L’éperon ne doit pas servir à mettre un cheval en avant.
Une action de jambe affinée est une action qui s’exprime à l’assiette, par l’ischion ou par une augmentation infime et invisible de l’intérieure de la jambe dans sa partie haute et à laquelle le cheval va répondre instantanément grâce à son dressage et à sa finesse.
L’usage du talon est un grand classique des clubs. On met en avant avec les talons.

D’où ces horribles postures avec les pieds en canards car les jeunes cavaliers sont bien obligés d’ouvrir la jambe pour aller gratter les flancs de leurs montures. Les conséquences, c’est des jambes complétement ouvertes (grâce au second effet kiskool : « ne serre pas les genoux »), et c’est une position d’assiette complétement erronée, qui n’agit pas ou alors en cirant la selle avec le gras des fesses.
Ça fait 2 000 ans que les plus grands écuyers répètent que la jambe commence à la hanche.

L’action de la jambe doit donc dans le début du dressage du cheval comme dans celui du cavalier impliquer une jambe entière qui enveloppe le cheval, du haut de l’intérieure de la cuisse jusqu’à l’intérieur du mollet. Tant que le cavalier n’a pas besoin de solliciter son cheval, la jambe est au repos, décontractée. Quand il veut un mouvement en avant, dans le premier temps de l’apprentissage, la jambe vient entière et furtive se presser contre le cheval. Si tous les débourrages respectaient cela, et que les cavaliers débutant recevaient cette consigne, il n’existerait pas de chevaux froids à la jambe.
L’éperon s’apprend au cavalier comme au cheval. L’objectif de l’éperon est en fait d’obtenir une contraction abdominale, donc le rassembler. Bien sûr on peut obtenir le rassembler sans éperon, heureusement. Mais l’outil éperon a ce but là et ne devrait avoir que celui là. Il doit être utilisé sur un cheval déjà bien avancé, qui commence à se rassembler.
L’éducation à l’éperon consiste, à l’arrêt, à habituer le cheval à la sensation qu’il procure sans s’en affoler. Le cavalier vient donc au contact doux des éperons, lui interdit d’avancer et le rassure s’il s’inquiète. Lorsque le cheval a compris que cette nouvelle sensation n’est pas douloureuse (car elle ne doit pas l’être si on est un bon écuyer !), qu’il n’avance plus dessus non plus, il va continuer cependant à contracter ses abdominaux en réponse car si ça ne fait pas mal ça chatouille quand même ! Alors le cavalier le félicite. Ainsi le cheval a appris qu’au contact des éperons il doit juste contracter sa ceinture abdominale et en aucun cas partir en avant… L’outil va donc donner au cavalier le moyen très précis d’augmenter l’abaissement des hanches par la ceinture abdominale dans le passage, piaffer, les changements de pieds, les reculer ou tout autre exercice déjà acquis qui nécessiterait une augmentation de l’engagement des hanches.
On comprend de fait l’impérieuse nécessité d’avoir une jambe particulière en place et fixe, des actions maitrisées et fines de celle-ci pour armer sa botte d’éperon… Et l’absurdité d’en faire usage pour mettre en avant un cheval froid ou palier à une jambe faible….
Le comble c’est lorsqu’on étudie l’effet d’ensemble. L’effet d‘ensemble qui associe la touche de l’éperon à la main qui se ferme pour obtenir un arrêt immédiat et total du mouvement du cheval : cheval qui a appris à ne jamais franchir la main et à abaisser ses hanches à l’éperon. L’antithèse du mouvement en avant recherché par trop de cavaliers qui ont recours à l’éperon.
Certes Oliveira débourrait de jeunes chevaux à la bride et à l’éperon, hélas, nous ne sommes pas Nuno.
Pour revenir à ton problème @zoe1303
Le galop s’améliore au trot et au pas. Si ton cheval ne reste pas au galop c’est qu’il manque d’équilibre et de force. Comme il est froid, il doit peu se mobiliser : pas trop lever les pieds du sol, peu plier ses articulations. Bref il se porte peu et se laisse entrainer par son poids. Il faut beaucoup le travailler sur les cercles, l’obliger à se tenir pour en pas qu’il se couche dans la courbe, à se ployer, à s’incurver et travailler l’épaule en dedans et la contre épaule en dedans. Beaucoup, beaucoup.
Travailler sur des barres au sol de temps en temps aussi, en longe ou monté pour l’inciter progressivement à lever les pieds, donc à plier ses membres. Il est encore jeune donc il ne faut pas lui faire des grosses séances. Souvent et pas longtemps me semble mieux. Varie beaucoup les choses dans ta séance, pour le motiver et capter le plus possible son attention.
Tu peux t’abstenir de galoper pendant un bon moment et te concentrer sur les exercices au trot et au pas pour le mobiliser. Puis lorsque tu sentiras de l’amélioration dans sa réactivité, sa mobilité alors recommencer à galoper. Galoper n'est pas une obligation à chaque séance.
Pas facile de personnaliser son travail si tu es en cours collectif. Mieux vaut travailler tranquille en tête à tête et aller chercher l’avis d’un enseignant ponctuellement pour avoir un regard extérieur si tu en as la possiblité.