On eut très bien s'attacher profondément à un cheval qui n'avait rien d'un coup de cœur au départ (voire même tout l'inverse).
Le poney que j'ai en demi-pension est un gros coup de cœur. Première fois que je l'ai vu, encore très vert, très jeune, très curieux de tout, j'ai su que c'était lui et ça a plutôt bien marché par la suite (même si c'était une grosse tête de mule qui m'apprend la patience tous les jours, haha). Je l'adore, notamment à pied, mais monté ce n'est pas toujours ça, bien qu'on y travaille (mais je travaille beaucoup sur moi et lui grandit donc ça va de mieux en mieux).
En revanche l'été dernier, j'ai eu à travailler un cheval à moitié dingue, qui flippait pour tout et n'importe quoi, qui ne sautait pas un crayon (la barre, ça mange les poneys, sans parler des chandeliers), incapable de faire le tour de la carrière sans paniquer, qui s'enfuyait au pré... Bref, ça n'a pas été l'amour fou. D'autant plus que je ne suis pas fan des cheveux gris clair et qu'il l'était (oui bon ça on s'en fout mais ne le cachons pas, l'allure entre en compte dans le premier regard qu'on porte sur un cheval). Eh ben j'en suis tombée amoureuse de ce cheval. ;) Il m'a appris beaucoup de choses, j'ai passé d'excellents moments avec lui, je pouvais aller le chercher au pré sans le voir déguerpir, voire en le voyant esquisser quelques pas dans ma direction... De cheval honni, c'est devenu une belle histoire, avec des balades, du travail sur le plat, du saut (finalement, les barres ne croquent pas les poneys), des bons moments passés...
Idem pour deux débourrages récents. Un cet hiver : je vois le poney, un Connemara gris clair très grand, tout dégingandé du fait de ses quatre ans, très gentil et mignon... Mais il n'y avait pas l'étincelle. Tant pis, j'ai commencé le débourrage de manière très rationnelle, en mode « Tant mieux si je ne m'attache pas, de toute façon il va partir ailleurs donc... ». Grosse révélation dans ce poney tranquille, presque planplan malgré son jeune âge, trop grand, trop long... Un petit ange adorable et finalement pas si planplan que ça avec la prise d'assurance. Mais d'une gentillesse extrême et finalement, c'est plus agréable de faire des choses cools et de s'amuser avec un poney adorable (quitte à sauter moins haut, ou galoper moins vite), que de galérer trente ans sur un cheval qui ne nous correspond pas. Et deuxième débourrage, en cours : Deux ponettes arrivent, deux sœurs. J'ai un coup de cœur pour l'une, pas pour l'autre. Manque de chance, je dois me charger de celle pour laquelle il n'y a pas la flamme... Peut-être qu'une chouette histoire va naître, peut-être pas...
Mais les coups de cœur sont ce qu'ils sont : des coups de cœur. Un truc soudain, dont on ne sait pas où ça va nous mener. Tu as vu ce que donnait ton précédent coup de cœur et tu l'as finalement revendu. Cette jument correspond à tous tes critères donc tu devrais foncer. La flamme naîtra plus tard (et tu verras, ce sont d'aussi jolies histoires qu'avec des chevaux coups de cœur, promis
)