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Des aesh ici ? besoin d'infos
Posté le 22/12/2021 à 09h39
Hello,
Je travaille régulièrement avec des aesh, rarement directement mais j'en croise beaucoup et il arrive qu'on travaille ensemble quand un enfant accompagné l'est sur un temps où j'interviens.
Les recommandations ne sont pas toujours exactement les mêmes d'une région à l'autre manifestement (je n'ai encore jamais vu une aesh avoir le moindre soucis pour avoir rassuré/sécurisé un enfant en acceptant un calin, surtout en maternelle) et dépendent parfois de chaque situation (certaines peuvent être délicates et demander d'avoir un peu de recul).
Globalement ce que je vois être le plus efficace c'est de mettre en place un bon relationnel avec l'enfant (en s'intéressant réellement à lui notamment) tout en cadrant correctement et en ayant espoir dans sa capacité à évoluer/apprendre. Se coordonner avec l'enseignant aussi pour voir ses attentes (niveau sonore, adaptation du matériel ou des consignes...) et ne pas hésiter à régulièrement faire un point pour s'accorder sur ce qui est fait (mais aussi pour faire remonter les réussites & difficultés de l'enfant)
Dans ma région il est très clair que l'AESH a des contacts avec les parents, si et seulement si l'enseignant(e) est présent(e) ou dans le cadre de réunions dédiées (présentation en début d'année, point en cours d'année...), cela évite un certain nombre de problèmes : ceux décris par kiki26 mais il m'est aussi arrivé de croiser des aesh qui essayaient de se "substituer" à l'enseignante, ou même une qui disait du mal de l'enseignante aux parents (vive l'alliance pédagogique...) et s'imaginait que l'enfant ne faisait "rien quand elle n'était pas là" (ce qui était faux). C'est rare mais ça existe malheureusement, tout le monde n'ayant pas construit la bonne distance pro dès le départ.
L'un des principes c'est qu'on fonctionne en équipe, qu'il n'est pas non plus question de déresponsabiliser l'enseignant (l'enfant reste son élève, AESH ou non), ni de faire tout porter à l'aesh (que cela se passe bien ou non). Dans les faits je sais qu'il y a parfois des contacts aesh/famille en dehors (quand le relationnel est bon, c'est précieux) mais c'est rare (surtout que les nôtres courent d'une école à l'autre), souvent c'est pour transmettre une information à l'équipe à un moment où l'enseignante est prise par le reste de sa classe (un rdv qui fait que l'enfant sera absent par exemple...). On essaie de fonctionner dans un cadre qui ne posera pas de problèmes par la suite: s'il y a désaccord entre la famille et l'aesh ou l'enseignante il est préférable de se poser tous ensemble pour en parler et rappeler les rôles de chacun, tout comme il est intéressant de souligner en équipe les progrès
Les accompagnement dépendent de l'enfant accompagné, parfois il faut être très présent, répéter les consignes, s'assurer que l'enfant suit "le bon chemin" pour réaliser son exercice, le relancer en cas de besoin... d'autres fois on visera plus l'autonomie, avec des relances plus distantes. Parfois il s'agira de gérer des crises (plus ou moins prévisibles) et de s'assurer qu'il ne se blesse pas, qu'il trouve un espace pour redescendre... et le reste du temps sera plus "calme". Tout dépend de l'enfant. Et en fonction de ses problématiques il en sera de même pour l'accompagnement en dehors de la classe (certains ont besoin qu'on soit bien présents en récréation, d'autres non...).
Pour la formation, c'est très variable et souvent insuffisant ou pas assez ciblé (surtout au début), mais il y a quelques bases qui sont données dans l'année. Je dirai que le bon sens et la bienveillance envers l'enfant (ce qui n'empêche pas de cadrer) et la communication avec l'équipe restent des bases importantes.
En tout cas, les aesh sont précieuses, dans les équipes où elles sont bien intégrées c'est juste top : certaines équipes enseignantes sont plus distantes... chacun ses choix mais pour moi nous sommes tous collègues et c'est dommage quand on ne peut pas fonctionner ensemble (ce qui reste dans mon secteur la situation la plus courante, de très loin). Elles (il y a très peu d'hommes) sont attendues avec espoir par la famille et l'école, souvent après une attente importante (constitution du dossier, passage en commission + recrutement... parfois c'est très long).