Journal de bord d'un cavalière comme les autres

C'est à l'âge de 7 ans que nous rentrons en France. My Dream alors âgé de 9 ans ne fera pas parti du voyage: étalon en France, prix des pensions, ce n'est tout simplement pas envisageable pour ma mère de lui retirer cette vie qu'il avait : libre, avec des espaces à n'en plus finir... My Dream a été offert aux nomades qui nous vendaient régulièrement du lait, d'après mon père, qui voyage encore là bas, My Dream les accompagnaient encore il y a quelques années.

De retour en France, il était inenvisageable que nous arrêtions l'équitation. Nous avons commencé à prendre des cours dans le centre équestre ou ma mère avait fait sa rééducation équine, mon père, pourtant grand peureux des chevaux s'y est mis aussi, je me rappellerais toujours de cette phrase qu'il a dit avant de s'inscrire : "Si les 3 femmes de ma vie veulent mourir sur un cheval, alors autant que je meurs aussi !"

J'en ai pleuré et pleuré de ses cours. Nous ne sautions pas, c'était mise en selle et dressage toutes les semaines, si tu tombais, tu remontais, et personne t'aidais. J'ai passé des cours à pieds a essayer de monter sur mon poney pour tomber deux minutes plus tard. J'en ai pleuré, mais je pense que ça m'a forgé un caractère de gagnant et une ambition hors norme : toujours faire mieux que la semaine d'avant, toujours s'améliorer, prouver qu'on apprend !
J'ai passé 1 an et demi sur la même ponette : Camélia. Tant que tout n'étais pas acquis avec elle, je ne changerais jamais de poney. résultat, j'ai jamais changé de poney

Nous avons ensuite déménagé dans le sud. Les adieux avec ce monsieur ont été compliqués. Je l'ai détesté comme je l'ai adoré, j'ai pleuré comme personne n'a pleuré, mais put*in, qu'est ce que j'ai progressé grâce à lui ! Je lui dois toute mes bases équestres : une assiette hors norme, une envie de perfection et j'en passe... Tout cela à seulement 8 ans

Arrivés dans le sud, c'est encore grâce a un contact de ma mère que nous reprenons l'équitation à l'UCPA de Saint Clément. Maman avait fais ses débuts là bas et connaissais bien le directeur.

Les débuts furent une torture pour moi... Au secrétariat la dame ne voulant écouter ma mère, me mis dans le cours "débutant", parce que je n'avais jamais sauté. Ce n'était pas vraiment ça le soucis, mais la monitrice, que nous appellerons L. J'arrivais un peu en milieu d'année et je crois que ça la faisait ch*er d'avoir une nouvelle gosse dans son cours de 4 poneys. Des le premier cours elle m'a reproché de ne pas savoir sangler le poney, de ne pas connaître les "règles" d'aligner tous les poneys au milieu etc. Bien sûr, le premier cours c'était saut, eh bien figuré vous que j'ai fais une séance de pas. Je n'ai même pas eu le droit de trotter, galoper, sauter de peur que je "foute le boxons". Mon père était scandalisé, mais j'ai insisté pour rester.

Des le deuxième cours, L m'a mis un petit poney du nom de Pilou et a refusé de me faire entrer dans son cours, elle m'a foutu a côté avec les baby poney... J'ai fais un cours tenue en mains avec une monitrice nommée M, qui a bien vu que quelque chose clochait. A la fin du cours, M m'a gardé avec elle est m'a fait un "cours" de plat, trot, galop, diagonale, petit obstacle etc.

Le cauchemar à pris fin ce jour là : dès la semaine d'après je rejoignais le cours de M du samedi matin : galop 2.

C'est cette année là que j'ai rencontré le premier poney de ma vie. Mon poney de coeur, mon premier coup de foudre équestre: Dakota, poney bai de 1m20, mal-aimé des enfants à cause de sa sale manie à baisser la tête des la première foulée de galop, puis enchaîner les coups de culs à tout va... Le jour ou je l'ai monté, je suis tombée, sans déconner, 4 fois. Et en partant, j'ai dis à M, qui s'en souvient encore : "Celui là, c'est mon préféré !"


