Hello :)
J'ai fait HK puis khâgne AL puis j'ai khubé.
Je sortais de S, j'aimais écrire, le français, la philo.
J'étais une grosse feignasse.
Edit pour plus de précisions :
Je ne savais pas précisémment ce que je voulais faire. J'avais une vague idée de journalisme en tête. La plupart de mes amies de prépa ont trouvé leur orientation au fil du temps. Celles qui voulaient faire journalisme sont parties en fac, en ressource humaine pour une, en droit pour celles qui ont abandonné après HK. D'autres ont découvert l'orientation dans les écoles de commerce, d'autres encore sont parties en archive car le prof d'histoire les passionnait assez pour qu'elles fassent fac d'histoire puis se dirigent vers le métier d'archiviste.
De mon côté ça m'a laissé le temps de réaliser que je n'étais pas faite pour les écoles de commerce ( j'ai même pu faire un entretien pour tester ), j'ai décidé que les IEPs ne me tentaient pas non plus, et petit à petit j'ai commencé à vouloir me diriger vers l'enseignement. Et mes notes étant bonnes j'ai tenté l'ens.
Je suis arrivée clairement avec des lacunes niveau lecture.
Je m'en suis bien tirée, les cours étaient passionnants, les profs sympas. L'un d'entre eux était la caricature du prof de prépa ( je me souviens d'une amie contente d'elle car elle avait fini avec 0,7 à un ds au lieu de 0... ) mais en un an avec lui j'ai appris plus que dans mes deux années de khâgne avec un autre professeur très cool, mais qui n'en avait rien à foutre des concours.
La pluridisciplinarité est top, j'ai découvert le latin une fois sur place. Et les programmes sont généralement intéressants. Après je pense que lorsque l'on vient de L le changement est moins grand.
Bon, gros avantage, l'encadrement. On est obligée de bosser un minimum grâce aux colles et aux devoirs.
On gagne en organisation, en méthodologie. En connaissance, mais on a pas toujours le temps pour approfondir toutes les pistes qui nous sont données.
L'ennui, c'est que je suis restée une feignasse. Mon gros défaut étant la procrastination. Donc pour être excellente, il faut lire beaucoup, et ça c'est un boulot monstre. Les prépas scientifiques nous méprisaient gentiment, mais quand je voyais le boulot qu'une copine avalait constamment, franchement il n'y avait pas de quoi. Si on veut faire les choses vraiment bien, il faut travailler énormément.
Par contre, l'ambiance est géniale. Pour moi, clairement, c'est les meilleures années de ma vie. Des groupes de travail, de véritables amies. Il y avait de tout, des vraies feignasses, des grosses travailleuses. Mais surtout une grande solidarité. Sauf en première année de khâgne où j'ai vécu une concurrence un peu malsaine avec une fille qui souhaitait elle aussi l'ens mais était contrairement à moi pleine de confiance en elle.
Je vois encore certains de mes profs qui m'ont vraiment accompagnée durant mes 3 années.
J'avais l'avantage ( enfin je trouve ) d'être dans une petite prépa de province ; l'ens n'était l'objectif que de deux élèves maximum.
La plupart de mes amies ont intégré des écoles de commerce en vivant bien la pression des concours, ou des iep, ou la fac ; même en étant pas spécialement bien classées en prépa elles finissent dans les meilleures à la fac et ont toutes eu le capes du premier coup.
L'ennui, c'est que comme je m'en tirai bien sans trop bosser je n'ai jamais développé l'esprit concours.
J'ai donc raté l'écrit de l'ens une fois de peu, donc j'ai khubé, j'ai pas réussi à bosser plus car je n'y croyais pas, je l'ai donc raté encore de peu. La troisième année est généralement très dure psychologiquement. Je suis heureuse de l'avoir faite car j'ai rencontré d'autres gens et appris de nouvelles choses, mais je l'ai bien plus mal vécu que la première année de khâgne. Disons que je savais bien que c'était ma dernière chance. Et c'est plus dur de s'intégrer à la fac quand on entre en master que lorsque l'on passe en licence, quand il reste encore beaucoup de cours.
Donc si tu as le mental pour ( il faut être une véritable machine pour avoir les meilleurs concours ), essaye d'aller dans les prépas les plus compétitives. Tu le vivras sûrement moins bien, mais quand on est trop à l'aise finalement on est pas tiré vers le haut, on s'installe dans son confort.
Je n'ai aucun regret, comme je l'ai dit ça reste mes meilleures années. Je me dis que j'aurais du me mettre un coup de pied aux fesses, mais bon clairement je n'avais pas la mentalité concours. Selon ma prof d'anglais je m'excusais presque d'être là

. Je bossais hein, mais juste le nécessaire ; je fichais deux ou trois bouquins par matière, j'apprenais le cours ( souvent au dernier moment du coup vive les nuits blanches car les cours sont trèèèès denses ). Mais, si cela suffit pour la plupart des matières, cela ne passe pas vraiment en philo et lettres ou clairement les lectures font 2/3 du travail.
D'ailleurs, c'est en prépa que j'ai commencé l'équitation et en khube que j'ai eu mon cheval. Je ne me suis jamais privé de mes activités, sans elles je n"aurais pas tenu.
Il faut savoir qu'il y a des périodes dures en revanche ; février est le mois des déprimes, souvent une période de concours blanc. Après coup je n'ai gardé que les bons souvenirs, mais une amie m'a raconté qu'elle se souvient être entrée un matin dans la classe, on était deux chacune à un bout, les deux en train de pleurer derrière nos ordinateurs. Les semaines de concours sont dures également, mais on en rit après.
Bon, je reste partagée concernant l'après ; une méthodologie solide, une culture de base qui l'est également. On est également polyvalent ce qui aide toujours. On ne perd pas de temps grâce aux équivalences ( je suis passée directement en m1 de philo, je peux normalement passer en m1 de lettres ou anglais si je veux grâce à ma sous-admissibilité ).
Mais en fait, la fac est dur à vivre après ces années. On se dit ; tout ça pour ça. De la pression, de l'émulation, le jeu des concours, l'espoir, des notes plutôt bonnes, et au final un échec dont j'ai eu du mal à me relever même s'il est entièrement de ma faute.
Il a fallu un oral à la fac durant lequel j'ai un peu craqué pour que je puisse passer outre grâce à la pauvre examinatrice compatissante

. Ensuite, j'avais l'habitude d'être encadrée, poussée à travailler par les examens réguliers. Je me retrouve avec 6heures de cours et un examen par matière et par semestre, avec le mémoire comme point d'arrivée mais comme je travaille au dernier moment, j'ai beaucoup de mal à gérer un travail de recherche qui demande normalement régularité et assiduité.
Détail également ; l'ambiance de classe me manque !
Et surtout, si j'adorais les cours à l'époque, je désenchante totalement maintenant au point d'envisager de changer de voie, mais bon, là encore tout dépend des personnalités.
Par contre je remarque que à la fac sur Paris, la grande majorité des étudiants de m1-m2 sortent de prépa.
Pour résumer je dirais que la prépa peut être autant un lieu d'épanouissement intellectuel, de rencontres, qu'un très mauvais moment à passer, et cela en fonction des objectifs, des professeurs, des ambiances de classe...
Mais l'on s'en tire toujours avec de véritables acquis.