mzelle15
Hé bien... je me suis inscrite aux 4 prochains stages qu'il vient faire aux écuries pour 2018. Et je serais dans un groupe fixe pour 2019, un stage/3 mois
On était peu au final donc pas (enfin, plus) de raison de stresser. Il avait été prévenu qu'il aurait un trait donc pas de surprise. J'ai présenté mon gros : cerveau gauche introverti (presque) total. Mon envie de l'éveiller et le faire plus s'exprimer car je sais qu'il peut. Je voulais bosser la liberté ET le coucher. Je me suis présentée aussi et je n'ai pas blanchi le tableau.
Il m'a demandé de montrer ce qu'on faisait. Ma coach a fait des bons sur sa chaise (

) mais il a vu assez rapidement :
- un cheval endormi, hyper à l'écoute ET très respectueux mais qui donne le moins possible.
- un piéton trop mou (moi) qui se contente du minimum syndical avec aucune énergie réelle.
Donc, discussion du programme du stage pour nous : PAS DE COUCHER !
Il préconise cet apprentissage en premier sur les chevaux qui ont besoin de se poser et d'accepter de se "soumettre" (je mets volontairement les guillemets, c'est plus subtil mais pas évident à écrire). C'est un exercice calme, qui nécessite une énergie très basse pour l'obtenir. Pas besoin de ça avec mon cheval qui risque de... s'endormir encore plus.
Il a vite ciblé la relation que j'ai avec mon gros, la façon dont il se comportait avec moi, donc il m'a proposé de le réveiller et de titiller son cerveau droit avec LE PAS ESPAGNOL.
Apprentissage de la jambette pour commencer, qu'Abalone comprenne la demande du stick et l'action de jambe attendue. Apprise en... 4 minutes top chrono ! Les deux antérieurs s'il vous plait !
Abalone a vite compris qu'il devait "chasser la mouche" puis... compréhension totale du mouvement vers l'avant. Et en levant bien haut s'il vous plaît ! Juste toucher du bout de la mèche. Cheval très sensible en fait.
C'était donc : titiller, belle jambette, avancer un pas, stopper, titiller, belle jambette... le long d'un mur, puis faire tourner, replacer contre un mur et demander le même à l'autre antérieur. Et beaucoup féliciter, récompenser, encourager. Nicolas est pro bonbon donc c'est parfait pour Abalone.
Je l'ai travaillé moi même l'après midi, impec. Le dimanche matin a nécessité une petite remise à niveau... de moi. Gros test du gros qui a essayé et est devenu un bout de bois INSENSIBLE. Si je n'ai pas d'énergie, il ne répond pas, si j'ai une gestuelle en balancier, il ne sait pas quelle jambe avancer donc n'avance rien. Bref, un test qui était en fait un "mais soit claire bon sang !". Nicolas l'a repris et m'a bien montré comment me positionner et comment m'exprimer avec une énergie active mais calme. Il m'a bien expliqué mes défauts et donné des conseils. Je suis restée sur des belles jambettes bien hautes, juste en touchant du bout de la mèche du stick comme un micro-moucheron. Mais qu'est ce que ça demande de la concentration ! Naze à chaque fois.
La dernière séance du dimanche, le yaourt du midi a dû me booster, et... DEUX VRAIS PAS espagnols droite/gauche juste en effleurant du stick. Trop fière de mon cheval !!!
On est resté là dessus pour le pas espagnol.
Le reste des séances, ce fut de la liberté totale (pas de licol car il m'a bien confirmé que le cheval fait parfaitement la différence quand il le porte ou non). Je dois me lâcher pour que mon cheval se lâche. Courir, donner de l'impulsion, stopper, virer, repartir... et un gros cheval "collé" à moi, attentif "qu'est ce qu'elle va faire, hein, hein ?", hyper connecté. On a passé 3 obstacles (enfin, c'est lui qui a sauté). J'ai découvert mon cheval ! (je précise au cas où qu'il vit en troupeau en prairie à l'année et a passé son week-end dans un grand paddock avec un copain stagiaire aussi).
Pas de travail technique, pas de rappel à distance, d'envois et toussa mais un travail sur la dynamique et la connection. Ce qui est en soi déjà énorme quand on sait qu'en juillet dernier, il me laissait courir seule voire se baladait dan son coin tout seul...
Au final : Nicolas a été impressionné par mon gros et (dixit) "il ira loin".
Tout s'est fait dans le respect, dans l'écoute du couple et plein de conseils EFFICACES donnés. J'avais des attendes tournées vers la motivation de mon cheval, pas d'objectif précis. J'étais auditeur pour les autres stagiaires et quand c'était possible selon le travail (2 autres ont travaillé la liberté), il comparait les chevaux et leurs actions/réactions pour que je comprenne la biomécanique (par exemple, mon cheval même si c'est un gros trait est entre l'irish bout de bois et l'espagnol chewing-gum de ma coach, il est plus sensible que l'haflinger présent et il est plus connecté que le petit entier espagnol. Mais il doit toujours être sous "surveillance" pour ne pas s'éteindre et je ne dois surtout pas oublier qu'il a une grande amplitude de mouvements donc ne pas demander moins). Des explications sur le caractère, les postures y s'en suivent et le rapport réponse/gestuelle. Vraiment très très pédagogue.
J'ai un "faux calme". Je dois travailler sur moi même (ça je sais...) et surtout NOUS donner une ligne de conduite avec un rythme et une dynamique. Je dois voir ce qu'Abalone peut faire et ne jamais en exiger moins. C'est comme ça que j'aurais son attention car ce sera toujours dans la surprise et le jeu. Rythme et dynamique. Je dois être un enseignant motivant mais ferme qui éveille son élève. Une gosse remise en question de mon moi intérieur et extérieur. Je ne sais pas si j'ai une main en trop ou cinq yeux en trop peu pour dire.
Ca nous a vraiment fait du bien d'avoir un autre regard. On ne va pas faire de "travail à pied". On va faire "du travail au sol".