Pendant 3 ans j'ai vécu ma vie équestre à travers les yeux de Dakota, il n'y avait que lui. C'était mon chouchou, mon loulou, mon camarade de horse ball, de pony game, de balade, de chute... C'était mon meilleur ami. J'aidais M à ramasser les crottins du pré, à ranger la carrière, juste pour pouvoir passer plus de temps avec mon coup de coeur.

C'était Dakota et personne d'autre.


J'ai passé mon galop 1, 2 et 3 avec lui. J'ai redoublé mon galop 3 avec lui, ben oui il sautait comme un chef, mais le dressage, c'était la galère... Je m'en fichais, je repasserais le dressage 2 fois 3 fois si il le fallait, mais ce serait avec lui et personne d'autre !!


Puis ce qui devais arriver arriva: il faut grandir, il faut passer aux doubles poneys ! Qu'est ce que j'ai pleuré cet été là... Je savais que je gardais Dakota pour le horse ball, mais c'était pas assez... Je pleurais, je voulais même arrêter...
Poussée par mes parents et M, j'ai continué, me disant qu'il serait toujours là, que la vie ce serait pas "que" monter, que je pourrais le voir quand je veux. C'est pleine de larme que j'ai dis aurevoir au premier poney de ma vie, que je n'ai jamais remonté au final (arrêt du horse ball)

La transition poney, double poney a été compliquée pour moi, éternelle nostalgique du passé, aucun poney n'était "aussi bien que Dakota"... Et puis, on grandit... Et puis, les guerres commencent, on devient ado, ça se critique, ça se juge... Timide comme j'étais l'ambiance était horrible pour moi...
J'avais "perdu" mon poney et me voilà jetée dans un monde que je ne comprenais pas...

Je venais, je montais, puis j'allais voir mon petit Dakota pour me consoler de ce monde cruel (j'étais une grosse victime )
Et j'ai rencontré LAU, ma monitrice. Sévère mais juste, toujours entrain de hurler . mais ça a collé entre nous, elle m'a aidé à reprendre un petit peu goût en l'équitation. j'ai rencontré Orkaan aussi, un adorable poney qui allait faire office de chouchou et de sèche larme pendant quelques mois, avant l'arrivée du deuxième cheval de ma vie.

Et un beau jour, le directeur ramène LA jument qui allait me faire avancer. LA jument qui arriverait à me faire sauter le pas de Dakota. LA jument qui serait la jument de ma vie.

Elle. Elle. Je pourrais écrire des pages entières sur CE coupe de coeur. LE coup de coeur.

Elle c'est Oasis, grise, moche, peureuse, anciennement maltraitée, chiante, compliquée, têtue.
Mais, elle c'est surtout une jument qui n'avait pas eu de chance dans la vie. C'est surtout mon bonheur, mon attachement. Elle, c'est surtout une envie d'y arriver, un caractère attachant, une histoire touchante, des yeux pleins de vivacité.

Elle ça allait devenir le cheval de ma vie.
Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, j'ai changé de cours. Par simplicité, je suis allée dans le cours adulte ou montais mes parents. Avec LAU.

La révélation. La transformation. Un univers pleins de jugement était devenu, juste en changeant de cours, les meilleures années de ma vie. C'était le cours ou il fait bon vivre, ou tout le monde progresse à son rythme, tranquillement, sans jugement. C'était le cours de 11h ou après, tout le monde se réunissait pour pique niquer, prendre l'apéro avec tout le staff. C'était le cours chaleureux, dans un monde ou il fait toujours beau.

Et puis il y avait Oasis. Et ça, ça changeait tout.


Je l'ai pris en DP. J'ai grandit avec elle, j'ai muri avec elle.

Mais put**n, j'ai pleuré aussi avec elle, qu'est ce que j'ai pleuré. Le traumatisme ancré en elle, les cicatrices encore visibles sur tout son corps faisait d'elle une jument extrêmement sensible.
Je voyais à travers elle, je ne montais pas qu'elle mais presque. j'ai passé mes galops 4 et 5 avec elle, grâce à LAU qui faisait des cessions "faux passage de galop" , à réviser, réviser sans cesse le dressage, l'obstacle. Ah j'en ai ch*é, et pas qu'un peu, mais chaque fois que je descendais, que je voyais ses yeux, alors je m'apaisait, on progressait à pas de géant pour tout perdre suite à une infime erreur. mais c'est ça l'équitation. Et c'est ça qu'elle m'a appris.










