Haut Niveau / Jumping et Dressage 5*

En itw Charlotte explique que son cheval était bien à la détente. Vu son malaise sur la piste les stewarts auraient probablement tiqué en effet. Il était bien aussi aux dix minutes et autour de la piste. Nous sur FEI TV on ne voit pas bien du tout le tour de piste: elle a piaffé, puis passagé, puis trotté et là elle est en gros plan, et ensuite elle prend le galop et entre. Après l'arrêt le cheval repart bizarrement, complètement de travers à gauche. C'est l'antérieur droit qui flanche ensuite, peut-être sur un faux mouvement à ce moment là, c'est possible.
Elle ajoute qu'elle est déçue pour l'équipe, et que c'est malheureusement la loi de notre sport. Elle espère que le cheval n'a rien de grave. Il a été vu par le véto fédéral sur place mais va rentrer dès demain pour être suivi chez lui.
Je suis sincèrement triste pour cette cavalière dont l'ascension est remarquable en quelques dix ans.

Le café est dans les tasses, c'est reparti pour une journée de Grand Prix!!!

Quelqu'un aurait pas hasard un code promo/parrainage FEI? J'avoue que mettre 13? juste pour regarder les passages d'aujourd'hui... ^^

Profites-en pour regarder le passages d'hier, les jeunes chevaux, les europe poneys attelage CSO et CCE!
Honnêtement ce mois-ci il y a énormément d'événements équestres à voir.

agentmulder ah bah clairement je rattraperai !

Pour Stéphanie, une faute dans le zigzag. Pour le reste, essentiellement un problème de contact: comme à son habitude Amorak se ferme et reste collé derrière la main la nuque éffondrée et malgré tous ses efforts au long de la reprise Stéphanie n'a pas réussi à allonger son devant. Cela lui a coûté cher dans le pas allongé car même là, il n'a pas pris le contact. L'amélioration a été tardive, car après tout le travail au galop, qui par ailleurs était plutôt pas mal (CDP, pirouettes), sur le dernier trot allongé, il a enfin franchi pour de vrai son mors, offrant ensuite une belle ligne finale avec son meilleur piaffer de la reprise. Cela ne suffit pas à franchir les 69, mais on pouvait s'y attendre, sur le grand prix, ses scores de la saison en grand national sont à mon goût un peu surévalués.
On peut donc nourrir encore plus de tristesse après la tuile d'hier.
On regardera Morgan avec attention, mais avec un score de moins de 69 pris en compte dans le total, nous n'avons plus aucune chance de qualification.

Aujourd'hui, la dernière rotation va être spectaculaire.

agentmulder Du coup, petite question, je ne sais pas trop si c'est le lieu... Tu parles de soucis de contact, et c'est quelque chose que j'avais aussi noté lors de clinic de Karl Hester auxquels j'avais assisté -> il relevait à chaque fois quasiment un soucis sur le contact.
Pourtant c'est quelque chose qui est abordé assez tôt dans l'échelle de progression il me semble (je ne connais pas trop vu que ce n'est pas ma méthode de travail...) par rapport aux rassembler, etc. A quoi cela pourrait être du?

Lorsque tu demandes à un cheval un exercice physiquement difficile (qui ira d'une simple incurvation jusqu'à ce qu'on peut avoir de plus technique à haut niveau), un cheval a plusieurs manières de résister ou de se soustraire. L'une d'entre elle va consister par exemple à s'appuyer devant pour dégager derrière, une autre au contraire à rester haut mais derrière la main ce qui démunit le cavalier et permet au cheval de prendre de la vitesse pour s'échapper (pour ceux qui en ont déjà monté un comme ça, c'est beaucoup de travail de les déplier pour qu'ils oublient cette stratégie). D'autres s'enroulent sans lâcher le contact, d'autres fuient sur une épaule... Dans l'équitation, le cavalier cherche dans le travail à solliciter l'arrière qui va prendre et repousser du poids, le cheval, lui, naturellement, a la majorité de sa masse sur l'avant.
Amorak, qui est très chaud, tend à se fermer derrière la main pour s'échapper (ou se fâcher). Sur le piste on en voit qui eux préfèrent peser (Sammy Davis le second cheval de D. Schneider est un très bon exemple, on voit la cavalière énormément intervenir pour remettre le poids derrière).
Il faut imaginer que l'équilibre reporter sur l'arrière est une recherche, une tendance et qu'en aucun cas il ne peut être constant au cours d'un enchaînement de mouvements, a fortiori l'enchaînement d'un GP où on alterne en permanence entre rassembler et allongement. Le but est donc de s'approcher d'un idéal dans lequel le cheval se portera en permanence de lui-même, mais on observe, très logiquement, vu la difficulté, le cheval chercher plus de facilité.

Tu as vu un clinic de Carl Hester où ça?
La qualité de la relation main-bouche revient très souvent dans les clinics de grands cavaliers. L'idée est que ce soit moelleux sur échauffement, mouvements simples, et dès le jeune âge, afin de limiter les résistance sur les exercices difficiles, résistance répercutées sur la bouche mais provenant de l'ensemble du corps.
L'automne dernier, Isabell Werth était à Lyon pour commenter la qualité de jeunes chevaux labellisés france dressage, présentés par des cavaliers français. Ca s'est transformé en leçon, les cavaliers étant tous plus ou moins branchés mains hautes sur des chevaux raccourcis devant. A tout le monte elle a fait baisser les mains et allonger le devant, laisser passer le dos, franchir.


