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Dentiste : cheval qui ne se laisse pas approcher
Posté le 08/01/2017 à 07h33
kaskade
Posté le 08/01/2017 à 07h33
Dominpac19
Le cheval tous les équidés possèdent une excellente mémoire, donc lorsqu’un acte ou un geste leur a été désagréable voire douloureux ils s’en souviennent. Si certains pardonnent, des autres pas.
Dès leurs premiers pas, l’homme doit les aborder, faire des soins, attendu leur faiblesse leur ignorance, l’homme les aborde brutalement sans prévenir. C’est le cas typique des premières injections (sérum ou autres) que l’on va leur faire. L’homme tient le poulain sous l’encolure avec un bras et avec l’autre le soulève de terre le tirant par la queue, pendant qu’un véto va lui faire une injection dans des muscles tendus. Quelques uns vont s’en souvenir … à vie. « On est pressé, on n’a pas que ça à faire ».
Après, un peu plus grand, ce sera l’époque des premiers vaccins, rebelote on est pressé, déjà heureux de l’avoir attrapé, on se dépêche de le piquer, à nouveau muscles tendus, il se débat et ce sera un souvenir désastreux. Prendre son temps, caresser, gratouiller, passer une main de l’autre côté de l’encolure… et une fois le poulain décontracté, détendu on enfonce l’aiguille en douceur. Je reconnais que par le passé on nous enseignait la manière de faire les injections bien différemment : l’aiguille dans la main, poing fermé, on frappait l’encolure 2 à 3 fois et la 4ème fois on plantait. Combien de chevaux vont garder ce souvenir et auront peur dès que l’on avance la main vers l’encolure !
Lors d’une formation en identification équine, je vais vers une jument grise, qui me voyant arriver, recule, ronfle, arrache la corde à celui qui la tient…. Identifiée pas son livret, je vois que je l’avais vue un soir d’été pour des coliques de stases, il avait fallu passer la sonde naseau œsophagienne, elle avait plus ou moins aimé… elle m’avait reconnu 5 ans après dans une autre écurie (60 km de l’autre). Il y a ainsi des patients, qui nous ont fichés et ce à vie…Ils s’approchent vous sentent, vous reconnaissent et se retire…
Tout ce long laïus pour dire qu’un cheval qui a ressenti une douleur lors des soins dentaires, faute à une râpe ou une fraise blessant la muqueuse et qui de plus va se faire engueuler, corriger par l’intervenant voire le teneur, va garder ce souvenir négatif en mémoire. Certains, et il y en a beaucoup, vont tolérer d’autres pas. Pour ces derniers ce sera l’escalade des moyens de coercitions et chaque fois la guerre. Un mini espoir existe, placé dans un tout autre lieu, d’autres gents, il peut refaire confiance… mais c’est rare.
Revenons à nos moutons…
Comme le proposait Domipac, une injection intraveineuse d’alpha-2 agoniste (romifidine ou détomidine) 5 minutes avant que le technicien dentaire arrive et pose ses instruments devant le boxe est préférable. Évitez même de poser le seau d’eau devant son box, un signe de moins qu’il va se passer quelque chose d’inhabituel. Idéalement le cheval ne doit pas entendre sa voix avant qu’il ne soit tranquillisé.
La même sédation peut se faire avec une pâte de détomidine (domosedan) ou d’acépromazine (sédalin), bien compter 45 minutes avant l’intervention.
Penser toujours à le garder à jeun 2 heures après une sédation jusqu’à qu’il retrouve un parfait transit intestinal, à moins que votre vétérinaire ait la possibilité d’antagoniser ces effets non désirés des alpha- 2 agonistes. Ne vous inquiétez pas si votre cheval parfois transpire sur la tête et l’encolure. On ne peut rien y faire pour l’en empêcher.
On pourra toujours revenir en arrière lorsque l’on sent que le patient n’a plus d’appréhension.