2 j'aime
Immobilisme ou immobilité vices rédhibitoire
Posté le 22/12/2017 à 19h50
une définition trouvée sur le net pour ceux à qui ça ne parle pas ...
DE L'IMMOBILITÉ
?????
On désigne sous le nom d'Immobilité une maladie particulière à l'espèce chevaline, ayant son siège dans le système nerveux, dont la nature n'est pas bien connue et qui, presque toujours, est incurable. Elle se caractérise surtout par la tendance qu'a l'animal à rester immobile dans de certaines attitudes forcées, vicieuses et même instables, par la diminution de sa sensibilité et par la difficulté ou même l'impossibilité qu'il éprouve pour exécuter les mouvements en arrière.
Par cette définition, on voit que l'immobilité est considérée comme une maladie véritable, comme une entité morbide. De nos jours cependant, les études anatomo-pathologiques permettent de se faire une nouvelle idée de cette affection et de ne plus la regarder que comme un groupe de symptômes pouvant appartenir à des maladies, à des lésions très-différentes par leur siège et leur nature : un épanchement dans les ventricules cérébraux, des concrétions des plexus choroïdes, des tumeurs diverses siégeant dans le crâne, etc., etc., peuvent en effet se traduire par les caractères de cette affection.
Le mot immobilité, servant à désigner les affections du système nerveux, a donc une signification aussi vague que le mot Colique. appliqué aux maladies qui ont pour siège les différents organes de la cavité abdominale. Ces deux expressions ne s'appliquent point, en effet, à un état pathologique bien défini quant à sa nature, mais seulement à un ensemble de symptômes qui ne sont que la manifestation d'altérations très-diverses.
Quoi qu'il en soit de la nature de cet état morbide, il n'en résulte pas moins que les symptômes qui le caractérisent revêtent une telle uniformité, qu'on peut en faire une étude spéciale et qu'il ne doit point pour cela être exclu de la liste des vices rédhibitoires.
Avant d'entreprendre l'étude des différentes recherches auxquelles doit se livrer l'expert, il est bon de rappeler sommairement les principaux caractères de cette affection.
L'immobilité, dont les causes sont très-variées et encore bien obscures, se fait remarquer surtout chez les chevaux à tempérament nervoso-lymphatique, à tête busquée, à crâne étroit, à oreilles rapprochées (qui manquent de cervelles).
C'est surtout pendant le repos, pendant le travail et pendant l'action de manger que l'on peut constater les principaux signes.
1° Pendant le repos. ? Considéré dans la station debout, à [écurie, l'animal immobile a le faciès triste, sans expression ; sa tête est portée basse, souvent appuyée sur la mangeoire ; ses attitudes sont fixes : il est indifférent à tout ce qui l'entoure. Dans la station, il conserve la position d'équilibre instable que l'on donne à ses membres, soit antérieurs, soit postérieurs, quand on les croise ; ce symptôme est encore plus marqué ordinairement après un exercice forcé.
La tête peut aussi être placée, au gré de l'expérimentateur, dans une position fléchie, à droite, à gauche ou en bas, absolument comme on peut le faire avec un automate ; et si l'animal quitte au bout d'un certain temps cette position, ce n'est qu'avec une grande lenteur, comme si ce mouvement résultait plutôt d'une rétraction insensible des muscles distendus que d'une contraction commandée par la volonté.
2° Pendant le repas. ? C'est de l'animal immobile que l'on peut dire : Graminis immemor ; car souvent, en effet, les excitations produites par la vue, l'odeur, le goût des aliments ne durent pas assez pour le déterminer à triturer complètement les portions de fourrages introduites dans la cavité buccale et qui ont commencé à subir l'action des mâchoires. La bouchée est oubliée : les mouvements de mastication s'interrompent, et souvent même on voit du foin, de la paille rester arrêtés entre les lèvres (le cheval fume la pipe). Si on lui présente enfin un seau rempli d'eau, il plonge ordinairement la tête jusqu'au fond, parce qu'il ne voit pas ou ne sent pas le liquide placé devant lui ; il ne la retire que poussé par le besoin de respirer.
3° Pendant le travail. ? Les mouvements sont automatiques, sans énergie ; mais ils peuvent, au début, ne rien présenter d'irrégulier soit au pas, soit au trot. L'animal marche assez facilement en ligne droite tout en se montrant insensible à l'excitation du fouet ; mais après un certain exercice qui a produit une accélération de la circulation et de la respiration, le cheval immobile s'arrête souvent brusquement et reste insensible à toutes les excitations : on dit alors qu'il fait des forces. D'autres fois, il s'emporte ou se jette de côté sans qu'on puisse l'arrêter.
L'un des symptômes le plus important de l'immobilité, c'est la difficulté ou l'impossibilité où se trouve l'animal d'exécuter les mouvements en arrière. Quand on veut le faire reculer, il s'accule, tenant les membres antérieurs étendus et labourant le sol ; il peut faire ainsi quelques pas, mais bientôt il s'arrête de nouveau et s'immobilise. Quelquefois il se jette de côté, se cabre et même se renverse en arrière. Ce symptôme se manifeste tantôt à froid au premier examen, tantôt ce n'est qu'après un certain exercice au trot ; enfin, dans quelques circonstances, on ne l'observe que lorsqu'on attelle l'animal à une voiture ou qu'on le charge du poids d'un cavalier.
Ces symptômes n'existent ainsi réunis chez le même sujet que dans des cas exceptionnels ; parfois, ils sont même peu apparents, difficiles à constater ; aussi faut-il alors soumettre l'animal à l'influence des agents qui peuvent faciliter leur manifestation. On sait qu'ils deviennent plus marqués quand le cheval a été fatigué par le travail ; qu'ils sont d'autant plus prononcés que l'affection est plus ancienne. Enfin, l'expérience a démontré que la chaleur solaire augmente leur intensité : il est beaucoup de chevaux immobiles qui, pendant les saisons froides, paraissent guéris et qui éprouvent des récidives dès que les chaleurs de l'été commencent è se faire sentir.
L'immobilité est encore sujette à des paroxysmes qui résultent des conditions organiques plus ou moins obscures dont elle dépend. Les animaux présentent alors tous les caractères d'une affection vertigineuse : à l'écurie, tantôt ils poussent au mur avec tant d'énergie qu'ils s'excorient la peau du front et des orbites, tantôt ils prennent l'attitude du cabrer, les sabots antérieurs portés entre les barreaux du râtelier ou au fond de la mangeoire ; d'autres fois, ils tirent en renard sur leur longe, se renversent et se livrent par terre à des mouvements désordonnés. Après ces paroxysmes, qui peuvent n'avoir qu'une durée de quelques minutes ou se prolonger des jours entiers, l'immobilité s'accentue davantage et se traduit par un état automatique plus accusé qu'il ne l'était avant leur manifestation. Après avoir exposé les principaux symptômes qui constituent cet état pathologique, étudions-le au point de vue de la jurisprudence commerciale.