La petite enfance p.31 harcèlement scolaire

denipony a écrit le 13/02/2015 à 16h11: A fond dans le livre, faut pas craquer

Je me retrouve maintenant du côté prof, et confrontée au harcèlement scolaire "hi-tech"...

C'est compliqué à gérer et à trouver des solutions.

La prof principale fait des heures de vie de classe pour démêler qui harcèle qui, qui est complice "forcé"... Le CPE a bien expliqué aux jeunes que son bureau était ouvert si jamais les jeunes veulent en parler, et que s'ils se sentent mieux avec un autre adulte de l'établissement, qu'ils aillent en parler à cet adulte, mais qu'ils ne restent pas dans leur silence.
Ils vont avoir une intervention des gendarmes sur l'usage des réseaux sociaux, ce qu'on peut faire ou non.
Bien sur je suis très vigilante dans mes cours à ce qu'il n'y ai pas de mot ou de regard de travers.
Mais on sait tous très bien que désormais le harcèlement scolaire ne sévit pas uniquement dans l'établissement. Les jeunes sont quasiment h24 connectés entre eux (portables, réseaux sociaux...) donc les victimes peuvent être agressées via écran une fois rentrées chez elles, ce qui est d'autant plus difficile.
Et concernant les harceleurs... Ce sont des petit c*ns en quête de reconnaissance et de pouvoir. Plus tu écrases les autres et tu les mets mal, plus tu te sens fort. Alors qu'au fond, ça n'arrange en rien leur problème (oui parceque il faut quand même avoir un soucis intérieur pour prendre plaisir à harceler quelqu'un...)

myrific a écrit le 13/02/2015 à 16h12: C'est ça ... C'est une énorme défaillance du système. Pendant QUATRE ans, une amie et moi (toutes deux très timides, petites, pas bavardes) l'avons défendu devant quasi toute l'école ... A la fin de la 3ème, notre prof' principale nous sort "On avait vu que vous l'aidiez depuis la 6ème, donc on vous a toujours mis dans la même classe." QUOI ?! Vous saviez et vous n'avez jamais rien fait ?! Putain ... Au moins, ça m'a appris à ouvrir ma gueule ! Heureusement que j'étais "populaire" au collège et amie avec les plus connus, sinon on se serait fait laminer.

Ils se reposent trop sur les élèves et pensent qu'entre eux ils sont capables de gérer de tels conflits et faire face à cette violence gratuite qu'elle soit verbale ou physique, ou même les deux.
Les élèves sont tous à un même niveau, pendant l'adolescence c'est aussi une période de construction de sa personne, malgré que certains puissent être plus matures que d'autres, ils ont aussi leur sensibilité, leurs angoisses et n'adoptent pas toujours les bons comportements.
Et les élèves qui défendent les autres sont très peu, je pense que comme tu le dit Myrific avec la popularité ça aide à prendre parti, sinon personne n'ose s'emmêler.
Il faut qu'un adulte de l'établissement prenne en charge ce problème, c'est une responsabilité trop lourde pour les élèves et très pesante pour celui qui subit le harcèlement (si celui ci a encore cette chance d'être aidé).

C'est un peu comme dans la vie quotidienne, lorsqu'une agressios se produit: personne ne se bouge.
Ce sont des comportements qui me choquent vraiment, je ne peux pas m'imaginer que les gens restent calmes, ignorent, tournent le regard.
Je vous donne l'exemple de cette jeune femme enceinte battue pour une histoire de voiture...

http://www.leparisien.fr/nord-pas-de-calais/lens-enceinte-de-8-mois-et-agressee-pour-une-place-de-parking-30-01-2015-4492411.php

myrific a écrit le 13/02/2015 à 16h24: C'est ça, j'espère que ça fera changer les choses ! Je suis toujours restée outrée par la négation des parents et le refus des personnes du système scolaire d'ouvrir les yeux devant ça. Purée, une gamine qui se fait shooter ou insulter dans les couloirs ça se VOIT ! Ils étaient capables de nous engueuler si on s'embrassait dans les coins de la cour, mais pas foutu d'aider une pauvre fille ?! Pfff, vive l'intelligence des choix, chapeau les gars J'ai une haine tenace depuis, envers le système scolaire et envers les sales pouffes qui nous harcelaient. Pour paraphraser Boris Vian, j'irai cracher sur leur tombe.

C'est clair !!!
Et ils se disent être là pour nous apprendre les règlements, les bonnes manières etccc ....ils sont même pas capable de gérer ce genre de dégats....

Je ne dis pas le contraire, et hors classe, ce n'est plus à vous de gérer.

