Quand le mal psychologique devient physique
Posté le 04/04/2015 à 16h43
Bonjour à tous,
Suite à la lecture du post de Tamis, j'ai ressenti le besoin de partager ma propre expérience.
Depuis plusieurs mois, je ressens un vide, que j'explique en parti, mais qui me brise progressivement.
Ayant un travail à responsabilités, difficile et prenant (temps, moral...), j'en subis régulièrement la "charge". Dans ma position délicate (jeune femme, stagiaire sur un poste de manager), je me sens souvent seule. Les gens partent en pause chaque matin sans moi, de la majorité je n'ai qu'un bonjour quotidien et cela s'arrête là. J'ai de bonnes relations dans mon entreprise, avec ceux qui, comme moi, sont mis à l'écart, critiqués. J'ai beau essayer d'aller vers les gens, d'aider, d'être présente, rien n'y fait. Si certains sont agréables avec moi, plaisantent, les autres observent et critiquent mes moindres faits et gestes.
De mes proches, je ressens un manque d'amour, d'affection, tout le temps. J'ai envie de leur hurler à quel point je les aime, et je trouve ça d'un ridicule, et je me tais. Mes vrais amis, que je compte sur les doigts d'une demi main, je les vois, mais jamais assez à mon goût. Ils me manquent. Ils ne savent sûrement pas l'affection que je leur porte.
Je ressens, de plus en plus, une tristesse profonde et lourde, de laquelle je n'arrive pas totalement à m'extirper.
J'ai l'impression que je vais imploser, que j'ai tellement de douleur et de colère en moi, et que personne autour ne s'en soucie.
J'en viens à me questionner sur ma place dans ce monde, sur le sens de mon existence.
Je vois les gens autour de moi comme des intrus, je les évite de plus en plus.
Je deviens au fur et à mesure une personne qui ne me ressemble pas, sans empathie, associable, pessimiste, je m'énerve pour tout et rien à la fois.
J'ai souvent le sentiment de me regarder exister, et de déplorer la vie que je mène. Je ne me sens souvent que physiquement dans ce monde, de manquer de bonheur.
J'ai la sensation que personne ne me viendra en aide, que tout le monde se fiche de la douleur que je peux contenir. J'ai les larmes aux yeux régulièrement ces derniers jours, sans que je sache l'expliquer.
Le pire, c'est que ce mal-être prend forme physiquement. Dans ces moments, mon front se met à me picoter, presque me brûler. Je ne peux pas agir dessus, j'ai beau m'efforcer de changer mes idées, de m'occuper... Je dois apprendre à composer avec cette douleur, qui m'est désormais quotidienne. Régulièrement, je passe mes doigts dessus, le froid paralysie la douleur, qui revient instantanément lorsque je les enlève.
Je dirai que ce qui me choque le plus dans tout cela, c'est que je ne rêve plus à des projets, à mon avenir, à mes prochaines vacances, à ce que je voudrais faire. Je ne suis que dans le présent, et le subis. J'ai l'impression d'être juste une personne pour les gens, pour ma famille, que je n'aurai jamais d'eux ce que j'espère. Je rêve de revivre ces moments avec mon père, qu'aujourd'hui je ne vois plus. Je rêve de fêtes d'anniversaire colorées de ballons et d'un superbe gâteau, là où personne ne m'a rien offert pour mes 27 ans il y a un mois, alors que j'étais en vacances à l'étranger. Je rêve de refaire le monde avec une de mes meilleures amies d'enfance, et l'on se voit de moins en moins, et ses projets semblent l'éloigner toujours plus de moi. Je rêve que mon mari me dise qu'il m'aime, qu'il m'offre des fleurs, qu'il danse avec moi sur un coup de tête, et j'ai la sensation qu'il est à des milliers de kilomètres de moi, quand il est avec moi.
Ne m'attendant pas à des solutions, des explications, j'espère un peu de réconfort, partager peut être, ce que nombre d'entre vous, ressentent également, sous quelle forme que ce soit.