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Vos trois livres de référence
Posté le 22/03/2016 à 19h14
bnzn
Posté le 22/03/2016 à 19h14
Salut,
Je remarque que tout le monde recommande des livres modernes alors que des principes équestres ont été déclinés depuis des siècles.
Je trouve cela assez sain et cohérent. Je me suis moi-même passionné depuis l'adolescence de littérature équestre. Mais il est clair que ma 1ère lecture à 13 ans du Gymnase du Cheval de Steinbrecht n'a pas été des plus efficaces. :-)
Aujourd'hui, on peut se demander le réel intérêt équestre à lire l'Ecole de Cavalerie de La Guérinière - un exemple parmi tant d'autres, au-delà d'une passion légitime pour les vieux écrits et l'Histoire du Cheval.
Avec des auteurs comme Henriquet, l'équitation traditionnelle de La Guérinière a trouvé un représentant de premier ordre.
Baucher a été explicité de belle manière par Racinet, qui a eu la démarche intéressante d'associer ses principes avec l'ostéopathie. Également, Bacharach a reformulé avec qualité le Bauchérisme.
Mais Baucher est retrouvé chez de très nombreux auteurs, de façon distillé. Rares sont ceux qui en font un écrivain « exclusif », mais tous les équitants de tradition française l’évoquent jusqu’à un certain point.
Chez Oliveira, la première méthode a son importance avec cette idée "d'électriser" le cheval avec par l'éperon. Je pense aussi qu'un auteur comme Raabe, remarquable Bauchériste, l'a grandement inspiré. Même si il en parle peu (de peur d'une mauvaise compréhension ?) l'effet d'ensemble fait également partie de sa panoplie.
Chez Philippe Karl, l'idée du relèvement d'encolure et le "main sans jambe" très « Bauchéristes 2nde manière » ont obtenu sa faveur.
Deux cavaliers inspirés par le même auteur et pour autant, je trouve leurs équitations assez différentes. Personnellement, la rondeur et le relâchement des chevaux d'Oliveira ont nettement ma préférence.
Autre auteur qui a énormément inspiré de très nombreux écuyers du 20ème siècle et notamment l'équitation « Cadre Noir » du 20ème siècle: James Fillis.
James Fillis est un auteur particulier et assez paradoxal : Il décrit une approche parfois violente et complètement irrespectueuse pour obtenir soumission et obéissance du cheval, mais il a décrit aussi une approche en mouvement du travail à pied qui fait aujourd'hui référence chez nombre de dresseurs. Il apporte notamment une description très précise de la façon dont doivent être obtenues les flexions latérales, et nous alerte de façon importante sur les « fausses flexions » et l’exagération du pli du cheval. Dans ce sens, et de par sa sensibilité au « préparer » à pied, il est en filiation certaine avec Baucher, qu’il reconnaissait comme un écuyer de grand talent mais avec lequel il a toujours souhaité affirmer une vraie rupture.
Fillis a eu une grande notoriété en son temps, et après lui avoir vu s’être refusé le rôle d’Ecuyer en Chef à Saumur, est parti en Russie où il est devenu Ecuyer en Chef de l’Ecole Royale de Saint-Pétersbourg. Il y a distillé les principes de l’équitation française « moderne » qu’il incarnait, en intronisation notamment « la tenue des rênes à la française ». Il est amusant de constater qu’aux derniers championnats d’Europe, une cavalière russe a présenté le grand-prix imposé et l’utilisation de cette tenue de rêne toute particulière.
Decarpentry a écrit ce que l’on pourrait appeler la « Doctrine Française de l’équitation moderne » avec « Equitation Académique », mais finalement a reformulé l’équitation de Fillis en y intégrant les clés de succès du Bauchérisme moderne.
A son tour, Jousseaume après la 2nde Guerre et, tout proche de nous, des écuyers/auteur comme Le Rolland ou Donard ont continué à décrire cette équitation exécutée depuis plus d’un siècle, chacun en y incorporant des éléments personnels en relation avec leur expérience du dressage et les rencontres qu’ils ont été amenées à faire (je pense notamment à Donard avec entre autres d’Orgeix et Oliveira)
Voilà, en guise de conseils, je vous recommanderai de vous initier à la lecture des contemporains avant de vous orienter vers des auteurs plus « classiques » et pourquoi pas vous attaquer vers des auteurs « historiques »… mais quoi qu’il en soit, vous verrez, tout cela est passionnant.