Lorsque j'étais en 6ème, il y avait qu'une seule fille qui avait un portable, perso' d'autre n'en avait, et Fb n'existait pas encore donc le harcèlement était uniquement dans l'établissement.
Les prof' ne disaient jamais rien aux personnes qui se permettaient des remarques sur notre amie (elle ne parlait pas, avait de graves troubles mentaux du style trisomie 21) du style "Oh tu pues !", "Vas te laver !" ou lorsqu'ils imitaient sa démarche.

denipony a écrit le 13/02/2015 à 16h27: Et les élèves qui défendent les autres sont très peu, je pense que comme tu le dit @Myrific avec la popularité ça aide à prendre parti, sinon personne n'ose s'emmêler.

[s'en mêler, pas s'emmêler ]

Clairement, on a eu du bol pour le coup ... Mais encore une fois, c'est nul : si j'étais populaire c'est uniquement parce que j'étais jolie, gentille, en tête de classe (et je laissais tout le monde copier, j'étais pas la fille reloue ) et que je déconnais déjà pas mal. Mais si j'avais été plus ""basique"", on m'aurait harcelée également.
C'est dégueulasse de cataloguer les gens comme ça. Le pire ? Les grosses pouffes qui nous harcelaient venaient parfois me voir "Mais viens avec nous Marion, tu devrais les lâcher !", sous-entendu "T'es assez belle pour notre groupe, lâche ces filles moches !"
Pauv' tâches !!

mo56 a écrit le 13/02/2015 à 16h26: Je me retrouve maintenant du côté prof, et confrontée au harcèlement scolaire "hi-tech"... C'est compliqué à gérer et à trouver des solutions. La prof principale fait des heures de vie de classe pour démêler qui harcèle qui, qui est complice "forcé"... Le CPE a bien expliqué aux jeunes que son bureau était ouvert si jamais les jeunes veulent en parler, et que s'ils se sentent mieux avec un autre adulte de l'établissement, qu'ils aillent en parler à cet adulte, mais qu'ils ne restent pas dans leur silence. Ils vont avoir une intervention des gendarmes sur l'usage des réseaux sociaux, ce qu'on peut faire ou non. Bien sur je suis très vigilante dans mes cours à ce qu'il n'y ai pas de mot ou de regard de travers. Mais on sait tous très bien que désormais le harcèlement scolaire ne sévit pas uniquement dans l'établissement. Les jeunes sont quasiment h24 connectés entre eux (portables, réseaux sociaux...) donc les victimes peuvent être agressées via écran une fois rentrées chez elles, ce qui est d'autant plus difficile. Et concernant les harceleurs... Ce sont des petit c*ns en quête de reconnaissance et de pouvoir. Plus tu écrases les autres et tu les mets mal, plus tu te sens fort. Alors qu'au fond, ça n'arrange en rien leur problème (oui parceque il faut quand même avoir un soucis intérieur pour prendre plaisir à harceler quelqu'un...)

oui peut être que c'est pas évident mais ils cherchent quand même.

La pour l'histoire de Marion est tant d'autres, ils ont rien fait mais strictement rien, dès qu'ils on su le décès le principal à envoyer un mail à chaque prof pour pas contacter la famille etc, non pas donner leur soutient..., ont mis dans un carton toute les affaires de Marion mais ne se sont pas montrés et n'ont pas voulu parler de l'affaire à personne et quand les parents d'autres enfants en parler, le principal à dit que ça venaient de la famille et non du harcèlement scolaire... Inadmissible alors que les parents avaient des indices, des noms, des conversations, des sms insultantes etc

joyeusethestar a écrit le 13/02/2015 à 16h27: C'est clair !!! Et ils se disent être là pour nous apprendre les règlements, les bonnes manières etccc ....ils sont même pas capable de gérer ce genre de dégats....

Les bonnes manières, c'est pas leur rôle par contre

Mais sinon, je suis d'accord, ils devraient être capable de repérer et d'aider les gamin-e-s en difficulté.

myrific a écrit le 13/02/2015 à 16h33: [s'en mêler, pas s'emmêler ] Clairement, on a eu du bol pour le coup ... Mais encore une fois, c'est nul : si j'étais populaire c'est uniquement parce que j'étais jolie, gentille, en tête de classe (et je laissais tout le monde copier, j'étais pas la fille reloue ) et que je déconnais déjà pas mal. Mais si j'avais été plus ""basique"", on m'aurait harcelée également. C'est dégueulasse de cataloguer les gens comme ça. Le pire ? Les grosses pouffes qui nous harcelaient venaient parfois me voir "Mais viens avec nous Marion, tu devrais les lâcher !", sous-entendu "T'es assez belle pour notre groupe, lâche ces filles moches !" Pauv' tâches !!