Je pourrais vous parler d'elle et vous bombarder de photos pendant des heures, mais je crois qu'il faut s'arrêter là.
Le club a fermé car le maire du village souhaitais construire un cabinet de chirurgie esthétique sur le terrain. Une association s'est créé à l'aide du directeur et des monitrices afin d'empêcher cette fermeture. Des journées portes ouvertes étaient régulièrement organisées, les signatures fusaient, ma famille et moi étions à fond dans le projet. mais quand il est question d'argent et d'un maire buté, ça ne suffit jamais.
Le club a fermé ses portes, les chevaux ont été dispaché un peu partout, et j'ai dis adieu à ma belle grise.

C'est une parenthèse dans mon récit pour vous annoncer la plus belle des nouvelles.

A tout ceux qui ont suivi mon post à la recherche de Dakota, qui a une belle retraite et une jolie fin de vie.

J'ai appelé hier le centre équestre ou est situé la belle Oasis. La jeune demoiselle, agée de 16-17 ans il me semble (si elle est à la lettre) se trouve toujours chez eux, et m'est réservée.

D'ici un ou deux ans, Oasis prendra sa retraite, mes coordonnées ont été prise par la monitrice en chef et je serais contactée dès qu'il sera l'heure pour elle de partir. Comme la dame m'a dit, ils ne veulent pas les faire partir trop tard, mais le font en fin de saison (juin). Si tout va bien, normalement Oasis rejoindra ma vie en 2020

Ensuite, je suis arrivée dans un centre équestre orienté CSO, ou j'ai énormément progressé, mais ou j'ai énormément souffert du monde des "concours", mais je vous raconte ça plus tard :)

J'ai qu'un mot à dire : Ouah !
J'admire ta famille, surtout ton papa pour s'être lui aussi mis à l'équitation, ta maman qui malgré une grosse chute est remontée et toi pour ton dévouement pour le poney et ta (future) jument.

J'ai hâte d'entendre la suite sachant que moi aussi j'ai souffert du monde des concours (peut-être pas pareil que toi). Ce n'était pas mon objectif de faire des concours, des concours et encore des concours contrairement au autres filles que je connaissais et j'ai bien ressenti la mise à l'écart même avec les monitrices.

angels_ C'est exactement ça ! Et pourtant j'en ai fait des concours petite ! Mais horse ball, donc avec un esprit d'équipe très soudé et une mono plus maman poule que mono

Je raconterais plus tard dans l'après midi ce qui s'est passé dans ce nouveau club, et oui j'ai beaucoup trop souffert de cet univers "concours" qui je l'avoue à un moment à failli me pourrir la vie, et surtout celle de mes pauvres parents et ma pauvre soeur qui devait gérer

prio
Oui j'avais fait des concours de Pony-games et j'en garde des très bon souvenirs

Oh que je te comprend, cette ambiance de concours et de "c'est moi qui est le plus d'argent" m'a carrément écœuré et j'ai arrêté l'équitation.

Hello,

Super parcours ! =)
J'avais failli aller à ucpa car le horse ball me tentait bien, mais ça obligeait ma mère à traverser Montpellier... Donc je n'y suis jamais allée.

Hâte de suivre tes aventures en tout cas =)

J'arrive donc dans mon nouveau CE, avec ma meilleure amie qui me suit depuis mes débuts à poneys dans le sud.
Au début tout est tout beau tout rose, des chevaux géniaux et une super mono, super ambiance, on peut faire des concours de CSO sans faire de cours compétition, le rêve quoi !!

