J'arrive donc dans mon nouveau CE, avec ma meilleure amie qui me suit depuis mes débuts à poneys dans le sud.
Au début tout est tout beau tout rose, des chevaux géniaux et une super mono, super ambiance, on peut faire des concours de CSO sans faire de cours compétition, le rêve quoi !!
Mais on déchante très vite. Déjà sur notre niveau. Ben oui, les chevaux de mon ancien CE avaient tous des pète au casque faut bien le dire ! En même temps ils récupéraient souvent des chevaux qui partaient dans le mauvais camion. Donc niveau équitation, on était pas non plus des champions du monde, par contre oui, on avait une sacré assiette (pour gérer le cheval qui a peur de son propre cul, celui qui devant l'obstacle n'a plus de tête, celui qui a une maladie et a tendance à s'endormir seul puis se réveiller en panique, celle qui a été mal débourrée, les poneys qui embarquent tout le monde en balade, tout cela est véridique !)
Alors quand je rencontre Pacha, selle français géant (pour moi) très précieux sur les bords, je comprend pas trop ce qui m'arrive:
Départ au galop mal demandé: je pars pas
Cession mal demandée: j'y vais pas
trop de jambe: je te jette
trop de main: je te jette
Mauvaise demande: je me plante au milieu et ne bouge plus un poil
Mais ce fameux Pacha m'aura appris énormément: la précision des aides, le contact léger, la remise en question, la belle équitation
Et, les concours ! Eh oui, ce cheval allait devenir mon partenaire de CSO pendant plusieurs années
La première année ainsi que la seconde fut un régal. pas de cours compétition, tout le monde logé à la même enseigne, peut de cavaliers qui concourent dehors. bref une réelle petite équipe qui s'entraide comme elle le peut et toujours à se serrer les coudes. J'étais dans mon petit monde des bisounours utopique
Je suis passée rapidement de club 3 à club 2. Le but de l'écurie était vraiment le parcours propre de bonne qualité.
Puis, dégradation. Sinon ce serait trop beau.
Un cours compétition ouvre, MAIS, promesse de l'écurie : TOUT le monde peut faire des concours ! Bien sûr que je voulais le faire. Mais bon, déjà que l'équitation est un sport cher, que j'économise mon argent pour les concours, que nous sommes 4 de la famille à monter, il est juste HORS de question que je fasse encore un cours en plus.
Sans mentir, au début, j'ai eu de la chance : ben oui, je vais pas mentir, j'étais dans les petits papiers de la mono, et bonne cliente : Prix de 4 licences, 4 cours, 2 personnes à faire TOUS les concours, forcément ils avaient tout intérêt à me garder.
Mais voilà, j'étais pas non plus celle qui paye pour tous les stages, qui a les dernières affaires à la mode (ben oui j'ai toujours ma bombe fouganza réglable...) Donc tout se dégrade, petit à petit...
Les langues de vipères qui s'ouvrent, les réflexions sur les parcours, plus d'encouragements, c'est à peine si j'avais un résumé de mon tour à la fin...
Je le vivais très très mal, et de ce fait, mes parents aussi. Voyant que je me polluait l'existence toute seule à cause d'un ambiance malsaine, de réflexions pourries... J'avais plus de plaisir, à part le fait d'avoir pacha. Je me sentais jugée constamment
je voulais absolument faire tous les concours, tous les stages possible, pour garder ma "place". J'avais trop perdu dans mon ancien club, perdre Pacha était quelque chose d'insupportable pour moi. Alors je devenais invivable... Toujours à stresser, à avoir peur de ne plus le monter...
J'ai cru à un moment que ça allait mieux. En cours j’enchaînais 1m, afin de me préparer aux club 1. Autant vous dire que je n'en ai jamais vu la couleur. Avec les cours compétitions qui affluaient, Pacha qui faisais pas plus de 3h/semaine, commençais à travailler beaucoup plus. Il fatiguait, perdait en endurance, enchaînait 3 tours sur chaque concours. Au début ça allait : 2 club 3 et 1 club 2 à chaque fois. Puis 3 club 2 par dimanche...
Forcément ça faisait trop... Et quand une fille, qui montait Pacha depuis bien plus longtemps que moi, sortait avec lui ,avait été à Lamotte avec, était adorable et se donnait vraiment pour le club, mais ne faisait pas le cours compétition, a décidé de redescendre à poney à cause de l'ambiance, j'ai compris que là c'était vraiment parti en c**ille...
J'ai continué mes club 2, demandé la club 1 ou la réponse a été clairement "non, tu connais pacha, tu dois montrer le tour au cours compétition pour qu'ils jouent le chrono"
J'ai vrillé...
La monitrice ne faisait plus de cours. Nous ne sautions plus, en dressage nous faisions des cercles pendant que la mono discutais avec ses élèves de cours compet. Ca la fout mal pour un cours ou tous les cavaliers ont leur g6. Nous avons commencé à monter les poneys, je ne montais Pacha qu'en concours, parce que le cours d'après, cours compétition, sautaient toute les semaines avec les chevaux qui sortaient.
j'ai rencontré de supers poneys, c'est pas le problème, mais quelle frustration...
Un jour, notre mono nous a oublié, oui oui, oublié. Elle avait oublié son cours g3 d'avant aussi. Elle était parti en concours avec sa jument et le cours compet pour qu'ils "voient le monde de la compétition".
La pauvre stagiaire a du composer pour faire un seul cours de g3 -g6 mélangé, sans connaître notre niveau : On a eu que des poneys, et devinez quoi, on a fait des cercles !
C'était la goutte d'eau, jen pouvais plus, me croyais nulle, pleurais... Je voulais tellement y arriver, passe le galop 7, passer en club 1, en club E, avec Pacha. J'avais trop d'ambition pour pas assez d'argent pour ce club qui devenais usine à fric
Mes parents me reconnaissaient plus et je ne me reconnaissaient plus non plus... J'étais mal mal mal...
Heureusement, je partais du sud pour mes études l'année d'après. J'ai dis au revoir au club, avec un goût amer de déception, de ne pas avoir atteint mes objectifs, et de laisser Pacha. Que je remercie encore aujourd'hui, pour m'avoir appris à être une vraie cavalière. je t'aime d'amour
Dépitée, triste, dégoutée. Je voulais plus rien savoir de l'équitation. J'étais juste écoeurée, car je savais que ce cheval m'aurais amené très loin.
La, mes parents ont eu l'idée du siècle. Ma mère trouvais que j'avais oublié quelque chose dans cette expérience, quelque chose que j'avais pourtant en moi depuis très jeune, mais que ce club avait sali.
Alors qu'est ce qu'elle a fait ma chère mère ? Elle m'a emmené à Paris, chez mes grands parents. Puis elle m'a emmené au centre équestre de la courneuve.
Elle m'a emmené voir Oasis :
Photo de ce jour :
Ca a fait tilt dans ma tête d'ado bornée et vexée dans son égo.
J'avais oublié l'essentiel : progresser pour me surpasser MOI, pas les autres à côté, pas lorgner Julie alex paul ou jacques parce que tu vois EUX ils font comme ça. Non juste MOI, ma progression à MOI, avec Pacha, avec Oasis, avec Dakota. Ne pas oublier d'où MOI je viens. D'où MON envie de monter viens. Ne pas oublier tous MES progrès.
Alors, encore régulièrement, je regarde mes photos avec Pacha, et je me dis, m*rde, on est jamais allé en club 1 mais, p**ain, qu'est ce qu'on a progressés tous les deux, et m*rde qu'est ce qu'on était beaux et qu'est ce qu'on a avancés ensemble