Hello !
Très facile de rencontrer un Garde, tu sonnes boulevvard Henri IV, au quartier des Célestins...Bon après, il faut en trouver un qui ne soit pas à cheval, pas aux soins, qui veuille bien passer 10-15m à tout t'expliquer...
Je commence ma 3ème annéee de réserve au régiment de cavalerie, je ne suis donc garde que quelques semaines par an, mais j'ai pu beaucoup discuter avec eux et ai surtout hésité à y rentrer (concours passés en mars dernier) Malgré pas mal de posts sur CA, je me rends compte qu'il y a encore beaucoup d'approximations à ce sujet...
- La Garde est une unité de la Gendarmerie nationale, comme la Gendarmerie départementale (GD) et la Gendarmerie mobile (GM). Donc concours SOG (sous-officier) ou OG (officier) obligatoire pour y entrer en tant que cavalier. Concours CSTAGN possible pour bosser dans les bureaux, et quelques civils employés.
Citation :
Si je n'ai pas l'opportunité d'entrer dans la garde, je souhaiterais officier ou sous officier.
Tu t'es peut-être mal exprimée, mais si tu ne peux pas rentrer à la GR, ça sera direction la GD ou la GM.
Par contre, les places sont chères, car elles s'ouvrent en fonction des départs des gardes. Avoir un Galop 7 aide, même si aucun Galop n'est à présent requis. Légende urbaine ou non, j'entends depuis 1an qu'à niveau égal, ils prennent plus d'hommes que de femmes, car la GR a tendance à (trop) se féminiser.
Côté taille, plus aucune officiellement. Mais la limite existe toujours officieusement, ne serait-ce que pour le sabre qui traîne par terre lors de piquets d'honneur et je pense, pour une homogénéité dans les escortes.
- Si tu veux être à cheval, faire de la patrouille, des détachements, de la sécurité publique régulièrement, opte pour sous-officier. Les officiers sont plus régulièrement dans les bureaux. J'en vois quelques-uns monter tous les matins, mais d'autres plus rarement. Et malgré tout le respect que je dois à ma hiérarchie, ils passent moins de temps avec les chevaux: pansage, harnachement, etc... Certains prennent le temps, d'autres non. Leurs fonctions sont également différentes, je pense qu'il y a plus un rôle de management. Sans parler de leur propre hiérarchie et des comptes à rendre pour le moindre pet de travers...!
- Pour le métier en lui-même... Je ne connais pas tes interrogations, donc je vais faire large.
C'est un boulot exigent. La Garde est pétrie de traditions et même si j'ai toujours rencontré des gens sympa et une bonne ambiance (mais je n'y suis pas H24, 7j/7), ça reste rigoureux, pointilleux. Je me suis pris des coups de douze pour ce qui me semblait être une broutille.

Quand je compare avec d'autres réservistes la rigueur de certaines brigades de GD et celle que j'ai à la GR, il y a parfois un monde.

Ca n'est donc pas le poney club. Mais en tant que "mi-temps", j'y ai appris énormément et apprend toujours. A présent formatrice sur les formations réserve, je me rends compte combien la GR m'apporte en rigueur militaire et équestre.
Côté entretien des chevaux, ça reste militaire, avec le budget que l'on a, les installations historiques que l'on a. Tout n'est pas rose, tout n'est pas noir non plus, mais que les adeptes des pieds-nus et du sans-mors fuient la GR, ils feraient des syncopes.
Le travail, c'est 70% de missions de sécurité publique, des escortes, des services et piquets d'honneur, et le travail des chevaux. Selon les époques, il y a également les détachements: stations balnéaires l'été, les parcs à huîtres l'hiver, les vendanges, le Festival de Cannes depuis mai dernier... C'est varié, mais au bout de quelques années, certains tournent en rond.
Le côté gendarme, il faut l'avoir. Même si certains ne sont pas en poste à cheval (90% de patrouilles) et ne sortent pas tous les jours en ville, c'est important d'avoir cette sensibilité, ne serait-ce que pour faire correctement son boulot, quand bien même on ai l'impression qu'il ne sert à rien.
J'ai fais une fois une patrouille avec une personne qui s'en fichait royalement, et préférait faire du croise-papatte avec son cheval. Résultat: patrouille écourtée, pause clope derrière un buisson (super l'image quand on a croisé des gens) et discussion assez désabusée. Je me demande encore ce qu'il se serait passé si nous avions eu besoin d'agir. Ce genre d'attitude déplaît beaucoup à ceux qui se donnent à fond et aiment cette double casquette "cavalier/gendarme". J'ai discuté avec des gardes qui voient d'un mauvais oeil ceux qui se cantonnent au manège et font tout pour ne pas mettre un orteil dehors.
En y rentrant, je pense aussi qu'il faut la volonté d'être utile et de s'occuper pour avoir un but: en se disant qu'on reste aux écuries, on doit vite exploser. Rejoindre un poste à cheval, se porter volontaire pour les détachements, passer son monitorat d'intervention professionnelle, rejoindre l'escadron d'intervention, etc....Il faut se donner de quoi se changer le quotidien.
De mon côté, je n'ai pas eu le concours et ne le retente pas. J'aurais beaucoup aimé rejoindre la Garde, mais après réflexions, j'ai réalisé que je n'aurai plus aucune porte de sortie si mon boulot se passe mal. Actuellement, la réserve et l'équitation sont deux choses qui me permettent de souffler, de quitter mon quotidien. Si j'en fais mon quotidien, en cas de lassitude, je n'aurai plus rien. Je pense que c'est important de bien réfléchir à ses motivations avant d'y rentrer.
clec : il s'agit de GAV, Gendarme Adjoint Volontaire. Contrat de 1an renouvelable pendant 5ans. Le travail des GAV a tendance heureusement à évoluer, et ils vont plus en patrouille qu'auparavant, mais ça reste un poste un peu ingrat aux yeux de certains.
N'hésite pas à préciser tes questions, je tâcherai d'y répondre autant que je peux, car évidemment, je ne connais pas tout.