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Études vétérinaire (concours par autres voies que la bcpst)
Posté le 28/12/2016 à 12h52
anaalkan, parce que j'ai la nationalité du pays où j'ai obtenu mon doctorat et que, pour plusieurs raisons, c'était plus simple que j'y fasse mes études.
Pour les ENV :
80% de 56 admis du concours C nous mènent à 44 docteurs-vétérinaires.
55% de 436 admis du concours A nous mènent à 239 docteurs-vétérinaires.
Vu sous cet angle, c'est certain que le concours A est plus porteur. Néanmoins, sur un plan rationnel, ça pose quand même la question de l'adéquation des profils. Quand je vois un concours qui écume à 45%, je me dis qu'il y a un problème dans la grille de sélection ; lorsque je constate que les écumés sont très souvent ceux qui caracolaient en tête du classement à l'entrée de l'école, je me dis qu'il serait temps de se poser des questions sur la pertinence de ce concours, ouvert aux grosses têtes avec des petites mains et des objectifs courts.
Après, professionnellement, on croise des mauvais dans tous les profils. Ceux qui me font pas mal marrer sont les médecins qui, entrés par le concours D, pensent arriver en pays conquis et évangéliser les ploucs que nous sommes. C'est typiquement le genre de mec que je remets à sa place dès le départ, surtout qu'au vu du nombre d'admis annuels sur ce concours, "toutes écoles confondues", on a les noms et l'immense loisir de se renseigner avant qu'ils arrivent.
J'admets avoir moins de mal avec les profils A-B-C.
Vous êtes quand même plus modestes !
Ceci étant, je remarque quand même qu'une fois diplômés, les A vont largement vers la recherche, l'enseignement et la santé publique. Tous mes collègues docteurs-vétérinaires et enseignants sont issus de ce concours... et rares sont ceux qui touchent encore des animaux.
Au final, il n'y a pas de mauvais concours / mauvais candidat dans les trois premiers concours. Vous êtes des feuilles vierges, tout est à faire.
Cependant, il y a un constat qui se précise depuis plusieurs années et qui tend à confirmer que le concours A est de moins en moins adapté aux contraintes du métier de vétérinaire. Inadapté, parce qu'il fournit principalement des théoriciens là où nous avons besoin de praticiens, des types en blouse blanche très réfléchis là où nous avons besoin de gens qui savent enfiler les bottes rapidement et mettre les mains dans la matière, des gars qui pensent devenir riches là où la profession connait une vrai crise de salaires et la nécessité de se diversifier...
Encore une fois, ce n'est pas une généralité. J'en connais qui sont les parfaits ploucs imaginés par nos amis médecins, qui sont excellents et issus du concours A. Le constat reste statistique et déplore simplement un concours qui, s'il était pertinent voilà un demi-siècle, est aujourd'hui désuet car éloigné de la réalité du terrain et des qualités dont il faut faire preuve dès le début de la formation.
Après, chaque concours conserve une identité propre. Le concours A est depuis toujours une voie d'excellence et il n'y a aucune raison qu'il ne le soit plus dans l'avenir. Je pense juste que l'excellence doit être le pendant d'une motivation solide. Passer par le concours A d'accord mais en étant conscient qu'au bout du tunnel, c'est un métier physique et souvent ingrat qui nous attend. Parce que, vétérinaire ou autre chose, c'est toujours comme ça quand on bosse avec les animaux.