V. est lâchée dans le rond de longe pendant qu'on fait les papiers. Je vais mettre beaucoup plus de temps à la récupérer dans le rond et lui passer un licol qu'à signer mon chèque. Ca me fait sourire aujourd'hui.
Pour elle j'ai choisi la pension pré, c'est ce qui correspond le mieux à mes convictions concernant son bien être. Je connais la pension depuis longtemps pour y avoir eu ma DP. Les chevaux sont en binôme sur des petites parcelles, V. sera avec S. J'en suis ravie, S. est une gentille ponette. En plus, elle est déferrée des postérieurs, ce qui me tranquillise sur un éventuel conflit. Je les laisse au pré toutes les deux dans le calme et je rentre chez moi. Ce soir là je pense vraiment que je peux prétendre être la personne la plus heureuse de la terre.
Dès le lendemain matin, je fonce au pré. J'ai un mélange de joie et de fausses impressions. Je suis allée des dizaines de fois à cette pension mais cette fois c'est la mienne à qui je rends visite. Je ne réalise pas encore que je suis propriétaire !
Il me faut quelques minutes pour approcher V. qui ne me calcule pas et visiblement apprécie la liberté. Visuellement, je fais un tour rapide de son corps pour détecter d'éventuels bobos en rapport avec la nuit passée. Je vois juste une éraflure sur son postérieur droit, juste du poil enlevé et une petite bosse.
V. pète le feu, je ne m'inquiète absolument pas. Ce sont les aléas de la mise au pré avec un/des inconnu(s).
Le jours suivant, je la découvre : V. est un peu explosive quand elle a peur et pleins de choses l'effraient ! Elle tire au renard plusieurs fois, m'abîme ma selle et me crée quelques émotions. D'un tempérament calme, je ne m'en formalise pas. C'est simplement du boulot de désensibilisation. La miss tout juste sortie de son élevage est un peu brute quoi. Il lui faut aussi s'adapter à son tout nouvel environnement.
En quelques jours, ça va déjà mieux. En prenant une série de précautions, j'arrive à la seller sans aide extérieure. Je vais même monter dessus seule dans le rond de longe. Ce jour là ça ne sera que 10 minutes : du pas, un peu de trot, mais je suis enchantée son comportement est irréprochable. Je prends mon 1er cour particulier avec elle. RAS, une ponette top qui a tout à apprendre.
Enchantée je le suis, je le reste, mais un petit quelque chose me contrarie. Son « bobo » sur le postérieur ne désenfle pas. La bosse visible est presque insignifiante, V. ne ressent aucune gêne mais je décide quand même de la laisser au repos. Je lui applique de l'argile pendant ma pause de midi, ça me fait ch... d'être déjà en train de lui faire des soins !
Un peu inquiète, je suis partagée : je vais quand même pas voir le véto 1 semaine après avoir acheté ma jument pour un truc qui n'est probablement qu'une broutille?! Je fixe quand même un rendez-vous, au pire si ça va mieux j'annulerai..
Mais non, ça ne s'améliore aucunement : j'ai l'impression que la zone est devenue chaude et que V. boîte légèrement. Autant vous dire que je suis verte à ce moment là.