tam89
Pour ce qui est de nager à côté, j'ai toujours entendu le contraire : c'est dangereux, il faut rester à tout prix au dessus du cheval si on nage avec lui, c'est l'unique moyen d'éviter les coups de sabots. Le cheval nage comme un chien, avec de puissants coups de jambes potentiellement partants un peu plus latéralement que sous lui. Vu la puissance et la vitesse, s'il te touche accidentellement, bonjour les dégâts. Donc il faut se maintenir au dessus de lui en tenant la crinière pour qu'il nous entraine car effectivement, dès qu'il est immergé on ne peut pas se maintenir en contact avec le dos, on flotte au dessus de lui.
Je l'ai fait une seule fois, dans une rivière, hélas ma pauvre juju a sauté devant elle au lieu de simplement se mettre à nager quand elle a senti qu'elle n'avait plus pieds, devant c'était un trou et elle a coulé !!!
J'avais mes deux rênes plantées dans l'eau et je ne voyais plus de jument ! La tête a finit par sortir de l'eau mais ma pauvre louloute était complétement affolée et elle frappait devant elle avec ses antérieurs, j'avais l'impression que son corps était plus à la verticale qu'à l'horizontale... et moi qui n'aime pas l'eau, on était bien toutes les deux
pas une pour rattraper l'autre
Bref, je l'ai vite redirigée vers la berge qui était toute proche et on est sorties de l'eau aussi traumatisées l'une que l'autre. J'en rigole aujourd'hui mais sur le coup j'ai vraiment eu peur
fsi64
Les animaux proies ont des systèmes de sauvegarde particuliers. Les organismes développent des mises en blackout émotionnel extrêmement rapides. On retrouve les mêmes principes dans les états de sidération liées aux agressions. Le corps ne réagit plus quasi instantanément parce que le cerveau est submergé par une crise émotionnelle. Souvent cela s'accompagne par une absence de réaction à la douleur.
C'est terrible car non seulement l'animal de montre pas d'opposition mais en plus il ne réagit pas à la douleur physique. Ce qui peut très facilement être interprété par : il accepte et il n'a pas mal, sinon il se défendrait.
Mais le pire n'est pas là. Si la situation de stress intense ayant déclenchée cette réaction biologique de défense de l'organisme est maintenue, l'organisme va ensuite déclencher une destruction biochimique irréversible des terminaisons nerveuses sensibles à la douleur physique et émotionnelle. C'est une façon de protéger le cerveau. Il se coupe définitivement des sensations et de l'émotion. Et on obtient un animal d'une passivité immuable quoiqu'il lui arrive. Il vit normalement, interagit, apprend, s'adapte mais en fait, il ne ressent plus aucune émotion. C'est le syndrome de Klüver-Bucy. Ils s'observent aussi chez des personnes survivantes à des situations de stress exceptionnelles, brutales et intenses comme des crash d'avions, des catastrophes naturelles violentes...
C'est aussi le cas, par exemple, quand on voit des fauves ayant capturé une gazelle mais ne l'ayant pas mise à mort (par exemple une femelle qui ramène une proie en la gardant vivante pour entrainer ses petits) et la proie ne cherche plus a s'enfuir alors qu'elle est parfois tout à fait en mesure de la faire. Elle reste "comme au milieu de son troupeau", un peu hagarde mais ayant perdu toutes capacités de fuir malgré les opportunités évidentes de le faire et pourtant apparemment normale dans son attitude et aptitude physique.
Beaucoup de join up fonctionnent en fait sur ce process. Cela a été mis en évidence par la science à travers des mesures cardio-respiratoires et hormonales comparatives. Tout comme sur d'autres manipulations intrusives ou reposant sur l'effet de sidération, apparemment "inoffensives et efficaces" mais déclenchant en fait ces phénomènes biochimiques violents de défense. Je pense notamment aux travaux d'imprégnations précoces du Dr Miller qui ont été remis en cause car finalement évalués comme traumatiques et inutiles.