Daniel Bachman Andersen est en piste avec Zack.

Pour revenir au sujet précédent, j'ai fait des stages il y a qq années avec Kathy Amos Jacob, cavalière et juge inter dressage, CCE et paradressage. Kathy expliquait que les chevaux qui se ferment derrière la main sont les plus difficiles à monter, ce défaut étant selon elle quasiment impossible à éradiquer totalement.

Les deux temps de zack sont incroyables.

Je continue sur le sujet. Avec JN Mychalysin ainsi que mon enseignante, on évoque régulièrement les résistances de force et les résistances de poids. En force le cheval traverse les aides en tirant vers l'avant, en poids, en basculant son équilibre sur les épaules.
Si on regarde Zack actuellement en piste, il a un équilibre naturel très satisfaisant, ne se ferme pas, très puissant derrière, mais quand il tente de s'échapper, c'est par de la résistance de force: il tire vers l'avant.




Ca va scorer... Et ce n'est que le troisième cavalier danois!
78,665. Les CDP étaient vraiment excellents.

agentmulder Merci pour ta réponse très complète !
Oui j'avais vu une journée de cours en Belgique, très variée en terme de niveau/d'âge (il y avait eu une cavalière para que j'avais beaucoup aimée). Mais par contre, je crois qu'il n'y a bien qu'elle qui n'a pas eu de remarque sur le contact... Ce que je trouve étonnant car j'imagine que lorsqu'on suit l'échelle, on aborde au fur et à mesure les différents aspects, donc lorsqu'un cheval est sur des exercices rassemblés j'ai été assez surpris de voir le travail fait sur des appuyer, des pirouettes... Alors que le contact n'était pas si "correct".
Oui Zack j'ai trouvé qu'il avait une sacrément belle locomotion, par contre un peu moins fan de ses piaffer. Et la précision du passage entre rassembler et allongement était assez bluffante aussi
J'ai une amie qui a une jument débourrée très enfermée, c'est clair qu'elle a passé un temps fou à l'ouvrir...

Il faut comprendre que l'échelle ce n'est pas une idée de perfection immuable d'une étape avant le passage à l'autre. C'est un travail préalable sur une étape avant de pouvoir aborder la suivante. L'image d'échelle n'est pas appropriée puisqu'elle dégage une idée de montée sans descente auprès du public. Or n'importe quel cavalier de n'importe quel cheval, qui aura abordé l'équilibre, a forcément besoin de "redescendre" vers des éléments plus simples. Dans un entraînement sportif du cheval, comme dans un entraînement sportif d'humain, il y a des séances simples, de loco pure, même chez des chevaux très expérimentés. Tout comme un sportif humain ne gère pas son entraînement qu'en travaillant les mouvements spécifique à sa compétition.
Et encore une fois, le cheval étant un être vivant qui a la base n'a pas demandé à effectuer des exercices sportifs, il va chercher logiquement à résister à ce qui lui paraît difficile, comme dit plus haut, ce uqi aura une répercussion directe sur le contact (mais ne se résoudra pas par les mains). Quand Carl Hester souligne un problème de contact, il souligne l'observable, le résultat d'une résistance plus globale, et parfois aussi, il fera référence à une tentative de résolution par les mains d'un problème qui doit être considéré autrement par le cavalier.
L'échelle serait plus parlante si elle tait représentée par une symbolique horizontale. Le constant retour aux étapes précédentes paraîtrait plus naturel aux lecteurs/cavaliers/spectateurs.

Jean-Noël nous dit aussi que dans l'échelle, l'amélioration d'un barreau passe aussi par le travail sur le barreau "supérieur". Ainsi l'échelle est un système interconnecté, et en cela, l'image utilisée, là encore, est incorrecte. En fait elle ne sert qu'à indiquer l'importance de prérequis à emprunter, pour augmenter une difficulté.

Dans le piaffer, tu peux voir Zack, qui a par ailleurs des résistances de force (il a puissant et très tonique, c'est normal), exercer une grosse résistance de poids, devant, pour se soustraire à une demande de fort report du poids sur l'arrière: c'est pour ça qu'il allonge son devant et par intermittence essaie de plonger. C'est précisément ce qui ne lui permet pas de franchir 80% sur sa reprise.

Un cheval ne se ferme pas forcément parce qu'il a été débourré fermé.
C'est aussi la résistance qu'il peut développer, en fonction de sa morphologie et de son caractère, pour se soustraire à l'effort. C'est vraisemblablement la problématique de Amorak, mais des tas de chevaux sont dans ce cas. D'où l'importance au cours de la formation d'un jeune cheval de le déplier. Mais tous les chevaux étant différents et traversant des phases différentes, déplier, ça peut conduire à basculer l'équilibre, amener le cheval à chercher ce confort, et il faut alors remonter, et on passe donc du temps à alterner descendre/remonter, tout comme assouplir latéralement/remettre en ligne.