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Aloe vera ou miel cicatrisation?
Posté le 13/08/2021 à 11h31
pcql
Posté le 13/08/2021 à 11h31
La Chine est le principal exportateur de miel dans le monde, et elle propose les prix les plus bas
Dans le milieu, la pratique est connue de tous. Et on sait très bien que ce « faux » miel, ou miel adultéré, vient principalement de Chine. « À première vue, seul un maximum de 15 % du miel chinois correspond à notre définition du miel, estime Étienne Bruneau, responsable de la commission qualité au sein d’Apimondia, la fédération des syndicats d’apiculteurs dans le monde. On sait que les miels à moins de 1,30 euro, 1,50 euro le kilo, ne passeront pas aux analyses. Si on veut des miels qui “passent” les tests les plus récents, il faut le payer au moins 2,35 euros le kilo. »
La Chine est le principal exportateur de miel dans le monde, et elle propose les prix les plus bas. Selon les chiffres rassemblés par Norberto Garcia, président de l’Organisation internationale des exportateurs de miel, depuis 2007, les exportations de miel d’Asie auraient augmenté de 196 %, alors que dans le même temps le nombre de ruches n’aurait grimpé que de 13 %. À moins que les abeilles asiatiques, et en particulier chinoises, soient devenues très productives, la différence est probablement « couverte par la dilution avec des sirops », explique le professeur argentin à Reporterre.
... « Quand ils achètent en dessous d’un certain prix, les importateurs savent très bien qu’il s’agit de faux miel », assure Étienne Bruneau. Ils jouent avec les défaillances des tests officiels de qualité, qui n’arrivent pas à détecter toutes les fraudes. « En Chine, des usines sont capables de fabriquer des produits qui s’approchent de très près de la composition du vrai miel. Ils vont sortir conformes, et respecter les critères légaux », indique Paul Schweitzer, qui dirige un laboratoire d’analyses appelé le Cetam (Centre d’études techniques apicoles Moselle-Lorraine). Pendant la saison creuse pour son labo, il s’amuse parfois à acheter des miels dans le commerce et à les tester : « On trouve 10 à 15 % de miels présentant une adultération, et c’est probablement sous-estimé. »
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Et encore, tout comme les laboratoires publics, il ne dispose pas de la technique la plus performante aujourd’hui, la RMN (résonance magnétique nucléaire). Eurofins, en revanche, a investi. Son matériel dernier cri permet à Eric Jamin de détecter « environ 25 % de non-conformités. On ne peut pas garantir que les miels que nos clients nous demandent d’analyser sont représentatifs du marché. Mais c’est un chiffre élevé. » Par ailleurs, on peut espérer que quand ces tests sont faits avant l’achat, le conditionneur décide de ne pas acheter le miel défectueux...
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Reste que dans un certain nombre de cas, le consommateur est abusé. Mais surtout, le faux miel déstabilise le marché et nuit aux producteurs de vrai miel, les apiculteurs. « Si un importateur achète en Chine, il n’achètera pas le vrai miel d’Argentine », souligne Joël Schiro, président du Syndicat des producteurs de miel de France. Le miel vendu en fûts (plutôt qu’en direct) est le principal touché : « Les conditionneurs vertueux sont trop chers, n’arrivent pas à vendre leur miel, et donc n’en achètent pas non plus aux apiculteurs. Ceux-ci sont en danger, car non seulement ils produisent moins de miel, mais en plus ils n’arrivent plus à le vendre ! »
Une concurrence que l’on retrouve aussi dans les rayons des supermarchés. « Dans le rayon, l’apiculteur local sert d’alibi. 90 % des références sont constituées d’importations au prix de 10 à 15 euros le kilo, et le reste, c’est du français entre 15 et 30 euros », regrette Joël Schiro. « Pourtant, on trouve du miel chez le producteur à 5 euros le kilo, donc il pourrait arriver à 10, 12 euros en supermarché. Il y a une surmarge ! »
COMMENT TROUVER LE BON ET VRAI MIEL
Si vous achetez en magasin, privilégiez les miels ayant une origine florale et géographique précise. Les fraudes ne sont pas absentes de ce type de miels, mais bien plus difficiles à camoufler. Évitez les miels portant la mention « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE ».
Si vous achetez en direct auprès des apiculteurs, cela permet d’avoir un type (miel de lavande, châtaignier, acacia, sapin) et une origine précise, mais attention tout de même : un vendeur qui vous propose trop de miels est louche ! Faire cinq miels différents représente déjà un gros travail pour un apiculteur…
Source : Marie Astier pour Reporterre