2 j'aime
Cheval qui a peur des choses qui arrivent derrière
Posté le 05/11/2019 à 13h06
nimue
Posté le 05/11/2019 à 13h06
J'ai la chance d'avoir un économe : il a peur, il va sursauter puis directement se tourner et voir ce que c'est. Il ne va pas fuir mais faire face. Quitte à ronfloflonter un peu et se rapprocher de moi.
Ce n'est pas venu tout seul.
Beaucoup de balades en main (en fait je monte peu) et, à chaque sursaut, faire tourner vers le "danger", parler doucement et rassurer. Grattouiller où ça détend et bonbon. Il a fini en fait par associer : bruit/truc/machin-chose qui surprend/inconnu = j'ai peur = faire face = grattouilles et bien être. Il prend sur lui, je le vois, quand c'est un truc qu'il ne connait vraiment pas mais il fait face. Souvent, rencontrer le dit truc une 2em fois se passe mieux et la 3em fois, il ne le regarde même plus.
Il a besoin d'analyser et de se faire sa propre opinion.
Par ex : il est en débourrage attelage (il a 11 ans). La 1er fois qu'il a vu la voiture : ronfloflonter "je ne connais pas". Quand la voiture a bougé derrière lui, juste tenu en longe, il ne la quittait pas des yeux, j'ai laissé faire et l'ai rassuré/grattouillé. Mise simple entre les brancards, voiture derrière lui à l'arrêt, de la méfiance mais aucun geste de fuite/évitement. Une semaine après cette rencontre, sans rien lui avoir demandé entre temps avec : il la tirait pour la 1er fois avec douceur (et hésitation car il a été habitué à céder à la résistance/pression).
Pour habituer à avoir cette réaction d'analyse : provoquer le plus possible de rencontres non fortuites avec des complices.
Ma coach organise de temps en temps des stages sur l'émotion et la peur. Travail en piste avec des ballons qui vont rebondir, des chiens tenus en laisse qui passent, des grillages qu'on fait vibrer, des seaux/pots/sacs... Bref, des trucs-machins qu'on peut rencontrer en balade. Toujours adapté aux réactions du cheval. C'est toujours lui qui dit si on va trop loin/trop vite.
Ensuite, c'est découverte à l'extérieur avec des aidants : 1 voiture (abordée à l'arrêt, puis moteur qui tourne et ensuite vrombit, puis en marche, puis en marche avec le moteur, puis claxon, puis auto-radio... le cheval faisant face au début, le conducteur donnant un bonbon pour qu'il comprenne que ça ne va pas le manger puis derrière lui puis en dépassant), 1 vélo (idem que la voiture), 1 moto (idem), 1 quad (toujours idem), 1 poussette, 1 trottinette, 1 enfant avec un ballon, 1 chien + 1 grillage, 1 tracteur, 1 remorque (on avait heureusement tout ça à l'écurie), des futs brinquebalants dans la remorque...
Bref, un abord en douceur puis de plus en plus réel. Beaucoup de chevaux évoluaient dans leur rapport avec la peur. Et les cavaliers/piéton proprio, encadrés, apprenaient à lire leur cheval et prévenir.
Le cheval a tout à fait le droit d'avoir peur (il m'arrive aussi de sursauter avec lui quand il sursaute ou qu'un truc nous surprend tous les 2 et ensuite je regarde c'est quoi, comme lui) mais il doit analyser l'objet de la peur et comprendre que si, moi, je ne me fait pas manger, lui non plus ne se ferra pas manger et qu'il peut avoir confiance.