@labonnepoire Ceci dit, pour être moins pessimiste, un jeune TRÈS doué (encore faut-il avoir ce don hors du commun et aussi tout de même que les parents aient payé la formation pendant des années) peut encore s'en sortir.... Mais ce sera 1 sur combien ?
Ah, ça c'est sûr que passé un certain niveau, l'immense majorité des jeunes sont très doués (
je dis la majorité parce qu'il y a toujours des amateurs ou même des "pros" autoproclamés qui ont les moyens financiers mais pas le niveau ; je pense notamment à une princesse arabe qui vient chaque année au concours à côté de chez moi évoluer sur 145, avec ma mère on attend impatiemment son tour parce que ses parcours nous font toujours marrer ).
Quant au fait que c'est une voie très sélective, ce n'est pas ça qui me gêne. C'est le cas dans toutes les autres disciplines sportives mais aussi les arts ; il y a des critères physiques, psychologiques qui doivent être innés et sur lesquels on ne peut ni tricher ni déroger. C'est le fameux don, indispensable mais insuffisant à lui seul pour réussir.
Pour moi l'excellence pour tous est une dangereuse utopie donc le problème n'est pas là ; l'égalité des chances (pour les plus doués dans un domaine) me parle beaucoup plus, or on n'y est pas du tout en équitation.
Les plus avantagés sont bien évidemment les jeunes issus du sérail. Quand on a des parents éleveurs ou, mieux, cavaliers pros, on a déjà les infrastructures, le coaching, le camion, les réseaux et, bien sûr, les chevaux.
Hier encore, j'étais en concours (GP Pro 2) et il y avait un gamin dont le père était en train de passer ; il commençait lui-même à évoluer en compétition et disait que la carrière chez lui était beaucoup plus grande que la carrière principale du centre équestre qui hébergeait l'événement. Voilà, ça se passe de commentaires...
Je comprends le système des dynasties de cavaliers, ça doit être tentant pour les parents de faire reprendre le flambeau à la génération suivante et que la structure reste dans la famille. Mais ils sont aussi les mieux placés pour savoir que c'est un métier difficile (comme ça a souvent été dit ici) et que rares seront ceux qui pourront atteindre le haut niveau et y rester tout en en vivant correctement ; les autres vivoteront, effectivement.
Quant aux jeunes cavaliers qui ne sont pas nés dans le milieu (Edward Lévy...), ils sont certes désavantagés mais j'imagine aussi qu'ils ont pour la plupart plus de moyens, afin de pouvoir s'offrir ce qui est disponible gratuitement ou à moindre coût aux enfants de cavaliers.
Le sport-étude dans une bonne écurie coûte notamment très cher, autant voire plus que les bonnes écoles de commerce ; or c'est loin d'être un aussi bon investissement pour les parents ;)
Toutefois, je me garde bien de généraliser puisqu'on a aussi des cavaliers sortis de nulle part, avec peu de moyens au départ ; par exemple, Basile Rubio, qui confiait à l'Eperon qu'à 18 ans, il sortait encore en Amateur 2 sur 1m10 faute de moyens financiers. Ce n'est qu'après avoir travaillé en écuries de commercie à l'étranger que sa carrière a commencé à décoller.
On rejoint l'idée qu'il faut savoir saisir sa chance, notamment à l'étranger.
Son début de carrière a aussi profité de sa sélection à la Young Riders Academy.
Ce genre d'exemple éclaircit le tableau et permet de croire qu'il y a encore quelques opportunités pour les jeunes aux moyens modestes et/ou non issus du monde du cheval, des sportifs qui ne doivent leur succès qu'à leur talent, leur travail et leur débrouillardise.
Pour revenir à Ulyss, va-t-il à Rouen, finalement ? Si oui, dans quelles épreuves ?