Au contraire, mettre pied à terre est une réaction non pas de faiblesse mais de sagesse
Un cheval qui se plante plus de deux minutes, ce n'est pas du caprice ni du chantage (alors deux heures, c'est qu'il y a carrément un souci). D'une part parce que le cerveau d'un cheval ne lui permet pas de réagir "pour faire chier", d'autre part parce que le cheval ne trouve aucun intérêt dans le conflit : se faire gronder, sentir l'exaspération du cavalier monter, sentir l'énervement, avoir ***peut-être*** des coups de talons dans les côtes pour le faire bouger... Non vraiment, s'il reste planté pendant 2h, c'est obligé, il doit kiffer ça !
Eh bien non, c'est qu'il se blinde de toute intervention extérieure parce qu'il ne se sent pas en confiance. Et ce n'est pas parce qu'il est passe-partout et qu'il est manipulé tous les jours que ça forge la confiance. Au contraire, un cheval dont on s'occupe tous les jours est un cheval qui peut ***potentiellement*** devenir un "assisté". Et quand ça arrive... ça peut donner ce genre de réactions
Car dire de son cheval qu'il a un fort caractère, ça ne justifie pas ce comportement
. J'en connais à la pelle, dont ma jument qui, en plus avec son vécu délicat, n'est pas facile. Je lui ai laissé énormément de temps sans l'embêter (débourrage à 6 ans, monté une fois tous les 36 du mois, pas forcément manipulée tous les jours, parfois même, quand j'ai eu des soucis de voiture ou de santé, je n'allais pas la voir, ni elle, ni Zach, pendant 1 ou 2 mois, je ne pouvais qu'assurer les soins à distance, etc, etc).
Aujourd'hui, j'ai une jument qui peut ne rien faire pendant 1 an et repartir en balade comme si de rien n'était, sans avoir besoin de la longer ou de reprendre les ordres. Justement parce qu'elle est indépendante de l'Homme et qu'elle ne compte que sur elle-même.
L'autonomie affective de l'animal n'altère en rien la qualité des rapports avec son humain Résultat, en balade, elle n'a pas oublié tout ce qu'on a vécu ensemble (car malgré tout, on en a vécu des choses), donc elle me fait confiance mais elle agit principalement par elle-même.
Et quand je la dirige selon mes choix de balades, il arrive qu'on ait un désaccord, mais ça ne dure jamais si longtemps. Et pourtant, c'est une jument pétée de sang et au caractère bien trempé
Bref, l'idée de "si je descends le cheval gagne", c'est un peu éculé comme concept
Parce que la compétition n'existe pas dans le comportement du cheval, de même que la dominance entre espèces différentes n'existe pas. Donc d'un jour à l'autre, il n'a pas la réflexion de se dire "j'ai gagné une fois, je vais regagner aujourd'hui car JE domine !"
Mais ça, l'équitation traditionnelle a toujours cherché à se dédouaner en humanisant le cheval sur les points qui l'arrangeaient, et en le laissant à l'état d'animal sur les autres points. Forcément, quand on a eu un tel apprentissage, il est dur de s'en défaire et de concevoir que la dominance inter-espèce est un mythe et que l'esprit de gagner n'est propre qu'à l'être humain