J'avais envie de faire un petit post "journal de bord" aussi pour mon loulou... avec lequel j'ai fêté mes un an y'a deux semaines. Du coup je vous le présente : Haflinger (type sport) d'1m55 environ, 9 ans.
Je commence par le commencement ? J'ai pu débuter l'équitation à douze ans grâce à mon tonton, qui m'a payé mes cours pendant des années. Mais un cours par semaine, autant dire que j'ai pas pu énormément progressé. J'ai d'ailleurs été très longtemps complexée par ça.
Puis quand j'ai commencé à travailler, vers 20 ans, j'ai pris des cours particuliers, et une DP avec un fjord... sur lequel j'avais eu un terrible coup de coeur. Pas bosseur du tout, donc les débuts, c'était juste "on essaie d'avancer" j'ai envie de dire. Puis petit à petit, on a réussi à lui donner goût au travail, il s'est révélé... avant de revenir au poney-qui-veut-pas-travailler plusieurs mois après. J'ai continué à prendre des cours, je finissais régulièrement dans le mur, j'ai troué tous mes pantalons... égoïstement, je voulais retrouver ce poney qui aimait travailler. Mais je me massacrais le moral à n'obtenir qu'une réponse tout juste positive sur une heure de cours. Et lui, je le gonflais. Il ne prenait plaisir qu'en liberté où il était au top.
Puis en janvier 2017, ma monitrice me propose de monter un peu d'autres chevaux. Bon, j'accepte, après tout, ça pourra me faire que du bien. Révélation : apparemment, je sais monter à cheval ! Puis elle m'a fait monterLe cheval "sensible", "immontable", "qui envoie tout le monde par terre", bref, après plusieurs mois sans avoir été monté, elle me le fait monter en longe, histoire d'assurer mes arrières, on va dire. Et puis qu'elle a dans l'espoir de le remettre en club.
Il est très lourd. Nerveux. Stressé. Sur les épaules. Mais je sais pas. Je dis que je veux bien le remonter la prochaine fois (mais mardi, ça sera mon petit Spirit !!! Voyons ! :p)
Je le remonte deux fois, toujours même rengaine : je finis avec des muscles sur-développés aux bras ! Pas besoin de faire de la salle, suffit ! Si c'est pas formidable ?
Le 29 janvier, ma monitrice me dit de le monter pour qu'elle le prenne en photo. Je le fais, puis sur son dos, je lui demande "pourquoi tu le prends en photo ?" "Je vais le vendre"
... ah. Mince. Je lui demande le prix. Je sais pas pourquoi. Enfin, si. Je savais pourquoi inconsciemment. "C'est vrai que tu comptes avoir un cheval, toi !" "AH NON MAIS PAS MAINTENANT" j'ai répondu, catastrophée. Puis on en a discuté, et deux jours après, j'allais la voir en lui disant que ma décision était prise : j'allais débuter mon aventure avec lui. (et j'ai vomi toute la soirée suite à une grosse migraine, que du bonheur !)
Et ma DP, dans tout ça ? Mis à la vente aussi. Ca a été un gros coup au moral, mais elle m'a expliqué qu'elle me l'aurait jamais vendu pour la simple et bonne raison que je me serais pas régalée avec lui, qu'il était pas fait pour bosser. Il n'empêche que je l'ai pas bien pris, parce qu'au bout de deux ans, à m'en occuper souvent... j'avais tissé un joli lien.
Alors je découvre mon loulou : c'est un cheval très anxieux, craintif, qui s'est très vite attaché à moi, mais plus comme une bouée de "sauvetage", j'ai envie de dire. Après quelques années en "retraite" (à 8 ans :p), là il était bossé tous les jours. Donc ça lui a changé la vie.
Puis vient un premier accident fin mars : on galope, tout se passe bien, jusqu'à ce que monsieur trébuche. Il me dépose en douceur au sol... avant de me retomber dessus. Aïe aïe aïe.
