kildunbecks
Le comportement des chevaux de club est plutôt différents des chevaux de proprios.
Les chevaux de club sont multi-manipulés par des personnes trés différentes, ils s'habituent aux maladresses et sont très imprégnés par la routine intensive du club.
Le cheval de proprio a lui à faire avec peu de personnes. Parfois juste une ou deux. il a une lecture précise, il est généralement plus opportuniste et plus sensible aux changements d'habitude. Comme les erreurs commises par celui qui le manipule sont peu compensées par les manipulations d'autres personnes qui pourraient rectifier le tir, il a vite fait de prendre de mauvaises habitudes.
Quelques conseils :
La première chose à faire est de visiter régulièrement ta jument au pré sans rien lui faire ou lui demander, juste pour aller lui faire une petite caresse, rester quelques instants à proximité sans interrompre son activité, juste ta présence pas loin, puis offrir un ou deux petits morceaux de carottes avant de t'éclipser. Et quand tu lui donnes quelque chose hors apprentissage pose cela au sol, ne lui donne pas à la main. C'est important.
Ensuite, tu vas faire des visites pour simplement lui passer le licol, faire quelques pas et retirer le licol, sans sortir du pré. Tu entres dans le pré avec le licol à l'épaule (comme la bandoulière d'un sac), tu fais la petite visite habituelle, en allant la caresser, en restant quelques instants à proximité sans la déranger, puis tu reviens vers elle, tu lui passes le licol, tu fais quelques pas dans le pré, tu retires le licol et dépose aussitôt ses deux carottes au sol sous son nez. Tu caresses, tu t'en vas.
Pour passer le licol, je te conseille de d'abord poser la longe sur l'encolure, c'est facile rapide et ça te permet de tout de suite contrôler un peu ta jument en utilisant le longe comme une cordelette. Tu peux ensuite mettre le licol sans te précipiter et sans avoir peur que ta jument se défile puisque tu peux la retenir avec le longe.
Tu refais cela plusieurs fois : juste une visite avec passage du licol et quelques pas.
Puis l'étape suivante, une fois le licol mis, tu sortiras du pré, tu resteras juste de l'autre côté, tu lui déposeras les carottes sous le nez au sol, tu la laisses manger, puis tu la rentres dans le pré, tu marches quelques pas en licol, tu lui donnes un friandise à la main (un friandise ce n'est pas un repas
, donc c'est juste un demi-sucre, ou une rondelle de carotte ou un bonbon pour cheval et rien de plus), tu retires le licol et tu t'en vas.
Attention quand tu relâches un cheval au pré. Tu le sais peut-être déjà mais au cas où... Tu rentres, tu refermes derrière toi, tu t'avances un peu afin de ne pas être contre la barrière ou le fil de clôture et surtout, tu fais pivoter ta jument de façon à ce qu'elle soit face à toi, les fesses dans la direction opposée au sens présumé de son départ. Je te conseille de prendre l'habitude lui donner une friandise au moment où tu retires le licol. Ceci va inciter ta jument à rester calment près de toi après le retrait du licol pour recevoir sa friandise au lieu de partir pleine balle en s'arrachant du licol. Le fait de la positionner face à toi pour la libérer permet aussi d'assurer une petite distance entre toi et ses postérieurs s'il lui venait à l'idée montrer un peu trop excessivement son enthousiasme à rejoindre ses amis.
Au début tu fais juste sentir la friandise avant de détacher le licol pour lui donner envie de rester, tu retires le licol et donne immédiatement la friandise.
Penses à nommer les choses. Les chevaux apprennent vite et bien les mots lorsqu'ils sont bien associés à des actes ou des objets. Choisi des mots simples avec des sonorités nettes que tu utiliseras systématiquement. Par exemple dire "Tiens" chaque fois que tu donneras une friandise permet au cheval de ne pas imaginer ou anticiper celle-ci, donc la réclamer, te fouiller les poches ou te gober les mains ! ça permet ensuite de faire patienter un peu le cheval dans certaines situations ou de l'attirer.
Parle souvent à ta jument. Dis lui quand c'est bien, toujours avec les mêmes mots, les mêmes phrases. Ne part pas du principe qu'une chose simple ou acquise ne mérite plus d'être félicitée. les chevaux sont très réceptifs à la tonalité de notre voix et les mots associés aux choses positives ont un effet apaisant et attractif utiles en beaucoup de circonstances. Un mot pour se mettre en marche, un mot pour s'arrêter, un mot pour se pousser, un pour se mettre à côté, un pour se mettre derrière, etc.... les chevaux ont une excellente mémoire il faut en profiter
Et de fait, dis aussi quand ça ne va pas. Toujours sur le même principe : des mots nets, un ton ferme mais sans crier. Les mots ne doivent pas être des punitions. Mais donner des informations, comme les gestes et les contacts. Par exemple si ta jument envahie un peu ton espace, tu prononces un "non" clair, et tu la fais reculer d'un pas en touchant son poitrail et en disant "recule". Dès qu'elle a reculé d'un pas, tu caresses et félicite. Le ton n'augmente que si la désobéissance ou le comportement inclus une mise en danger.
Plus il y a mise en danger plus il faut régir fort et vite. Mais il faut tout aussi vite redevenir calme et bienveillant. les chevaux ne comprennent ni l'acharnement, ni l'injustice.
Ce qui les motivent c'est le calme, l'apaisement, la sécurité, la cohérence, le sens, le bénéfice qu'ils peuvent retirer.
Chaque fois qu'elle fait un chose inappropriée, tu dis d'abord "non" puis tu agis avec clarté (par ta gestuelle et/ou un mot) pour lui indiquer quoi faire.
Rapidement, le "non" va être identifié comme une désapprobation sonore. On pourrait dire que c'est la traduction humaine du couchage d'oreille du cheval mécontent
et pour le cheval, dans sa relation et ses interactions c'est très important et rassurant pour lui de savoir ce qui va et ce qui ne va pas. Les chevaux communiquent en permanence leurs intentions par des attitudes et des mimiques. Nous ne pouvons pas tout reproduire pour nous faire comprendre, c'est là que l'apprentissage des mots intervient pour développer avec eux une communication riche et clair sans action physique.
Ne pas demander trop. Il faut avancer petit à petit, demander des efforts progressivement.
Et pour finir, attention à la légèreté et la douceur. Ce sont des notions très délicates, très importantes mais qui basculent vite vers le laxisme et l'hésitation. Et laxisme et hésitation c'est juste l'invitation pour le cheval à prendre en main les choses puisque son partenaire est défaillant.