IV. Un nouveau départ
Nous avons alors décidé que la priorité pour Mamzelle était la perte de poids. Elle avait donc du foin à volonté et une toute petite poignée de granulés à l’heure des rations pour ne pas qu’elle devienne folle ! Elle a vu le maréchal de mon « coach », qui s’est amusé à lui mettre des plaques aux antérieurs sans me consulter… ! Certes, c’est mieux pour elle mais la moindre des choses est quand même de demander à la propriétaire son accord juste par principe !
Bref, Mamzelle maigrit, elle est à nouveau ferrée régulièrement (enfin si on veut, le maréchal revient au bout de 4 semaines et après il me la laisse pendant 8 semaines

) mais elle se déferre souvent les antérieurs, ses pieds sont mous et ont une très fâcheuse tendance à pourrir.
En octobre, je lui fais voir l’
ostéopathe. 7 ans au pré, ça peut faire des dégâts donc mieux vaut faire un petit check-up. Elle n’a rien de très important mais elle a une lésion au bassin qui date de plusieurs années. L’ostéo préfère ne pas y toucher car la jument se déplace très bien comme ça et y toucher risquerait de la gêner plus qu’autre chose. Il fait également une autre découverte :
Mamzelle est en fait hyperlaxe ! C’est un vrai chewing-gum, et il y a plus d’un avantage :
- Très bon ressenti des mouvements du cheval quand on est à cheval
- Grande facilité d’exécution des exercices d’assouplissement
- N’aura
jamais d’arthrose ou alors uniquement quand elle sera très âgée ! Pratique quand on récupère une jument de 10 ans !
Les jours passent, l’état de Mamzelle s’améliore de jours en jours. Moins de gras, plus de muscles, de meilleurs pieds et une meilleure condition physique dans un nouveau corps suite à la visite de l’ostéo. Sauf que je me retrouve avec une jument qui a maintenant mentalement 4 ans ! Maintenant qu’elle se sent bien dans ses baskets,
elle a retrouvé une deuxième jeunesse et elle était complètement barrée !
Je n’avais aucun coaching (j’ai fait un cours pendant lequel mon prof m’a à peine regardée, et sur une heure de cours, j’ai dû trotter pendant bien 40 minutes et rien d’autre…Merci mais je me débrouillerais aussi bien toute seule !) parce que bon
une trotteuse de 10 ans qui n’a jamais rien foutu, c’est vraiment une perte de temps !
S’en est suivi une longue période de doute,
« est-ce que j’ai bien fait de la prendre ? », doutes bien évidemment alimentés par les critiques pas du tout constructives que l’on retrouve souvent dans les centres équestres. Elle faisait peur, quand je rentrais en carrière, tout le monde sortait de peur que leur cheval soit c*n à cause d’elle.
Jusqu’au jour où j’en suis tombée pour la première fois en mars 2011 (il en aura fallu du temps ^^). Et là, grosse remise en question de tout ce qu’on avait fait jusqu’ici. J’ai alors décidé de
tout reprendre à zéro, avec beaucoup de patience et en n’écoutant que moi et ma jument. Du haut de mon petit galop 5, j’ai pris une décision dangereuse mais bon, mieux vaut-il écouter des incompétents qui te disent soit de l’épuiser à la longe avant de monter dessus soit de lui coller tous les enrênements que tu trouveras ou
écouter son cheval et faire en sorte que tout devienne spontané ? J’ai choisi la deuxième solution.
Fini les rênes allemandes, les mors pessoa, la longe avant de monter, la mise en place par soumission… A partir de maintenant, nous laissons tout ça derrière nous et nous travaillerons avec
patience et envie de bien faire ! J’ai tout repris à zéro, sur des séances d’une heure, je faisais parfois 40 minutes de pas afin de faire correctement les choses dans la décontraction et le confort plutôt que sauter les étapes et vouloir faire trop vite.
Et nous changeons de maréchal pour se tourner vers quelqu'un que je connais depuis que je monte à poney, qui travaille bien, en douceur et qui a en plus une formation orthopédiste !
La confiance a commencé à s'installer, de la sérénité aussi. On a donc pu commencer à progresser.