Mais on déchante très vite. Déjà sur notre niveau. Ben oui, les chevaux de mon ancien CE avaient tous des pète au casque faut bien le dire ! En même temps ils récupéraient souvent des chevaux qui partaient dans le mauvais camion. Donc niveau équitation, on était pas non plus des champions du monde, par contre oui, on avait une sacré assiette (pour gérer le cheval qui a peur de son propre cul, celui qui devant l'obstacle n'a plus de tête, celui qui a une maladie et a tendance à s'endormir seul puis se réveiller en panique, celle qui a été mal débourrée, les poneys qui embarquent tout le monde en balade, tout cela est véridique !)
Alors quand je rencontre Pacha, selle français géant (pour moi) très précieux sur les bords, je comprend pas trop ce qui m'arrive:

Départ au galop mal demandé: je pars pas
Cession mal demandée: j'y vais pas
trop de jambe: je te jette
trop de main: je te jette
Mauvaise demande: je me plante au milieu et ne bouge plus un poil

Mais ce fameux Pacha m'aura appris énormément: la précision des aides, le contact léger, la remise en question, la belle équitation
Et, les concours ! Eh oui, ce cheval allait devenir mon partenaire de CSO pendant plusieurs années


La première année ainsi que la seconde fut un régal. pas de cours compétition, tout le monde logé à la même enseigne, peut de cavaliers qui concourent dehors. bref une réelle petite équipe qui s'entraide comme elle le peut et toujours à se serrer les coudes. J'étais dans mon petit monde des bisounours utopique




Je suis passée rapidement de club 3 à club 2. Le but de l'écurie était vraiment le parcours propre de bonne qualité.

Puis, dégradation. Sinon ce serait trop beau.
Un cours compétition ouvre, MAIS, promesse de l'écurie : TOUT le monde peut faire des concours ! Bien sûr que je voulais le faire. Mais bon, déjà que l'équitation est un sport cher, que j'économise mon argent pour les concours, que nous sommes 4 de la famille à monter, il est juste HORS de question que je fasse encore un cours en plus.

Sans mentir, au début, j'ai eu de la chance : ben oui, je vais pas mentir, j'étais dans les petits papiers de la mono, et bonne cliente : Prix de 4 licences, 4 cours, 2 personnes à faire TOUS les concours, forcément ils avaient tout intérêt à me garder.


Mais voilà, j'étais pas non plus celle qui paye pour tous les stages, qui a les dernières affaires à la mode (ben oui j'ai toujours ma bombe fouganza réglable...) Donc tout se dégrade, petit à petit...

Les langues de vipères qui s'ouvrent, les réflexions sur les parcours, plus d'encouragements, c'est à peine si j'avais un résumé de mon tour à la fin...

Je le vivais très très mal, et de ce fait, mes parents aussi. Voyant que je me polluait l'existence toute seule à cause d'un ambiance malsaine, de réflexions pourries... J'avais plus de plaisir, à part le fait d'avoir pacha. Je me sentais jugée constamment


je voulais absolument faire tous les concours, tous les stages possible, pour garder ma "place". J'avais trop perdu dans mon ancien club, perdre Pacha était quelque chose d'insupportable pour moi. Alors je devenais invivable... Toujours à stresser, à avoir peur de ne plus le monter...

J'ai cru à un moment que ça allait mieux. En cours j’enchaînais 1m, afin de me préparer aux club 1. Autant vous dire que je n'en ai jamais vu la couleur. Avec les cours compétitions qui affluaient, Pacha qui faisais pas plus de 3h/semaine, commençais à travailler beaucoup plus. Il fatiguait, perdait en endurance, enchaînait 3 tours sur chaque concours. Au début ça allait : 2 club 3 et 1 club 2 à chaque fois. Puis 3 club 2 par dimanche...


Forcément ça faisait trop... Et quand une fille, qui montait Pacha depuis bien plus longtemps que moi, sortait avec lui ,avait été à Lamotte avec, était adorable et se donnait vraiment pour le club, mais ne faisait pas le cours compétition, a décidé de redescendre à poney à cause de l'ambiance, j'ai compris que là c'était vraiment parti en c**ille...



J'ai continué mes club 2, demandé la club 1 ou la réponse a été clairement "non, tu connais pacha, tu dois montrer le tour au cours compétition pour qu'ils jouent le chrono"
J'ai vrillé...
La monitrice ne faisait plus de cours. Nous ne sautions plus, en dressage nous faisions des cercles pendant que la mono discutais avec ses élèves de cours compet. Ca la fout mal pour un cours ou tous les cavaliers ont leur g6. Nous avons commencé à monter les poneys, je ne montais Pacha qu'en concours, parce que le cours d'après, cours compétition, sautaient toute les semaines avec les chevaux qui sortaient.
j'ai rencontré de supers poneys, c'est pas le problème, mais quelle frustration...




