petitrot, Oulala quelle responsabilité !
Heureusement que d'autres ont déjà contribué à cette réponse.
Pour ma part, je pense qu'il faut d'abord comprendre comment fonctionne le galop, ensuite tout est logique :
Lorsque le cheval prend son galop dans l’équilibre, il projette sa masse vers le haut en première intention. Pour cela il faut que le cheval entre dans son galop en commençant par engager son arrière main sous lui et non en délivrant le geste des antérieurs.
Le galop est une allure à 3 temps + un temps de suspension.
Les 3 temps sont composés comme suit : poser du postérieur, suivi du poser du diagonal opposé, suivi du poser de l’antérieur, suivi d’un temps de suspension.
Si on galope à main droite, ça donne : postérieur gauche, diagonal droit, antérieur gauche, suspension
Enfin, cet ordre est celui du départ en équilibre. Car si le cheval est en déséquilibre, il commence son galop par la phase du poser du diagonal ou se jette sur l'antérieur.
Si on regarde évoluer un cheval au trot et pas très en équilibre sur la piste et qu’on demande à ce cheval de prendre le galop, il va accélérer sa cadence, ses antérieurs vont initier le galop et il va commencer en avançant son diagonal interne s’il part à juste et l'externe s’il part à faux. Il peut aussi partir désuni mais je pense que cette situation est plus révélatrice d'une faiblesse d'un postérieur ou d'un défaut de souplesse d'un côté.
Si on observe les dessins qui décomposent les temps de galop, on remarque la bascule effectuée par le corps du cheval. On voit bien que le poser du diagonal s'effectue avec un équilibre horizontal qui envoie ensuite le cheval en bascule vers l'avant sur le poser de l'antérieur qui suit. Si le cheval attaque son allure dans cette posture descente, il est clair qu'il va devoir fournir un gros effort pour se rattraper sur ses hanches ensuite.
L’équilibre c’est un cheval qui porte sa masse. C’est-à-dire qu’il l’emmène vers l’avant comme s’il montait un escalier (je plie, je lève, je pousse) et pas comme s’il courrait un marathon (j’avance, je pousse en économisant mes articulations).
On peut avoir un cheval dans un bel équilibre au trot, si le cavalier contrarie l'équilibre dans sa demande de galop ou dans sa façon d'accompagner cette allure, il perdra le bénéfice de sa préparation. le galop est je pense, l'allure qu'il le plus facile de détériorer ou d'empêcher la réalisation correcte.
Il y a plusieurs façons de demander le galop. On peut demander avec la jambe intérieur à la sangle, on peut demander par la jambe extérieure légèrement en retrait de la sangle (mais on risque d'envoyer les hanches vers l'intérieure et de perdre en rectitude). Certains appellent le bout du nez vers l'extérieur pour ouvrir la voie à l'avancée de l'antérieur intérieur... (au regard de mon explication précédente, je pense qu'on peut comprendre que ce n'est pas forcément judicieux si on est dans la recherche d'un départ galop en équilibre mais ça peut être aidant pour aider un jeune cheval à comprendre ce qu'on attend de lui sans le mettre dans la difficulté), on peut demander à l'assiette, à l'ischion, la voix ….
En fonction de son niveau de connaissance technique, de la maîtrise de ses aides et de son propre équilibre, du niveau du cheval, de son tempérament, il y a quantité de façons d'utiliser les aides pour demander le galop et je pense qu'aucune n'est mauvaise si on est juste.
Ce qui conditionne une bonne prise de galop en équilibre, c'est, à mon sens :
1-d'avoir préalablement et avec un grand soin, donné au cheval les moyens physiques de charger sa masse sur son arrière main sans souffrir : un rein souple qui s'articule, une musculature de portage (celle qui élargit les cuisses et les fesses ! Pas celle qui fait une grosse boule de muscle sur la pointe extérieure de la fesse!), une ceinture abdominale suffisante, une bonne mobilité des épaules, une ligne musculaire supérieure qui permet au cheval de se tendre vers le haut. Attention, je ne dis pas qu'il faut avoir un cheval abouti et hyper muscler et assouplit de partout, il faut juste avoir initier tout ça pour que le cheval soit capable de réussir ce départ. Même pas besoin d'exiger de lui des tours et des tours de galop dans cette attitude. Juste un départ et 2 ou 3 foulées, c'est déjà super bien et très utiles dans le travail. Si on a un cheval bien préparé, pour lui, c'est une formalité. S'il manque de ressources, c'est une effort considérable, très couteux.
2-d'être un cavalier bien positionné avec des aides non contrariantes mais pour autant, ne pas abandonner le cheval dans l'exercice. C'est à dire qu'au moment du départ, détendre les rênes, avancer sa main, relâcher son dos, effacer son assiette en pensant aider le cheval est une aussi grosse erreur que de le tenir par tous les bouts pour le porter dans l'effort.
Si l'assiette est stable, que le cavalier tient bien son dos pour ne basculer ni en avant ni en arrière, et que ses mains ne reculent pas, n'avancent pas... Cela garantit déjà pas mal les chances de réussite d'un bon départ.
Ensuite, je trouve que compacter un peu l'allure précédente juste avant le départ, permet de bien armer les hanches qui trouvent alors dans le galop une libération.
Ainsi, avec un trot cadencé, pas trop rapide, si le cavalier imagine d'abord, dans la seconde qui précède la demande de galop, qu'il veut en fait s'arrêter en équilibre, il va ralentir sans perdre la dynamique du geste, donc compacter le cheval, alors le départ devient un peu un bouchon de champagne ! Attention à bien recevoir cette énergie sans se raccrocher de partout ! Encore mieux avec le départ du pas. En le demandant à partir d'un pas compté, le départ est très assis tout en étant assez fluide.
Ces départs que l'on fait précédé par ces exercices de "compactage" sont très sollicitant et pour des chevaux en cours de construction, il faut accepter qu'il ne puisse donner que le départ et pas tout de suite le galop qui suit et qui serait trop rassemblé pour eux.
Une bonne façon d'armer le départ en équilibre plus en douceur, c'est de faire quelques foulées d'épaule en dedans,...ou même une seule si cheval et cavalier maîtrise l'exercice. Une foulée d'EEd, redresser, demander.
Ce qui est sûr, c'est que le cheval doit être affranchit d'une main "béquille" pour être juste.
Le reculer est aussi une arme puissante pour asseoir le cheval. Puissante mais à double tranchant. Je crois qu'il faut réserver ça aussi à des chevaux musculairement apte à enchaîner ces 2 efforts : reculer/un foulée de pas/départ. Apte et avec des jarrets et un rein en capacité de subir ça. Sinon, rapidement, c'est la casse assurée ou la rétivité. Le cheval fera du reculer une défense et le départ se transformera en cabré ! En plus, si on ne maîtrise pas le reculer correctement, on détruit le dos des chevaux. Donc, à réserver pour les chevaux bien conformés, savants, et les cavaliers délicats qui n'en abuseront pas.
Ai-je répondu à ta question
petitrot ?
