lakchmi a écrit le 04/06/2016 à 22h07:
Je trouve ca tellement joli les mulets...
Le tien est à tomber !
Tu peux nous en parler ? A part les différences entre individus (donc qu'on remarque d'un cheval à l'autre), quelles grandes différences entre un mulet et un cheval, en terme de comportement, éducation, etc ?
Je ne suis pas une pro en la matière de mulets, mais celui-là devait être sauvé au lieu de finir en saucisson, donc j'ai tenté l'experience.
Je rappelle que depuis des années, j'ai rééduqué des cas de chevaux dangereux, voir tueurs (le miens) et que je me suis basée sur mes connaissances pour Névada.
Un mulet (ou mule ou bardot) n'a rien a voir avec les ânes ou les chevaux...C'est un peu des deux selon leurs jours. On voit la 'temperature' au premier coup d'œil en allant les voir.
Il y a des jours où ils seront en mode âne et là, il ne faut même pas penser a obtenir une quelconque volonté au travail de leur part... Et d'autres jours où ils seront en mode cheval et connectés pour apprendre.
Ca a beaucoup de courage, de volonté et de mémoire...A nous de trouver avec le temps et la patience les bons boutons...Et de la patience il en faut une bonne dose!!!!!...
Je pense que c'est le seul animal capable de remettre en question les connaissances de son propriétaire, c'est dire...
Voici d'ailleurs un texte, que chaque personne tentée de faire l'experience du mulet, doit lire impérativement avant de se lancer dans l'aventure:
[i]merci à Planete Ster , qui a écrit ce texte sur les mules et mulets , j'adore , je trouve que ça résume bien leur caractère:
que celui ou celle qui décide de faire un bout de chemin avec des Longues z'Oreilles lise ceci afin de comprendre ce qui l'attend ...
"MULOPATHE BELGE AU SERVICE DES FUTURS CONTAMINéS.
J'ai trouvé mon mulet sur internet, à la faveur d'un
bras cassé. Impossible de dire après coup, que ce
jour-là, j'aurai mieux fait de me casser un bras...
J'ai cherché longtemps de la littérature sur le sujet mais, mis
à part le judicieux bouquin d'Adolphe Guénon...
J'ai trouvé dans l'association Calc moult propriétaires de ces
prodigieux animaux aux oreilles (humaines) attentives aux
autres détenteurs et leurs aventures muletières.
Alléluia, je n'étais plus seule au monde avec mon alien.
Bon, je vous l'avoue quand il fait le cornichon, je suis seule
au monde.
La plupart du temps les néophytes en la matière font les
questions et les réponses, ceux-là, je les laisse parler.
Quoique, j'arrive encore à prendre la mouche sur un « ça
saute, ça ? », « ça galope ? » ou un « ça se monte comme un
cheval ? »
Il y a aussi les intéressés un peu bruts qui aimeraient qu'on
leur fournisse le mode d'emploi.
Non mais ! Je cherche le fonctionnement du mien depuis 8
ans et il faudrait leur servir ça traduit en mulien pur jus !!
Alors, pour ceux qui rêvent encore et qui regardent les
mulets de loin, voici quelques généralités pour quand vous
les aurez approchés puis capturés. (Héhé)
C'est très différent d'un cheval. Sans l'être vraiment. Pour
l'éducation, on fait comme avec un cheval, un cheval un peu
spécial... genre hooligan...
Être toujours poli, juste, bien expliquer, reformuler, être sûr
qu'il a bien compris et alors rester sur ses positions sans
s'énerver.
C'est plus malin qu'un cheval, plus farfelu aussi, ça prend des
notes, ça n'oublie rien, ça sait lire et écrire en gros. Il apprend
à une vitesse super sonique, une fois (bien expliquée) suffit
souvent, quelques révisions et hop le voilà professionnel en
la matière.
Ce qu'il sait faire le rend très à l'aise.
Toute chose sur laquelle vous céderez, vous sera resservie
et renégociée des semaines, des mois voire des années plus
tard, à la faveur d'un mouvement d'humeur de la bête.