Un jour, notre mono nous a oublié, oui oui, oublié. Elle avait oublié son cours g3 d'avant aussi. Elle était parti en concours avec sa jument et le cours compet pour qu'ils "voient le monde de la compétition".
La pauvre stagiaire a du composer pour faire un seul cours de g3 -g6 mélangé, sans connaître notre niveau : On a eu que des poneys, et devinez quoi, on a fait des cercles !

C'était la goutte d'eau, jen pouvais plus, me croyais nulle, pleurais... Je voulais tellement y arriver, passe le galop 7, passer en club 1, en club E, avec Pacha. J'avais trop d'ambition pour pas assez d'argent pour ce club qui devenais usine à fric


Mes parents me reconnaissaient plus et je ne me reconnaissaient plus non plus... J'étais mal mal mal...
Heureusement, je partais du sud pour mes études l'année d'après. J'ai dis au revoir au club, avec un goût amer de déception, de ne pas avoir atteint mes objectifs, et de laisser Pacha. Que je remercie encore aujourd'hui, pour m'avoir appris à être une vraie cavalière. je t'aime d'amour



Dépitée, triste, dégoutée. Je voulais plus rien savoir de l'équitation. J'étais juste écoeurée, car je savais que ce cheval m'aurais amené très loin.

La, mes parents ont eu l'idée du siècle. Ma mère trouvais que j'avais oublié quelque chose dans cette expérience, quelque chose que j'avais pourtant en moi depuis très jeune, mais que ce club avait sali.
Alors qu'est ce qu'elle a fait ma chère mère ? Elle m'a emmené à Paris, chez mes grands parents. Puis elle m'a emmené au centre équestre de la courneuve.
Elle m'a emmené voir Oasis :
Photo de ce jour :



Ca a fait tilt dans ma tête d'ado bornée et vexée dans son égo.
J'avais oublié l'essentiel : progresser pour me surpasser MOI, pas les autres à côté, pas lorgner Julie alex paul ou jacques parce que tu vois EUX ils font comme ça. Non juste MOI, ma progression à MOI, avec Pacha, avec Oasis, avec Dakota. Ne pas oublier d'où MOI je viens. D'où MON envie de monter viens. Ne pas oublier tous MES progrès.

Alors, encore régulièrement, je regarde mes photos avec Pacha, et je me dis, m*rde, on est jamais allé en club 1 mais, p**ain, qu'est ce qu'on a progressés tous les deux, et m*rde qu'est ce qu'on était beaux et qu'est ce qu'on a avancés ensemble

En parallèle de ce nouveau centre équestre, je retrouve un cheval de mon premier CE (celui qui a fermé). Un cheval assez sympa, pur sang de son noble état : Marez Bere.
Le cher loulou avait quelques soucis de santé avant que le club parte : amaigris, mal aux dents ect. Une fille, que certains doivent connaître car elle est youtubeuse, l'a alors récupéré pour lui offrir une vie de cheval de proprio.

Comme elle travaillais beaucoup, elle a cherché une DP : j'ai sauté sur l'occasion !! DP gratuite, car il fallait absolument le remuscler: il n'était pas montable DU TOUT ! Beaucoup trop maigre !

Donc, en plus de mes cours et de mes concours, me voilà à vélo, tous les soirs possible, à aller rendre visite à mon cher Mr Marez !


Ca a duré 2 ans, je m'entendais très bien avec la proprio, qui avait de moins en moins de temps car sa chaine était en pleine expension ! Marez a été remusclé lentement mais sûrement, puis j'ai pu de nouveau monter dessus. C'était des séances calmes, de plats, j'étais vraiment heureuse d'avoir ce loulou auprès de moi. Comme si au fond, le club n'était jamais parti...


J'ai fais énormément de choses avec lui : je suis parti en balade avec d'autres cavalières (c'était folklo, monsieur était sans cesse sur l'oeil à paniquer pour un rien...) Nous discutions bien avec la propriétaire etc.

