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Les néoplasmes d’origine mélanotique
Sur un total de 6 à 15% de tumeurs cutanées chez les chevaux, 2 à 34% de ces néoplasmes sont des mélanomes (Clinical Equine Oncology ; Derek C.Knottenbelt, Janet C.Patterson-Kane et Katie L.Snalune, éd. Elsevier, 2015). Ils estiment qu’environ 80% des chevaux gris et âgés en sont affectés.
Lors d’une étude portant sur des chevaux de type camarguais (264), la prévalence de mélanomes cutanés était de 31% et 67% sur une population de 15 ans et plus. (Fleury C, Bérard F, Leblond A, et al. The Study of cutaneous melanomas in Camargue-type gray-skinned horses (2): epidemiological survey. Pigment Cell Res 2000 ; 13 :47-51)
Leurs sites de prédilection sur des chevaux gris âgés :
Face ventrale du couard, le périnée et périphérie des organes sexuels puis la tête incluant les paupières, les glandes parotides et autres salivaires et les membres.
Il peut en avoir dans les cavités nasales, poches gutturales.
Ils apparaissent sous la forme d’une boule lisse, puis des grappes boules, ces dernières avec l’âge peuvent éclater.
Mis à part les mélanomes situés en interne qui peuvent évoluer mal, les cutanés à part d’être disgracieux et parfois gênant selon leur emplacement, les chevaux peuvent vivre sans souci.
Les sarcoïdes
Ce sont des tumeurs fibroblastiques, on suppose d’une origine d’un papillomavirus bovin.
C’est de loin la tumeur la plus fréquente chez les équidés. Elle apparait vers 3 – 6 ans, au début sous l’apparence d’une tumeur plane sous la forme d’une tache grise, souvent prise pour une tache mycosique. Puis la tumeur va évoluer en forme plane, verruqueuse, fibroblastique et plus rarement une forme sous-cutanée.
Ces tumeurs sont héréditaires (Marti E, Lazary S, Antczak F, et al. Report of the first international workshop on equine sarcoid. Equine Vet J 1993; 25: 397-407.)
Mille traitements : vu son origine « papillomateuse » Fort Doge avait lancé une préparation à injecter dans la tumeur du NOMAGEN (1998) à base du bacille Calmette-Guérin. Coup de foudre, puis ils l’ont retiré du marché.
Des pommades qui agressent : XXTerra (à base de Sanguinea canadensis), des teintures mères de thuya, dentifrice à l’époque nos collègues allemands ne juraient que par le CELGINE, autovaccin de Diavet (décevant). L’application de l’imiquimod (ALDARA)… et mille autres formules magiques.
La chirurgie complétée de chimiothérapie reste une valeur sûre.
Une récente expérience faite par Benjamin Espy aux Etats-Unis semble cependant fort promettante : l’implantation sous-cutanée de sarcoïdes provoquant une immunisation.
Une dernière remarque, au début de mon installation médecine et chirurgie équine en mars 1975, on se retournait lorsque l’on en rencontrait un et on l’envoyait tout fier au laboratoire en histopathologie… maintenant on est blasé.
A choisir … je préfère de loin les mélanomes
sarcoïdes
