Pour la petite histoire, mon cheval a été opéré le 14 juillet 2014, voici comment ça s'est passé :
Dans l'après-midi du 13 juillet, il se met en colique, grosses douleurs quasi à se jeter par terre. Véto appelé direct, il vient le fouille : pas grand chose à part un colon un peu dur, le sonde : pas de reflux gastrique, le met sous calmant. Avec ça il devrait être tranquille pendant 4 heures, s'il se remet en douleur avant, rappeler le véto immédiatement.
A peine 2h plus tard, cheval de nouveau pas bien et douloureux, limite agressif. On rappelle le véto et on prépare tout pour partir en clinique. On sédate le cheval et on part immédiatement car on a 2 heures de routes et il ne faut pas qu'il se remette en douleur pendant le transport.
On arrive à la clinique sans encombre, ils refont les examens. Fouille : RAS ("mais vous êtes sûre qu'il était si douloureux ?" -moi "oui oui sûre et certaine, et vous avez l'ordonnance du véto qui confirme"), Prise de sang : RAS marqueurs normaux, ponction péritonéale : RAS marqueurs normaux. Bref les vétos ne sont pas très inquiets, ils le mettent sous perf et refont les examens dans 4h pour voir si les marqueurs de souffrance intestinale ont augmentés.
Moins de 3h plus tard ils me rappellent pour me dire que le cheval n'allant vraiment pas bien, ils ont refait les examens plus tôt que prévu et tout a augmenté. Il faut l'opérer d'urgence. Je retourne à la clinique, un cheval en eau (sa sueur gouttait vraiment par terre), il avait arraché sa perf, obligés de le tranquilliser pour l'approcher... Bon on opère.
5h d'opération plus tard, c'était un bouchon. Idem que dans ton cas certainement dû à une déshydratation, à la météo variable et peut être une résistance d'un parasite au vermifuge au niveau de la valvule iléo-caecale. Quoi qu'il en soit, sans opération il était mort.
Il est ensuite resté 4 jours sans que le transit iléal reprenne, au départ ils ne voulaient pas le mettre sous spasmodiques de peur que les sutures intestinales lâchent. Au bout de 4 jours et un cheval très mal en point et hyper violent au boxe, ils décident de lui faire cette injection pour relancer le transit => aucun effet. + de 15L de reflux intestinal par heure. A la fin du 4ème jour post opératoire, ses chances de survie sont inférieures à 5%. Moi, persuadée qu'il ne passera pas la nuit, je reste avec lui jusqu'à 22h où il finit enfin par s'endormir (merci les vétos de ne pas m'avoir foutue dehors, les heures de visite s'arrêtant normalement à 18h). Après discussion avec les vétos, on décide d'enlever la sonde gastrique et la perf à minuit et s'il se remet en détresse cardiaque, respiratoire ou douleur sévère, on aura tout tenté et on arrêtera là.
Bref 22h je repars le coeur lourd et demande juste à ce que les vétos le soulagent jusqu'à ce que j'arrive s'il replonge, je tiens à être avec lui. Mais retournement de situation, le lendemain il va mieux (enfin il ne va pas plus mal). On lui donne même le droit de manger de l'herbe pendant 5 minutes pour essayer de réactiver correctement le système digestif grâce à la mastication. Il va de mieux en mieux au fur et à mesure de la journée, on le remet juste sous perf dans l'après-midi car comme il n'a pas le droit de boire ni de manger (autre que 5 min d'herbe et du sucre) il est déshydraté.
La suite c'est infection de plaie et changement d'antibiotique, phlébite (inflammation des veines) bilatérale à cause des litres de perf et du fait qu'il a passé son temps à les arracher, entorse du grasset (2 ligaments sur 3 atteints) car oui quand on fait l'andouille alors qu'on est totalement démusclé ça fait mal, agrafes qui ont sauté et plaie ouverte sur 15 cm de long et 4 de large mais en surface seulement (la paroi musculaire tient bien), 2 mois sous pansement et échographie tous les 15 jours pour vérifier si la paroi musculaire est bien et que pas de risque d'éventration. Et donc au final 15 jours de clinique, 1 mois et demi de boxe ferme, 1 mois de pas en main, 1 mois de pas monté et liberté dans un mini paddock où il ne peut pas galoper, 1 mois de travail au pas et au trot, reprise du galop progressive puis obstacle 1 gros mois plus tard.
Mais maintenant le cheval va bien, il a repris sa carrière sportive et a même ressauté des 130 sans problème. J'ai préféré le laissé sur copeaux par précaution mais les vétos ne voyaient pas d'inconvénient à ce qu'il retourne sur paille d'autant plus que ce n'est pas la raison de la colique.
Quelques photos pour illustrer ça :
Sous pansement pendant 2 mois.
La cicatrice, maintenant elle n'est plus aussi rose mais elle n'a plus trop évoluer.
Son état général 1 mois après l'opération (et il avait déjà bien repris)
Son état général 6 mois après.
La hernie qui est restée.
Aucune gène en concours.
Voilà, désolée pour le pavé. J'espère que ça t'aidera et que ça pourra aider d'autres dans le même cas. N'hésites pas à m'envoyer un message si tu as des questions