Couagga est comme d'habitude d'une justesse et d'une sagacité admirables.
Je vais essayer de ne pas répéter ses mots, mais je suis en accord avec chacun d'entre eux.
Tout d'abord, il n'est nul besoin de monter à cheval pour s'en occuper. L'équitation, c'est un "plus", mais ça n'est pas le "tout", et on peut très bien s'occuper de chevaux sans monter dessus. On peut progresser et apprendre à s'en occuper et à les manipuler en sécurité sans équitation (mais j'encourage quand même +++ à se faire encadrer pour progresser dans les soins et les pratiques "à pied").
Si ça t'angoisse de monter, alors ne monte pas.

C'est supposé être un plaisir, pas une corvée.
J'ai même des doutes par rapport au travail à pied, en fait, je crois que ce sur quoi je m'interroge vraiment, c'est cette relation cheval ( et animal en général ) - Homme. Je vis avec deux chiens au quotidien et c'est vrai que je vois à quel point ils prennent du plaisir à travailler à mes côtés, à apprendre, à jouer avec moi .. Et je me demande dans quelle mesure c'est le cas du cheval également ; j'ai du mal avec cette relation "chef (humain)-'dominé'(animal)" et je me demande si mes idées et souhaits résultent tout simplement d'une idéalisation naïve, comme de vouloir créer un rapport plus horizontal, où il y a un vrai dialogue, et où les deux partis prennent du plaisir.
Je suis encore une fois 100% d'accord avec Couagga, mais je vais ajouter une autre perspective.
Nous (les humains) vivont en lien étroit avec nos animaux domestiques, et en cela il est primordial, à mes yeux, d'établir des "modèles de fonctionnement" pour que ça se passe bien pour tout le monde.
J'entends qu'on n'éduque pas forcément son hamster à se faire manipuler, mais plus les animaux sont massifs, plus ils ont un "potentiel de danger", plus il est nécessaire de mettre en place des codes de fonctionnement.
Il se trouve que c'est l'humain qui "a le pouvoir" sur l'utilisation des espaces, aujourd'hui. C'est l'humain qui décide que là il va y avoir des chevaux, des vaches, des moutons, ou un ou plusieurs chiens. L'humain a donc mis en place des conditions de vie pour ces animaux, et ces conditions ont une conséquence sur leur physiologie et sur leur psychologie.
De part ces évolutions, nous avons une responsabilité vis à vis d'eux, celle de leur permettre de vivre le mieux possible dans les conditions que nous avons mises en place au départ (par exemple, les espèces canidées jamais domestiquées ne se font jamais couper les griffes, et personne ne vient ajuster leur régime alimentaire ni faire une échographie à chaque boiterie = pourtant, beaucoup de gardiens de chiens font ça !).
Il est donc de notre responsabilité de faire en sorte de pouvoir les soigner à l'instant T (pour les chevaux, cela implique la prise alimentaire et de médicaments, la contention dans un pré donné, les petits soins de bobos du quotidien, le parage des pieds, les interventions médicales en cas de plus gros bobo ou de maladie, etc, etc...), et
en cela nous avons besoin qu'ils coopèrent avec nous (mais eux aussi en ont besoin, pour leur survie !).
Et si coopération mutuelle il y a, on ne peut pas nier que c'est encore l'humain qui maitrise la plupart des choses (le parage par exemple, ça n'est pas quand mon cheval le décide, parce que même si je le faisais moi-même, je ne vais pas rester H24 dans son pré la râpe à la main à attendre qu'elle se dise "allez, j'y vais, maintenant ça me fait envie !"), d'autant plus que certaines interventions peuvent être plus désagréables pour eux (piqure, situation moins "faite pour eux" type monter dans un van pour aller en clinique faire des radios, etc...).
J'ajoute qu'une "maladresse" ou une erreur de compréhension entre le cheval et l'humain peut très facile mener à la mort ou à la blessure très grave pour l'humain. Le contraire est infiniment improbable (sauf si l'humain a une arme, mais c'est moins accidentel du coup).
Je blablate tout ça pour expliquer que si on veut côtoyer les chevaux, on a besoin que les chevaux soient habitués et éduqués à toutes ces manipulations, et qu'ils soient "codés" de façon à ne pas nous mettre en danger à chaque seconde.
C'est en cela que l'humain reste le "chef d'orchestre".
On ça, "on" a développé un langage de communication entre eux et nous, qui s'appuie grandement sur les connaissances que l'on a des chevaux, mais ils font aussi des efforts pour nous comprendre, c'est dans les deux sens

.
Même l'éthologie (qui s'appelle en fait équitation éthologique, l'éthologie c'est la science que pratiquent les scientifiques...), que je pratique également (donc je ne suis pas fâchée avec

) est en fait "juste" un apprentissage et un conditionnement, comme quasiment l'intégralité de notre communication avec le cheval.
L'objectif du bon cavalier (ou du bon "détenteur" d'équidés), c'est de faciliter cette communication et cette coopération en mettant le cheval dans les bonnes conditions pour que ce que l'on attend de lui soit facile et agréable. Et le mettre dans ces conditions, c'est tout un ensemble :
- lui proposer une vie en accord avec ses besoins physiologiques et psychologiques,
- le maintenir en bonne santé physique,
- lui proposer des "exercices" qui sont adaptés à son niveau d'avancement et à sa condition physique et mentale,
- être un "bon chef d'orchestre", c'est à dire cohérent, calme et juste,
- rendre les "exercices" intéressants et motivants pour lui
C'est comme quand on est employeur :
pour favoriser le "bon travail" de ses salariés, il faut les mettre dans de bonnes conditions de travail, leur expliquer clairement ce qui est attendu d'eux, et les motiver. Ca a l'air très simple dit comme ça, mais on apprend toute notre vie à s'améliorer !
Je pense peut-être recontacter le centre équestre, mais.. voilà, j'aimerais pour le moment tout simplement échanger avec d'autres personnes ayant une situation ou expérience similaire, les mêmes questionnements..
Une possibilité intéressante serait (dans ce club qui, ma foi, a l'air plutôt pas mal !) de rester à pied pour le moment, en cours particulier, et d'en profiter pour discuter beaucoup beaucoup avec la personne qui t'encadre. De tous ces points, à chaque fois, de ta vision sur la séance en train de se dérouler (est-ce que le cheval s'ennuie, s'amuse, se rebiffe, etc... ?).
Il faut ajouter quelque chose : j'ai beaucoup parlé de l'apprentissage nécessaire au cheval, mais si on veut rentrer dans ce monde, en tant qu'humain, on doit apprendre aux côtés de chevaux, qui vont jouer les "cobayes" et les "maîtres d'écoles" pour nous. Cette activité n'est pas vraiment la plus fun pour eux (certains adorent !

), et peut nuire à leur motivation.
Si on en a l'occasion, il faut bichonner au maximum ces chevaux qui donnent de leur temps et de leur gentillesse pour refaire pour la 12 000ème fois le même exercice avec un cavalier approximatif (même en travail à pied), et ça passe par des récompenses appropriées au contexte (= une vraie pause de quelques minutes par exemple).