pas d'impulsion, tu ne dois pas le sentir "mou".
Ensuite, le dos va remonter légèrement, c'est assez subtil, mais on ressent comme une petite vague sous les fesses. Puis, le cheval va se détendre au niveau de l'avant-main, les épaules et le garrot vont se décontracter, tu auras un cheval moins rigide, plus ample, et la tête va s'abaisser un peu.
Pareil que pour au dessus, se contenter de peu et récompenser beaucoup !
Lorsque ton cheval engage, avec un dos tendu et une bonne impulsion, tu vas te faire un peu secouer le cocotier. Cette attitude leur donne de la force pour porter le cavalier, et de la puissance (puisque le moteur à l'arrière pousse dans le bon sens). Tu auras donc une allure très marquée, ce qui n'est pas forcément très confortable (comme toujours, ça dépend des chevaux). Il faut donc aussi penser à te détendre, pour surtout ne pas te crisper et perdre tout ce que tu auras obtenu.
Facile à dire, hein
Un dos qui monte, ça se sent tout de suite. Rien que l'image du "dos qui monte" est explicite, donc quand le cheval s'élève, ça se ressent, immédiatement. On se rend compte que le cheval inverse légèrement son équilibre (hanches qui s'abaissent, garrot qui se lève), et on sent cette "vague" qui part de derrière, vers l'avant, qui tend le dos comme un arc.
A partir de là, il faut entretenir ça avec des jambes bien au contact, une assiette souple (sans pousser !) et des mains qui réceptionnent devant l'énergie (avec douceur, sinon ça freine, ou ça fait basculer la nuque et lâcher le dos).
Si tu as d'autres questions