MAIS, parce que oui, il y a un mais :
J'avais tant bien que mal réussi à remuscler le petit monstre, que je partais 1 mois en vacances. En discutant avec la proprio, nous étions mises d'accord pour qu'elle le bosse régulièrement, pour qu'il ne perde pas (le loulou était en paddock, mais sans beaucoup d'espace pour se lacher). Eh bien je suis revenue 1 mois après... Tout était à recommencer... J'étais assez découragée. J'aimais beaucoup ce loulou, on avait développé une jolie relation, mais c'est frustrant de voir son travail qui part en fumé...
Cette bouille d'amour


Donc j'ai recommencé, c'était long, encore une fois... J'avais l'équitation à côté, les concours, le bac français, ça devenait très compliqué et je ne mettais pas mes priorités au bon endroit. Donc tous les soirs j'étais avec Marez, à le sortir, le faire marcher sur des terrains dénivelés, à le lâcher, le longer, faire des longues rênes...

Puis j'ai pu de nouveau remonter


Tout se passait super bien, on s'entendait de mieux en mieux, on avait une jolie relation. Et un jour...

Je montais comme d'habitude, et il me fout à terre au galop : gros coup de c*l et me voilà comme une concon entrain de manger le sable, bon, je connaissais le phénomène à son époque club : sa marque de fabrique était celle ci .
Sauf qu'au moment ou j'allais remonter, la gérante de la pension (pension CE) qu'on appelera C commence à me pourrir, sans que je ne comprenne rien : "Oui, L fait tout pour que son cheval se muscle, elle fait venir ostéo, véto etc. Pour lui offrir une belle vie, et toi DP de m*rde, tu viens poser ton cul dessus pour tout gâcher! Je vais appeler L et tu verras ce qu'elle va faire, tu monteras plus sur sa pauvre bête ! Tu maltraite les chevaux, il n'aurait jamais fais ça si tu étais douce avec lui! C'est un amour... " blablabla

J'étais vraiment sous le choc... je suis rentrée chez moi en pleur... Je me donnais pour ce cheval, c'était tout ce qu'il me restait de mon CE et je me fais pourrir sans raison, à cause d'une CHUTE... J'ai appelé L tout de suite, qui a pris ma défense directement. Elle a eu une explication avec C et depuis, aller là bas était un cauchemar. J'étais la pestiférée , lorsque j'arrivais C me regardait mal et se permettait de donner quelques commentaires avant de se barrer bien loin. J'avais aucun conseil lorsque je demandais un avis, Marez a été déplacé dans un paddock encore plus petit. Des que je le sortais brouter j'avais des réflexions de C "c'est pas en bouffant qu'il va se muscler ton squelette " et encore et encore...

Plus le fait que j'avais de moins en moins de temps : le bac à réviser etc. Je ne pouvais plus m'investir autant... Alors j'ai discuté avec L en expliquant que je ne pouvais plus faire assez pour lui, nous en avons donc arrêté là. Marez a donc pris une bon,ne retraite, cette fois dans un grand pré, et il est mort l'année dernière.
Encore un cheval que j'ai aimé inconditionnellement, et qui m'a donné tellement. Un coeur énorme, même si il fallait creusé pour le trouver.
A mon petit Marez


Une image de quand je l'ai pris puis quand j'ai pu remonter dessus (j'ai l'impression d'avoir quand même fais du bon travail, n'en déplaise à C)



Après




Je n'ai pas de photos en portrait malheureusement... Mais bon, j'ai estimé avoir fait du bon travail, et il me l'a rendu au centuple

Edit: On peut dire que c'est grâce à lui que j'ai appris a réellement m'occuper d'un cheval

Tu écris avec le cœur et t'en a du vécu! Battante comme tu es tu as ou vas vite retrouver un amour équin.

marlin Oh merci beaucoup , je pense pas avoir vécu plus ou moins que les autres, mais étant très émotive, chacun est touché à sa manière par les autres, mais je suis très satisfaite de mon petit parcours équestre
Il me reste encore à écrire mes 3 ans de travail dans l'élevage de chevaux CSO
Puis ma DP actuelle
Ensuite ça deviendra le carnet de bord de ma petite DP et dans un an normalement, le journal de bord de mon aventure avec ma petite Oasis


Et une question très bête, à votre avis quelle taille fait elle au garrot ? Je fais 1m60 sur les photos :) et le terrain est plutot plat dans mes souvenirs ^^

Arrive donc les études supérieures. Je pars loin de chez moi pour étudier la bio-informatique. Bien évidemment je n'ai pas le budget pour continuer l'équitation.
Je commence donc mes études lorsqu'une ancienne cavalière de mon dernier CE m'informe qu'un éleveur de chevaux de CSO cherche des étudiants pour monter ses chevaux.

