Ecoutez ceci en même temps, je tiens à vous toucher, niark.
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Voilà, la mort du mari de Monaco me fait beaucoup penser à mon ami Calypso, qui sera éternellement dans mon petit cœur, parce qu'il n'est plus là depuis le 25 juillet 2007. Je pense beaucoup à lui ces temps ci et il me manque énormément.
Calypso était un jeune de 16 ans qui n'a pas vraiment eu la vie facile. Un père parti parce qu'il trompait sa mère, qui revenait comme si de rien était, et repartait pour ensuite revenir de la même manière. Il a grandi avec sa mère donc, sa petite sœur, avec son "père" lorsqu'il était là. Jusque là, vous me direz, rien d'inquiétant non plus, il y en a des milliers, des enfants qui grandissent sans père... Mais Calypso, c'est Calypso. Forcément quand on connait c'est plus important, pour nous... J'ai appris à connaitre ce jeune garçon en juin 2007, vous voyez une gamine de 11 ans qui s'accroche à un garçon de 16 ans. Il me réconfortait, on parlait de tout, je le considérais comme mon frère... Les larmes montent, mais ce soir, je ne me permettrai pas de pleurer. Pas encore une fois. Il me faisait rire, sourire, tout ce que vous voulez. Il était là. Constamment. On avait des points communs, comme notre acharnement à être heureux, nos pères absents. Mais voilà... Calypso, c'était aussi un adolescent détruit. Lors de ses 13 ans, il était avec une jeune femme de 18 ans. Il avait toujours été très mature et cette fille s'est prise d'amour pour lui. Toutes les bonnes choses ont une fin... Cette fille est morte d'un accident de voiture. Calypso, en tant que garçon extrêmement compréhensif, mais surtout très sensible et fragile n'a pas supporté ça. C'était la disparition en trop, la dernière partie du bonheur qui s'est brisé en mille.
Petit à petit, ce jeune garçon souriant malgré tout s'est transformé en un dépressif sans joie de vivre. Avec toutes ces merdes qui circulent, sa fragilité, sa tristesse, il est tombé dans la drogue... Bien trop jeune. Bien trop gentil. Bien trop influençable. Je l'ai connu comme un amour, comme un adorable homme, un homme extrêmement mature... Pour ne pas le qualifier de parfait. Amoureux. Têtu, certes, mais plus gentil que qui que ce soit. Protecteur, possessif, un brin jaloux mais, gentil. Adorable... Vraiment. Compréhensif. Ouvert. Parfait, encore une fois.
Ce jeune, ce jeune détruit et complètement conscient de ce qui l'attendait continuait de s'enfoncer tout seul encore plus loin. Il voulait mourir. Il le voulait. Il était amoureux. Toujours... Et puis vous savez, on souriait tous les deux. On se battait. J'étais jeune. Il me disait si souvent "je suis désolé, je suis fatigué. J'ai du mal à respirer, il faut que j'aille me coucher... Bisous"... Du mal à respirer oui, avec tout ce qu'il fumait, toutes ces saloperies qu'il aspirait en lui tous les jours par tous les moyens.
Pour avoir parlé avec sa petite sœur qui a maintenant 10 ans, 8 ans à ce moment là, c'était réellement ce garçon charmant et parfait qu'il était avec moi. Bisexuel également, ce qui lui créait une si grande ouverture d'esprit, sa petite sœur était si mignonne vous savez. "Mon grand frère je veux me marier avec d'abord". Il était idéal... Et ça, n'importe qui aurait été d'accord avec moi sur ce point là. Il était impossible à détester. Impossible...
Tout ce que je vous écris c'est très incertain, très... déstabilisé, parce que j'ai la vision floue. J'ai du mal à écrire tout ça, à m'empêcher de pleurer. Il était né un 23 juillet... Sur un Jeu De Rôle que j'avais créé - un forum -, il y était. Une fille que j'admirais beaucoup que nous allons appeler K. aussi. Calypso me parlait sans cesse d'elle. De ses mots. D'elle tout simplement... J'en frissonne encore.
Je n'arrêterai jamais de dire à quel point il était parfait. K. de son côté me parlait de lui de la même façon qu'il le faisait d'elle. Calypso est tombé amoureux d'elle. Tant mieux, j'ai envie de dire. Ils sont restés 12 jours ensemble. Pourquoi si peu de temps ? Parce qu'il est mort. Il a atteint le but qu'il s'était donné depuis ses 13 ans. Il allait se faire opérer en juillet, je ne sais plus quel jour c'était. Il a passé son anniversaire de ses 17 ans dans un lit d'hôpital, dans le coma, dans un état pitoyable. Tout son corps était si affaiblit par toutes ces conneries, toutes ces merdes... Il a lâché. Son opération passa... Il est rentré. Le 25 juillet.
Je suis restée le soir, je l'attendais. Je refusais catégoriquement de partir tant qu'il ne m'aurait pas donné signe de vie. Et puis il était là. On a parlé légèrement. Il savait qu'il allait mourir. Il le savait, et moi aussi.
" (moi): je n'imagine même pas quand... tu sais.. non rien.
