J'ai du dire au revoir aussi à une ponette pour laquelle j'avais une énorme affection, c'était mon "coup de coeur" de ma vie de cavalière. Comme toi, ça faisait plusieurs années que la côtoyais. J'ai déménagé... Loin loin loin, la ponette était encore bien jeune, mais j'ai laissé mes coordonnées au propriétaire des écuries, je lui ai demandé de m'appeler si elle devenait non montable un jour, ou quand elle serait à la retraite.
J'en ai pleuré des litres de larmes (c'était il y a bientôt dix ans, j'ai les larmes aux yeux de l'écrire), j'étais dans une tristesse qui me paraissait sans fin et sans fond. Un deuil, comme ce que tu décris.
Si j'ai un truc à te dire, c'est que les souvenirs deviennent moins douloureux avec le temps. On se souvient rationnellement que l'on a éprouvé des émotions intenses, mais on les ressent de moins en moins fort avec les années qui passent. Je me rassure en me disant que la ponette est dans plutôt dans de bonnes conditions, elle est plutôt "heureuse".
Des années après, j'ai acheté ma jument, et à vrai dire, elle a vite remplacé cette ponette dans mon coeur. La relation que l'on a construit à deux a un peu fait reculé la ponette dans mon coeur, je pense encore à elle avec affection et je lui souhaite toujours de vivre au mieux, mais la douleur n'a plus rien à voir.
A un point où je ne ressens plus le besoin de la récupérer à tout prix lorsqu'elle ne sera plus montable. Ils ont toujours mon contact (je me rappelle régulièrement à eux), et s'ils me contactent je la récupérerai avec plaisir et amour, mais si elle part chez un de ses nouveaux cavaliers chouchous, ça ne m'inspire pas de douleur. Je serai contente de la savoir bien soignée et heureuse, avec beaucoup de détachement.
Courage, c'est une "rupture", un deuil qu'on a tous vécus, c'est dur. Mais la bonne nouvelle, c'est qu'on a tous réussi à surmonter ça !