Ni une ni deux, je me déplace et me présente à ce monsieur. A l'époque j'avais pas trop senti la c**ille arriver.
Il me fait essayer 3 chevaux de 3, 4 et 5 ans. Je monte finalement la 3 ans : Diva. Jolie jument baie par Hélios de la Cour, avec le super caractère de papi Papillon Rouge dans les veines, je me retrouve vite débordée, sans aide extérieur, ni par l'éleveur, ni par les autres cavaliers...

J'apprends beaucoup sur le débourrage de Diva fait plusieurs mois plus tôt... Débourrage qui bien sûr c'est mal passé: fait par une stagiaire de bac agricole option équitation, la jument a pris le dessus. La fille est tombé 1 fois et n'est pas remonté et a ramené la jument au box... Cela s'est reproduit pendant plusieurs semaines...

J'ai récupéré cette jument sans me rendre compte de tout ça. Heureusement pour moi, un entraîneur habitant au haras m'a aidé pendant 3 ans, et cela gratuitement ! L'éleveur et lui étant en conflit, je n'en ai jamais parlé à l'éleveur, mais je ne remercierais jamais assez ce monsieur qui m'a aidé à ne pas avoir d'accident avec cette jeune jument.

Oui j'avais de l'expérience, non je n'en avais pas assez pour un jeune. Oui j'aimais sauter, non je n'avais pas le niveau pour faire de la valorisation de jeunes chevaux.
Oui je l'ai fais quand même pendant 3 ans.
Oui je pense que j'ai eu beaucoup de chance.

C'était tout sauf malin de faire ça : lorsque j'allais monter l'éleveur n'était souvent pas là. Je pouvais rentrer à n'importe quelle heure ça ne changeait rien. Il m'est arrivé de tomber, de me faire mal, sans que personne ne soit là pour m'aider. J'ai payé et payé des stages de CSO (notamment avec Denys Troussier) qui m'ont beaucoup aidé.

En fait, je faisais clairement un travail. Je m'explique :
Chaque cheval avait 1 et 1 seul cavalier. J'étais donc seule sur cette jument, si je ne venais pas, elle restait dans son placard toute la journée. Je nettoyais le box, je nourrissais, je la travaillais, je payais les concours, les stages etc. Chaque petit pas était une énorme victoire pour moi !

Mais des que je partais en vacances je recommençais à 0. Ben oui, je prévenais l'éleveur que je ne serais pas là durant 1 semaine, qu'il fallait qu'elle soit au paddock (il avait des paddocks) et pas 1 semaine au placard. Quand je rentrais, j'avais un taureau sous la selle, et à chaque fois il m'annonçais, après que je me sois éclaté par terre que, ben non, elle était pas sortie.
Merde, à un moment ce n'était pas MA jument...

Mais on s'y attache à ses bêtes là

Puis ma dernière année d'étude, Diva a été vendue (on enlèvera le fait que je n'ai pas été prévenue DU TOUT, et que je l'ai su en lui demandant ou étais passé la jument, pour 3 ans de boulot dessus ça fout les boules quand-même...)
Enfin, j'étais fière même si ça fait un petit pincement au cœur, ça voulait dire que je l'avais bien travaillé et bien valorisée. J'ai même eu presque le droit à un merci de ce monsieur.

Encore une expérience riche en émotion, qui m'a appris énormément sur le monde de l'élevage, sur les jeunes chevaux, sur la façon de valoriser. Et malgré tout, j'ai côtoyé et accompagné un homme de cheval pendant 3 ans sur les présentations jeunes chevaux, les présentations d'étalons etc.
C'était une période magique tout en étant extrêmement compliquée: beaucoup de doutes, des baissages de bras, des remises en questions, des émotions, de la fierté et j'en passe