lutin01 a écrit le 20/06/2021 à 21h33:
Et ton côté hypersensible, attention. Perso je ne le mentionnerais pas ou pas comme ça. Parce que la réalité du terrain, ça nécessite de pouvoir se blinder. Je ne suis pas hypersensible du tout, je bosse avec des ados difficiles qui ont eu une vie bien pourrie jusqu'ici, ça m'est déjà arrivé de me sentir presque les larmes aux yeux dans des moments de crise parce qu'au fond, c'est leur souffrance qui ressort violemment. Et tu peux pas te permettre de flancher dans ces moments là, ni devant eux. L'empathie c'est bien mais si tu n'arrives pas à gérer tes émotions, ça peut être un vrai problème.
Effectivement la précision est importante à faire.
Je suis très sensible, très émotive. Pour autant sur mon lieu de travail et avec les personnes que j'accompagne je reste dans une empathie professionnelle.
Ma "surémotivité personnelle" ne m'a pas empêchée de travailler notamment avec des demandeurs d'asile au travail sur leur récit de demande d'asile (= les événements vécus qui les ont poussé à quitter le pays, le parcours d'exil etc ; c'est à dire bien souvent pas des masses réjouissant) ou avec les "Mineurs Non Accompagnés" (qui idem ont un parcours de migration entamé bien souvent entre 12 et 16 ans, avec des conditions qui ne sont pas tout à fait dignes de colonies de vacances). Ce sont d'ailleurs les personnes avec lesquelles j'ai préféré intervenir !
Il ne faut pas oublier que c'est quelque chose qui se professionnalise et se travaille en formation, et que les stages sont fondamentaux pour se confronter à différents publics et savoir avec quel(s) public(s) on est plus à l'aise ou moins à l'aise :)