tysolfege Le lampas ou la fève
Vers 2 ans et demi 3 ans, parfois jusqu'à 4 ans, on remarque une enflure physiologique et non pas une entité morbide du palais dur juste en arrière des pinces et mitoyennes supérieures. Ce gonflement va se retrouver également sur les équidés âgés. En plus des réactions des racines lors de l'éruption des incisives permanentes, on admet également que la gingivite, la parodontose qui sont présentes vont disparaître une fois la dent en place et en contact avec son antagoniste. Chez certains vieux chevaux ces même gingivites et parodontoses vont favoriser la formation de cette protubérance du palais, l'image est en plus renforcée par des incisives usées à ras.
Une alimentation en fourrages grossiers et en grains trop durs favorise cette affection. Pour remédier, il est recommandé de passer à une alimentation plus légère à mastiquer, mashes, barbotages, foin moins ligneux, etc.
Les très anciens accusaient cette tuméfaction, qu'ils jugeaient douloureuse et cause de mal nutrition du poulain. Il est amusant de lire dans l'Extérieur du cheval de MM. GOUBAUX et BARRIER en page 83 de leur édition de 1890 lorsqu'ils décrivent le palais :
"Presque tous les auteurs ont répété qu'il est plus ou moins épais suivant l'âge, les conditions physiologiques, et peut déborder les dents incisives au point d'empêcher les chevaux de manger. On dit souvent du cheval dont le palais est dans cet état qu'il a la fève ou le lampas.
Huzard père (vétérinaire 1753-1883) a depuis longtemps montré combien la pratique d'emporter avec un instrument tranchant, ou de brûler avec le cautère actuel, la portion saillante de cette région, est inutile et cruelle, et combien elle est propre à empêcher les animaux de manger, plutôt qu'à faire disparaître le dégoût qu'ils paraissent éprouver pour la nourriture.
Cette opération, qu'exécutent encore aujourd'hui quelques maréchaux et empiriques, s'appelle brûler le lampas, C'est encore dans le même but qu'ils font parfois une saignée au palais avec des instruments qui occasionnent parfois des accidents"
Malheureusement il existe encore des régions sur le globe où cette croyance persiste même si récentes études prouvent par A + B qu’il s’agit d’une expression purement physiologique de la croissance des pinces et mitoyennes.
Sûr que lorsque sur un palais mou redondant on enfonce l’ongle de son pouce, le jeune a le droit de montrer sa surprise en se défendant. Pas besoin d’y mettre un coup d’opinel et d’y badigeonner de gros sel ! Trois – quatre mois plus tard l’enflure disparaîtra tout seule.