J'ai un mois et demi sans sport, boiteuse (muscles du bassin/pubis écrasés), où je le travaille qu'en liberté, et puis je décide de reprendre doucement - des séances de dix minutes au pas, parce que j'ai encore mal. Et ça se passe magnifiquement bien : j'ai un cheval détendu malgré le fait que j'appréhende (plutôt la peur de me refaire mal en vérité). Mais quelques jours après, ben... j'ai une faiblesse en le montant. Je perds l'équilibre, il panique, et m'explose par terre avec une sacrée force. J'en ressors avec des bleus partout et une bonne séance à l'ostéo !
Cinq jours après, on remonte, mais la personne censée me le tenir ne me l'a pas tenu. Il part en rodéo, tout pile, trou noir, grosse panique... conclusion : cheval immontable, cavalière complètement angoissée et dans la culpabilité la plus totale !
Je m'en suis horriblement voulue. On m'a confié un cheval fragile, et moi, je n'ai fait que le fragiliser davantage. Ca a été très dur, mon entourage comprenait pas ce que je foutais avec un tel animal, qu'il était dangereux et que je devrais pas continuer. Notre relation a complètement basculé : il n'avait plus aucune confiance en moi, et moi... plus du tout en moi-même. Et puis, je l'ai clairement dit à ma prof : ça peut pas fonctionner entre nous. Bref, perdus tous les deux. Mais elle m'a pas lâchée, et m'a dit que ça avait rien à voir. Elle a été d'un soutien... elle s'est énormément occupée de moi pour que je me reprenne. Elle ne m'en a pas voulu une seule fois pour le cheval.
Alors on a continué à travailler à pieds, à nous retrouver. A côté, je me reprenais en mains avec d'autres chevaux. Quatre mois après, en septembre, je remonte sur son dos : j'ai un cheval tout calme, serein - lui, serein !
On a repris le travail de zéro, j'ai fait énormément de sorties en main, ça l'a métamorphosé : il est passé du cheval craintif au cheval super-curieux et très courageux, à coller son nez à toutes les choses bizarres qu'il peut croiser ! Quel plaisir !
Et depuis, on est dans une belle échelle de progression. On y est allés doucement, histoire d'être prêts tous les deux. Aujourd'hui, je le remonte seule, aux trois allures, dans le calme et sans se poser de question. On part en balade en amoureux, ou avec des copains, pareil, les trois allures : j'ai un cheval qui fait attention à moi, qui prend énormément sur lui, mais qui est aussi beaucoup plus heureux qu'avant, moins craintif, moins à se poser dix mille questions...
Du coup, je peux enfin voir mes objectifs futurs :
- le faire sauter
- le changer d'environnement de travail (un premier cours prévu le 3 mars dans un autre centre équestre)
- le sortir dans des endroits "insolites"
- faire de la randonnée sur plusieurs jours... et en amoureux !
- le sortir en endurance/dressage/TREC
Le dernier objectif sera vraiment la "finalité" de tout le travail qu'on aura fait. Je dois avouer que sur une période, je me suis posée la question de ce que je pourrais réellement faire. C'est encore flou, je n'oublie pas que c'est un anxieux et que peut-être que certaines choses ne lui feront pas du bien - j'ai pas envie de le forcer à faire ce qui ne lui plaît pas/l'angoisse trop. Mais j'espère qu'avec le travail, il arrivera à prendre confiance et à se sentir à l'aise dans différentes situations.
Quelques petites photos que j'aime bien pour présenter mon loulou :

Une récente avec sa boubouille d'amour à laquelle je ne peux résister

Et une où il broute tout pépère !
Faudrait que j'essaie de prendre un peu plus de photos. C'est vrai que quand je le bosse à pieds, j'ai le téléphone dans la poche et je n'y touche pas... et des photos à cheval, je le monte qu'en CP et j'ai pas de photographe attitré :p
Du coup j'ai hâte du trois mars pour notre première tentative hors maison. Et si ça se passe bien, on retentera régulièrement pour l'habituer. :) (enfin... nous habituer, j'ai envie de dire, ahah)