hardi
Citation :
Sachez que je n ai absolument pas pris en mal vos commentaires.
Super.
Ça me rassure car mon intention n’est pas mauvaise.
Longer sans enrênement, de préférence éviter de longer sur le mors mais plutôt sur un licol ou un caveçon.
Varier beaucoup le travail, ne pas rester sur un cercle pour dérouler les 3 allures à une main puis à l’autre. Ceci n’a pas grand intérêt. Commencer par des cercles larges au pas, puis des lignes droites, inclure de petits cercles, faire des variations de diamètre du cercle. L’objectif est de veiller à garder un cheval dans une cadence régulière tout au long des différents tracés. Ce qui va donc impliquer qu’en fonction de ces derniers le cheval va devoir cibler et intensifier certains efforts. Cela va solliciter les postérieurs, le rein, la gestion de l’équilibre latéral et longitudinal. Une fois cela fait au pas aux 2 mains, on passe au trot, pour faire à peu près la même chose. On peut inclure plus d’enchainement cercles/lignes droites, puis commencer un travail de transition trot/pas/trot sur grands cercles ou petits cercles, plus ou moins rapprochés selon les dispositions du cheval. Puis inclure des transitions pas/arrêt/pas et/ou trot/arrêt/trot, toujours selon la disponibilité du cheval.
Au galop (qui n’est jamais une nécessite à chaque séance, que ce soit en longe ou monté sur le plat), toujours un travail sur grand cercle, enchainement lignes droites/cercles, puis de transitions plus ou moins rapprochées.
Les objectifs du longeur c’est de garder un cheval cadencé et de faire des tracés propres (donc être vigilant sur sa position, savoir tenir sa place pour donner au cheval des repères fiables). C’est avec cette vigilance que le cheval peut de lui-même trouver progressivement les bonnes attitudes, préciser ses équilibres, ses réponses, la qualité de ses gestes.
On peut aussi réaliser un peu de 2 pistes en longe, en se plaçant judicieusement. On peut aussi effectuer des changements de main sans l’allure (surtout au pas). Il est très important de bien fractionner les séances avec de multiples petites pauses au pas tranquille et de changer très régulièrement de main.
Il est impératif pour le longeur de se défaire de l’image du résultat. Il faut accepter que le cheval, pendant un temps parfois long, donc de nombreuses séances, n’ait pas une attitude satisfaisante visuellement. En revanche il faut d’abord observer d’autres signes de progression, plus discrets : en premier lieu pour moi la cadence (rythme régulier de la frappe des appuis au sol), fléchissement de toutes les articulations, régularité des foulées, jeu des hanches, décontraction générale, impulsion, réactivité aux demandes, fluidité des enchainements, alignement correcte des hanches derrière les épaules (pas de décalage des traces des postérieurs en dedans ou en dehors des tracés par rapports aux traces des antérieurs,… ça fait déjà pas mal de signes positifs d’amélioration, et c’est en développant ces points là que le cheval abouti, in fine, à une attitude correcte de travail.
Pour ce qui est de la morphologie sur les épaules. C’est un peu le lot de tous les chevaux en fait. Ce qui diffère plus c’est la facilité ou non qu’ils peuvent avoir à se redresser, à se rééquilibrer à l’horizontale ou plus sur les hanches. Et cela dépend aussi beaucoup sur la façon dont ils ont été éduqués à porter le cavalier avant d’être exercés dans telle ou telle discipline. S’équilibrer avec un transfert de charge vers l’arrière main c’est juste un entrainement et ça n’abîme pas les chevaux si on les entraine à le faire. En dehors de toutes pathologies qui le contre-indiqueraient.
Pour cela, et comme déjà proposé par de précédents intervenants, le travail de 2 pistes est souverain. Le but est de développer musculairement l’arrière main, d’assouplir les postérieurs mais aussi les épaules, l’encolure, en les rendant plus mobiles, de renforcer la ligne abdominale. Ainsi gymnastiqué, le cheval aura alors ensuite les ressources physiques nécessaires pour effectuer ce report de poids.
Il est à mon sens bien plus utile d’avoir un cheval qui plie bien toutes ses articulations et le rein, qui lèvent bien les papattes et arrive à bien se mobiliser en tous sens plutôt qu’un cheval qui se méjuge +++. Ce n’est pas l’avancée importante des papattes qui permet au cheval se s’assoir sur ses hanches, mais bien le fait de se soulever, donc de se rassembler (sans même penser au rassembler dressage extrême, simplement venir porter sa masse avant de la pousser).
Vickblue
Parce qu’il faut bien faire marcher le commerce
Plein de mors, plein de ficelles, plein d’alliages, de jouets, d’outils comme ceci ou d’outils comme cela.
Il n’est pas très attractif de dire à un client/cavalier que pour avoir un cheval en bon fonctionnement, il va falloir travailler des centaines d’heures sur lui-même, sur le cheval, apprendre plein de techniques et bien les intégrer, avoir une progression par micro millimètres avec des temps parfois très long de « stagnation » (qui sont en fait souvent des temps « d’intégration »), tout ça en restant sur le plat, et que les sensations équestres arriveront au bout de quelques années, c’est seulement là qu’il aura fier allure sur un cheval joliment placé. Combien de cavaliers accepteraient ça de nos jours ?