(lui): quand je ne serai plus là ? tu peux le dire, je sais que je vais mourir et toi aussi. "
Ce soir là, il était crevé, il n'en pouvait plus, ça l'aura achevé ce passage à l'hôpital. Il est parti vers 21h, je lui ai limite ordonné d'aller se coucher. Ce n'était pas vraiment sérieux de rester devant son ordinateur alors qu'il revenait d'hôpital... Il avait un cancer du poumon, la seule chose qu'il a voulu me dire. Je suppose bien qu'il avait plein d'autres conneries derrière. Mais ça suffisait, j'voulais pas en savoir plus, ça lui suffisait bien, un seul cancer, non ?... J'avais 11 ans, vous comprenez, c'est dur d'être si jeune et d'être confrontée à la mort de son propre frère de coeur, nous n'étions pas unis par le sang mais... Mais voilà. Donc il est parti vers 21h comme je le disais... J'étais tranquille. Je me disais qu'il n'allait pas mourir maintenant, il s'était fait opérer (de quoi? allez savoir... un cancer du poumon je sais pas trop ce qu'il y a à opérer... j'avais 11 ans, bordel...), apparemment ça devait l'aider...
Le lendemain... Je lis sur le forum où j'étais, avec K. & lui un message de sa meilleure amie. "Calypso est décédé hier soir vers 22h." Là, tout s'effondre.
K. était mal. Très mal. Et moi j'voulais plus. RIEN. Je voulais juste m'en aller, où, j'en sais rien. M'en aller. Loin. De tout.
Son cœur déjà fragile, sa respiration affaiblie, son système qui ne fonctionnait pas bien. Rien n'a supporté cette putain d'opération qui devait pourtant l'aider. Il s'est apparemment étouffé. Volontaire ou pas volontaire, je saurai jamais... Je n'ai jamais cherché à comprendre. La dernière chose qu'il m'avait dit, avant de partir, c'était "Merci
"...
Je m'en souviendrai toujours. Et moi j'ai pleuré. Des centaines de fois. Pour ce garçon qu'il était. Ce frère qu'il était pour moi. Il avait pas le droit, bordel. Je lui avais dis, t'as pas intérêt à mourir mon frère. Tu peux pas. T'avais pas le droit Calypso. T'avais pas le droit. Parti trop tôt. Quand des lettres qui se transforment en mot se créent un sens.
En 2007, j'enchaînais perte sur perte, j'ai perdu six personnes en un an. Mais lui, c'est celui qui m'a le plus blessé. Mon cœur reste en miettes depuis qu'il est parti. En rentrant de l'hôpital, il n'arrêtait pas de me dire "je suis qu'un drogué tu sais". Mais non bordel, t'étais pas qu'un drogué, t'étais un amour. Un amour, tu m'entends ? J'ai pas tenu la promesse que je lui ai fait. Ne jamais pleurer pour lui. Pour son départ. Je pleure en ce moment. C'est dur d'en parler, j'ai pas l'habitude.
Je ne sais pas qui c'est sur le forum qui avait lu un texte que je lui avais écrit sur mon blog, mais son blog c'est "curly du 91" je crois, elle a une jument très jolie d'ailleurs, je la remercie d'avoir dit que mon texte était magnifique. J'ai jamais réussi à écrire quoi que ce soit sur lui, tout simplement parce que mon cœur s'arrête, tout s'arrête. C'est flou, c'est noir, c'est moche. Y'a vraiment rien. Il était tout pour moi. Il était là pour me dire que ça irait. Que même si c'est un foutu monde et une bordel de vie, ça irait. Qu'on s'en sortirait. C'était mon frère, putain. Mon frère.
Et K., imaginez son état. Moi j'ai du mal, elle en a encore plus que moi... Elle a à moitié suivi son chemin, elle a toujours eu du mal avec la respiration. Heureusement qu'elle est intelligente et qu'elle avait ses amis très proches, sinon elle ne serait plus là. Depuis un bout de temps je crois bien.
Et à propos de ça, Calypso lui avait écrit une lettre. Une lettre absolument magnifique... Un garçon qui vous écrit une lettre pour vous dire de vous marier, d'avoir des gosses, de pas rester plantée sur votre mort, c'est quand même rare. Jamais j'aurais cru quelqu'un capable d'écrire quelque chose d'aussi beau. Mais si, c'était possible, il l'a fait, lui.
Souvent, j'ai l'impression qu'il est là. Ce courant d'air glacial que vous ressentez en mois d'août, l'impression que quelque chose vous frôle quand vous pleurez... Toutes ces choses là qui font qu'on a les larmes aux yeux. Pardonne moi Caly, j'm'en veux tu sais de pleurer encore. Mais t'avais pas le droit. Tu méritais pas ça. T'étais parfait, tu sais. Parfait...
Parti trop tôt, c'est tout ce que j'ai à dire.
Silence d'une nuit. Je ne t'oublierai jamais. Jamais... Je t'aime. tellement. Jamais j'arrêterai ce sentiment-là.
Nos cicatrices sont là pour nous prouver que le passé n'a pas été qu'un rêve.