Oui c'est pour le post des chevelues ça

Pour ma part le collège a été l'une des pire période, notamment la 4ème/3ème et aujourd'hui (quelques années plus tard seulement) je ne pense pas que les mentalités de ces nouveaux jeunes soient meilleures...
Le collège c'est comme un gouffre, ou il faut une bonne personnalité forte, la tête sur les épaules sinon tu te fais manipuler, humilier, et certains s'en donner à coeur joie !

Après j'ai aussi l'impression que le sursaut de conscience sur le mal que fait le harcèlement scolaire est très récent.

Et il faut également une équipe pédagogique soudée et attentive aux élèves pour repérer un cas de harcèlement et se mobiliser pour faire bouger les choses. Et ça ne doit pas être le cas dans tous les établissement, encore moins avant ce sursaut de conscience...

Je suis tout juste prof, je sors de formation.
Je n'ai pas le souvenir qu'on ait tant que ça insisté en formation sur le harcèlement scolaire lors de mon année de formation. Alors qu'une redoublante nous avait montré le sujet qu'elle avait eu l'année précédente : le sujet traitait d'une étude de cas sur un harcèlement, avec un mot des parents dans le carnet de liaison de l'élève et la question "vous êtes prof, que faites vous?"
J'avais trouvé ce sujet vraiment très intéressant. J'ai vécu un harcèlement en dehors du milieu scolaire, à 23 ans, et je sais à quel point ça peut être destructeur... Alors j'imagine les dégâts sur des ados de 10 ans de moins.
Mais on n'en avait pas vraiment parlé en formation. Juste un petit chapitre, c'était un exemple parmi d'autres exemples de violences (violences entre élèves, envers les profs, envers l'institution...)

denipony a écrit le 13/02/2015 à 16h37: Oui c'est pour le post des chevelues ça Pour ma part le collège a été l'une des pire période, notamment la 4ème/3ème et aujourd'hui (quelques années plus tard seulement) je ne pense pas que les mentalités de ces nouveaux jeunes soient meilleures... Le collège c'est comme un gouffre, ou il faut une bonne personnalité forte, la tête sur les épaules sinon tu te fais manipuler, humilier, et certains s'en donner à coeur joie !

Mouais

Clairement, le pire c'est en effet 4ème/3ème ...
Je n'ai jamais été forte, mais quasi tout glisse sur moi, les rares critiques qui m'atteignent sont définitives mais elles sont tellement rares ...
On m'a très longtemps critiqué sur mon absence de poitrine (bon maintenant les remarques vont sur ma trop grosse poitrine xD), sur mes fringues (ça, ça ne change pas ^^) ... Mais je m'en foutais, j'assumais complètement. Je n'étais pas plus forte qu'une autre, mais j'avais une force essentielle à cet âge : rien à foutre de l'avis des autres, je traçais déjà ma route sans prêter attention aux moqueries !
Forcément, ça aide ! Et puis après, c'est l'attitude qui fait le reste. Du coup, à partir de la 5ème, les harceleurs ont été plus "gentils" envers notre amie, même si c'était encore invivable pour elle.

denipony a écrit le 13/02/2015 à 16h37: Oui c'est pour le post des chevelues ça Pour ma part le collège a été l'une des pire période, notamment la 4ème/3ème et aujourd'hui (quelques années plus tard seulement) je ne pense pas que les mentalités de ces nouveaux jeunes soient meilleures... Le collège c'est comme un gouffre, ou il faut une bonne personnalité forte, la tête sur les épaules sinon tu te fais manipuler, humilier, et certains s'en donner à coeur joie !

Je confirme.
Les générations passent, mais la 4ème reste toujours l'année de l'âge bête en pleine puissance !

Mo56 c'est intéressant de nous apporter ton point de vue en tant que prof, ça change d'un avis de jeune adulte (nous sommes sûrement plus sensible que ceux qui s'expriment dans les médias, certains d'entre nous l'ont vécu et cela fait partit de notre génération !) ou de parents, merci !

Myrific j'ai bien été différente, plutôt fragile et influençable j'en ai fait les frais de ces mauvaises fréquentations et rencontres, enfin heureusement que les années passent...

mo56 a écrit le 13/02/2015 à 16h43: Je confirme. Les générations passent, mais la 4ème reste toujours l'année de l'âge bête en pleine puissance !

La 4ème c'est un peu le "ça passe ou ça casse" soit l'adolescent reste dans le moule et suit tranquillement son parcours ou bien il fait tout péter et explose avec sa crise d'adolescence !

denipony a écrit le 13/02/2015 à 16h48: La 4ème c'est un peu le "ça passe ou ça casse" soit l'adolescent reste dans le moule et suit tranquillement son parcours ou bien il fait tout péter et explose avec sa crise d'adolescence !

Puis là on a une génération de 4ème bien casse pied...
Les collègues disent qu'ils étaient déjà pénibles en 6èmes, mais alors avec les hormones qui titillent, ça va de pire en pire.