julia83 a écrit le 01/06/2009 à 10h18: |
| | Imaginez un cheval , qui a une blessure, et il faut qu'il se defoule , il a droit juste à se deplacer au pas, il vient d'etre enferme au box , alors comment on le retient ?
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Exactement !
Jusqu'à il y a peu, j'étais moi même une anti Chifney. J'étais persuadée que l'on pouvait surement arriver à faire sans. Eh bien la vie m'a démontré le contraire !
Fin octobre ma jument se fracture un petit bout d'os dans un sabot. Bilan : au moins 3 mois de box ferme pour une juju de 5 ans 1/2 qui a toujours vécu au pré avec abri.
Mi janvier, elle est carrément hystérique : elle se jette contre les parois du box en se cabrant et enchaine sauts de mouton et coups de cul dans le mur. Nous sommes obligés de garder la grille du box fermé car elle essayait de sauter au dessus de la porte. Une vraie furie. Devant tant d'excitation et la consolidation de sa fracture révélée aux radios, le véto nous autorise dans un 1e temps à la sortir en main deux fois 1/4 d'h par jour.
Pour plus de sécurité, nous décidons de la sortir avec son bridon équipé de son mors à olives, tenue par mon père qui a plus de force que moi. Bilan du 1e jour : une dizaine de cabrés, tiré au renard en main sur une dizaine de mètre et un pied explosé. Le propriétaire des écuries nous propose le Chifney de son étalon, que je refuse. Hors de question de mettre cet engin de torture dans la bouche de ma jument !
Le lendemain nous réitérons l'expérience, toujours en bridon et allons la faire marcher dans le manège pour plus de sécurité. Résultat idem à la veille en pire : au cours de l'un de ses cabrés elle a arraché la longe des mains de mon père (c'était ça où il prenait un antérieur en pleine tête), ma jument est tombée en arrière (plus de peur que de mal grâce à la sciure du manège), et s'est échappée dans le manège (heureusement fermé, donc nous avons pu la rattraper). Après cela, je vous assure que nous n'en menions pas large, et que mon père qui est loin d'être un froussard, n'avait pas envie de réitérer l'expérience...
J'ai donc dû à contrecœur accepter l'idée du Chifney. Le proprio des écuries nous a montré comment nous en servir : couplé d'un licol avec 2 longes. Tant que la juju est gentille, on la maintient avec la longe du licol, dès qu'elle pète un plomb, on utilise celle du mors anti cabreur. Hé bien quel soulagement ! A chaque fois qu'elle se cabrait le Chifney l'empêchait de monter trop haut et de se renverser ou de nous blesser avec un antérieur. Mon point de vue sur cette embouchure a radicalement changé.
Il est parfois des moments où on a pas le choix et plutôt qu'à s'entêter à faire n'importe quoi juste à cause d'aprioris, il vaut vraiment mieux utiliser ce mors pour plus de sécurité pour tout le monde (cheval et humains), croyez moi.
Je pense sincèrement que tant qu'on a pas vécu une situation comme celle ci, on ne peut pas réellement savoir de quoi on parle.
Aujourd'hui ma jument est retournée au pré et a même repris le travail. Je la remonte avec son mors à olives gros canons sans soucis. Le Chifney ne l'a ni traumatisée ni abîmé la bouche.