Sachez aussi que l'animal outre juriste et syndicaliste est
aussi comédien à ses heures, il bluffe, simule et seule une
grande expérience de vie commune vous permet de voir
clair dans son jeu et d'y mettre un terme promptement sans
éveiller sa légendaire susceptibilité.
Un autre phénomène observé cette fois chez le propriétaire
est le langage fleuri que l'on acquiert en côtoyant de trop
près ces hybrides : les légendaires jurons muletiers.
Ce sont des conséquences directes de leur cohabitation.
Jacob (mon mulet) me prend tout à coup très au sérieux si
je jure en patois.
Dès lors, une punition ou un juron justifié sera toujours
accepté.
Outre ses excroissances auditives, excellents bio-indicateurs
de son état d'esprit, l'animal est équipé d'un autre baromètre
tout aussi fiable, j'ai nommé : son appendice caudal. Bien que
l'on saisisse clairement la contrariété dans les mouvements
intempestifs chassant les informations désagréables tels de
vilains insectes, le phénomène mériterait une étude plus
approfondie à l'instar de la danse des abeilles. (humour)
Quelques grands classiques mulesques : les postérieurs, ils
aiment pas trop les donner, les oreilles, ils aiment pas trop
qu'on y touche, ça peut tracter et te faire faire du ski ou
t'embarquer monté comme si tu étais un brin de paille, ça
râle sec, boude et s'ensauvage vite si tu ne les manipules
pas pendant quelques semaines... Tous ces défauts se
désamorcent avec la patience et les exercices adéquats.
En règle générale, soins et piqûres, ils n’aiment pas, surtout
les piqûres. Par chance, ils cicatrisent très vite.
Ils apprennent beaucoup par mimétisme en regardant les
potes, j'ai pratiqué comme ça pour le camion et le maréchal
ferrant.
L'eau (rivière et douche) et la boue en général, ils n’aiment
pas trop non plus, ça se travaille comme le reste mais, c'est
bon de le savoir. Ils ont un instinct de conservation et de
préservation de leur intégrité physique assez prononcé qui
fait que tout obstacle pouvant être contourné, le sera, point.
Votre demande de franchissement n'étant pas justifiée.
Asseyez-vous à la table des négociations.
Les réactions dépendent aussi de la mère si c'est une trait,
le tempérament sera quand même plus froid.
Mais, en règle générale, ils font quelques mètres pour se
mettre en sécurité puis, observent. Un cheval est encore
entrain de courir derrière sa panique à l'heure où le mulet
est reparti manger.
C'est curieux comme une chatte avec aussi la souplesse du
félin. Pire qu'une concierge, il sait tout ce qui se passe et à
quelle heure tu rentres, c'est farceur, jouette, ça court après
les chiens, les chats et les oiseaux qui passent dans son pré,
ça te démonte tout par curiosité. On ne s'ennuie jamais avec
un mulet à la maison.
C'est un bon camarade mais, tâche de rester son ami,
car c'est aussi un champion de kung-fu et se transforme
volontiers en mulet de combat.
Sois patient, il faut qu'il se donne, qu'il t'accorde sa confiance.
Ne délègue pas des choses délicates qu'il supporterait de
toi grâce à la confiance qu'il t'accorde, ne le trahit pas en
faisant tes piqûres toi-même.
Rien n'arrête une bourrique à part une balle dans la tête, sa
chance étant qu'on ne soit pas armé.
Vous allez me dire que le portrait est acide et que je ne vous
vends pas toutes les qualités du sujet. Nous traiterons donc
une prochaine fois de son épouvantable instinct grégaire,
de sa sexualité contrariée, de son expression orale et de
son pelage atypiques sinon, la présente feuille de chou va se
refermer sur ma prose.
C'est vrai, ses innombrables qualités, les rêves de grandes
chevauchées et de belle complicité, je vous laisse les
découvrir, les créer et les réaliser vous mêmes.
C'est un prodigieux animal qui vous offrira des colères aussi
intenses que vos satisfactions.
Préparez-vous à une relation passionnée avec un animal
passionnant qui vous permettra de vous remettre
régulièrement en question sans passer par le divan d'un psy
et d'un jour de pouvoir vous dire que vous avez eu UN
cheval dans votre vie et que ce cheval était... un mulet ! "
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