Les gens veulent des sensations vite, ils veulent sauter vite, ils veulent aller en concours vite, ils veulent avoir leurs propres chevaux vite et tout ça sans galérer trop longtemps, et encore moins en voyant les signes négatifs des chevaux qui expriment, par leurs mouvements de tête, leurs fouaillements de queue, leurs rétivités, leurs démissions, leurs pétages de plombs, leurs dos qui se défilent : que la main bouge, que le cavalier est instable, que ses aides sont imprécises, qu’il est incohérent, que ce qu’il demande est trop couteux, pas adapté, ou au contraire trop évanescent, bref qu’il a encore à travailler sur lui…
Peu de gens acceptent de voir ça et veulent voir un cheval avec la tête ici, qui avance, ne grimace pas, s’arrête et se dirige sans discussion, avec telle forme et telle couleur…. Ils veulent
voir cela sans finalement trop se rendre compte que pour y parvenir il faut du temps, du travail pour construire tout ça et que pendant ce temps de construction, c’est « moche », instable, laborieux et c’est normal. Il n’y a pas de mauvaises intentions pour bien des pratiquants, juste une absence de savoir. Si personne ne leur dit, comment le deviner ?
Un visuel rapide ? Donc, on met des bidouillages (mais personne ne vendra un produit en disant qu’il balaye de la main le fond au profit de la forme) pour ressembler à… et ça satisfait le plus grand nombre.
Qui voit vieillir son cheval pendant 30 ans et l’accompagne jusqu’au bout. Qui voit les effets pervers et destructeurs de cette façon bâclée d’utiliser les chevaux sans trop s’interroger sur leur biomécanique, leur rythme d’apprentissage ? La majorité des chevaux sont débourrés entre 3 et 4 ans, alors qu’ils sont à peine à plus de la moitié de leur croissance. Ça n’empêche pas grand monde, les pros en première ligne de continuer cette … bêtise.
Les chevaux n’en meurent pas, là, sous nos yeux, donc pourquoi changer ? Qui envisage un débourrage sur 3 ou 4 mois ? ce n’est pas rentable, donc on va plus vite et pour limiter les défenses et le manque de maturité équestre des cavaliers propriétaires on use et abuse d’outils masquant les problèmes. Ce ne sont pas les chevaux qui vont défiler en tapis jaune sous l’arc de triomphe contre le travail des enfants,
donc allons-y gaiement !
L’équitation est un loisir qui s’inscrit pleinement dans la société de consommation et de tous ses travers : vite et sans se prendre la tête. Dès qu’il y a un problème, on cherche d’abord sur tous les sujets avant de s'interroger sur sa pratique : le passé traumatique, un problème de santé, un mauvais caractère, la faute au matériel. On se tourne vers les vétos, les ostéo, les dentistes, le magasin de mors, de ficelles, de tapis, de selles, de sangles, le saddlefitter, le bitfitter, la com animale, le maréchal, le podologue, le shiastu, le sans mors, l’équitation dite éthologique, le comportementaliste… C’est cool d’avoir tout ça à sa disposition… je ne nie pas que ça peut avoir son utilité notamment tout ce qui concerne les pro de la santé du cheval mais systématiquement les premiers vecteurs de problème pour un cheval, et ce qu’il faut interroger et améliorer c’est le cavalier et/ou les conditions de son environnement. Donc même si il est toujours utile de faire un bilan ostéo ou véto, avoir l’avis du maréchal, etc.. systématiquement il faut interroger la pratique du cavalier et les outils qu’il emploie. Toujours, toujours, toujours, tout de suite et parallèlement à d’autres piste. Même si ça s’avère inutile au final. Mais on a tellement l’habitude de consommer et de trouver du pratico pratique facilitant notre vie…
Par exemple, il faut un temps long et patient pour obtenir d’un jeune cheval qu’il pose sereinement sa bouche dans la main du cavalier et qu’il apprenne progressivement comment dialoguer tout en douceur avec. Pour cela il faut évidemment qu’il est à faire à un cavalier déjà un peu confirmé. Qui accepte d’y travailler ? Qui sait le faire ? Ce n’est même plus une question de pro ou d’amateur mais bien de qualité d’équitation, de règles de l’art, de connaissances hippiatriques. Les marchands proposent des mors, des ficelles, des alliages comme on balaye la poussière sous le tapis pour faire croire que c’est propre… Je rigole toujours jaune lorsque je lis dans les catalogues de matériel : mors permettant la décontraction ! méga lol ! Peu importe le mors, si la main est dans l’erreur, si le travail n’est pas le bon, le cheval ne se décontractera pas.
Heureusement, il existe encore des gens possédant de belles connaissances, de vrais savoir-faire, et des cavaliers intuitifs et curieux qui sentent que la vérité est ailleurs.
Et je retourne la question : avec tous ces outils, nombreux, variés, permettant aux chevaux d’engager, de se décontracter, de se placer, de s’équilibrer, comment se fait-il que les gens aient encore des problèmes, comment se fait-il que les chevaux aient encore des difficultés ?