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Mon cheval bloque en balade
Posté le 28/01/2018 à 09h47
Non, les chevaux ne font pas de comédie. Faire la comédie, c'est adopter un comportement de simulation avec l'anticipation de ce qu'il va permettre d'obtenir avec comme pré-requis que l'on peut fausser le jugement d'autrui et son analyse de la situation. Costaud pour un raisonnement de cheval.
Deux choses importantes à prendre en considération :
1/ Ils voient, entendent et ressentent bien au-delà de nos capacités humaines. Combien de fois ai-je eu un cheval qui stoppe net, se met en position "exploration sensitive du milieu" bien avant que, moi, je ne découvre, un promeneur, un chien, n'importe quelle bestiole qui peut traîner dehors en campagne. "Intrus" que je n'ai ni senti, ni détecté avant qu'il ne soit à portée de mon regard. Il y a dehors une multitude de petits bruits, d'odeurs, de bruissements etc que nous, en tant qu'humain, ne détectons pas (ou auxquels on ne prête nulle attention - nous, par exemple, on sait que ce petit bruit dans le fossé, c'est un lézard qui décampe) et qui peuvent susciter interrogation et/ou inquiétude chez un cheval. Ce à quoi il faut rajouter lumière et reflet qui modifient la perception qu'a le cheval d'un espace qui peut pourtant lui être familier. Et puis, les vents, la pression atmosphérique et des milliers d'autres choses...
2/ Il y a des chevaux plus anxieux que d'autres et pour lesquels tous ces éléments extérieurs peuvent être inquiétants puissance 1000. L'anxiété n'est en outre pas forcément un sentiment permanent : il y a des jours plus ou moins sans et avec.
Quant à descendre pour passer un "obstacle", à ne pas faire (et conseiller!) en toutes situations. Si l'on est seul et que le blocage commence à entraîner des défenses, mieux vaut contourner ou faire demi-tour. Pour cela, il faut se sortir de la tête ce lieu commun qui conduit à tant de dégâts : "je ne céderai pas, sinon, il va gagner". Gagner quoi ?! A mon sens, mieux vaut envoyer au cheval un message plus positif : si vraiment après plusieurs essais, fermes et rassurants, cela ne passe vraiment pas, on accepte la peur du cheval et on revient, plus tard, accompagné, dans un contexte rassurant.
S'acharner seul à vouloir passer quand cela dégénère et tourne au conflit, c'est contre-productif pour le cheval et dangereux.
A pieds, seul, si vous perdez le contrôle, cela peut conduire au drame. Il y a moins d'un an, au moment de monter sur l'un de mes chevaux en course, celui-ci a eu peur de l'étrier qui lui a effleuré le bide. Cabré = doigt qui saute = je lâche. Ensuite, poney m'a envoyé les deux postérieurs dans le bide en s'enfuyant = double fracture d'une côte, recul du sternum et atteinte au pancréas. Imaginons le carnage si cette mésaventure s'était produite alors que j'étais descendue, seule, à l'entraînement parce qu'il avait peur d'un truc dans un fourré...