Et quand on veux on peut !
En fait, pour le haut niveau, non, la volonté ne suffit pas. Non qu'elle ne soit pas essentielle, mais, malheureusement, même si cela peut sembler injuste, c'est aussi une question de moyens.
Il faut un cheval (idéalement un piquet de chevaux) capable de tourner en haut niveau, ce qui a un coût. Et une saison de concours en haut niveau, on n'est pas dans les mêmes gammes de prix qu'en club pour aller à Lamotte (qui représente déjà un sacré petit investissement).
J'ai un cheval avec lequel je sors en international. Sans que cela casse trois pattes à un canard... J'ai une licence pro (330 euros soit dit au passage... Auquel je rajoute l'inscription FEI cavalier ET cheval, plus le passeport du cheval à renouveler tous les 5 ans à 189 euros), mais je me considère comme une amatrice qui a la chance d'avoir un chouette poney. On a été jusqu'en **, mais nos deux essais en *** se sont achevés sur une élimination. Ce n'est donc pas un cheval de ouf, je suis dingue de lui, mais lucide ! Il a déjà 13 ans et qu'on ne va probablement pas la choper cette qualif en *** !
Pas d'engagements en international endurance à moins de 150 euros (sur *). Il faut rajouter les ferrures de course, le logement et tous les à-côté qui sont fort nombreux (genre l'essence pour aller sur le lieu du concours, par exemple)...
Un week-end de course en haut-niveau, selon la localisation, pour un "particulier" comme moi, c'est entre 1000 et 2000 euros le week-end. Considérant l'effort que cela représente pour le cheval et le coût financier, c'est, à ce niveau, deux courses par an pour moi.
Quand on est jeune et que l'on veut se faire remarquer dans le milieu, autant dire qu'on a intérêt à sortir beaucoup plus souvent, ne pas avoir peur d'enquiller des centaines de km avec le van et qu'il faut plusieurs chevaux capables de faire quelque chose à ce niveau. Ou être suffisamment performant pour monter pour de grosses écuries. Ou être né dans une écurie de haut-niveau.
La sélectionneuse des équipes de France, pour les jeunes cavaliers, elle ne va pas à Lamotte, mais sur la finale des AS et elle ne regarde que les gamins qui sont sur la 120.
Dit comme cela, cela peut paraître décourageant. Mais, c'est aussi un paramètre dont il faut connaître l'existence, parce qu'il est essentiel. Histoire de savoir où on met les pieds.