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Travailler dans les chevaux / monde agricole
Posté le 03/05/2022 à 13h50
Je vais te raconter ma propre expérience, tu en feras ce que tu voudras ensuite.
J'ai toujours voulu travailler dans les chevaux, mon père a tenté de m'en dissuader parce qu'il ne voulait pas voir sa fille "les pieds dans la merde" toute la journée. Pas de bol, les chiens ne font pas des chats, caractère trempé il avait, caractère trempé il m'a transmis. J'ai donc fait mais par une voie un peu atypique.
Je voulais faire un CAP de palefrenier-soigneur, j'ai fait un BEPAgri-Elevage bovin laitier. Aucun regret. Ca m'a donné des expériences que je n'aurais peut-être pas eues si j'avais fait comme je voulais. J'ai raté mon BEPA et j'ai donc postulé aux annonces qui se présentaient. A l'époque, internet n'existait pas, pour travailler dans les chevaux, on prenait Cheval Magazine et on regardait les offres d'emploi à la fin du bouquin.
Sans diplôme, je me suis retrouvée à l'Ecurie Bost (oui, oui, chez Roger-Yves BOST) avec un niveau G1 ou 2 et aucune expérience. On m'a dit tu fais ça, tu fais ceci, tu fais comme ça et ça l'a fait. Je donnais même des cours débutants G1 et G2. Ca a duré 9 mois puis je suis partie parce qu'avec la monitrice en place, ça n'allait pas du tout. J'ai donc repostulé ailleurs et ainsi de suite. Par contre, j'ai toujours postulé à des endroits où je pouvais monter à cheval (tant pis si c'était en dehors de mes heures de travail) pour pouvoir progresser. Si on me disait "oui, c'est possible mais c'est payant", clairement, je refusais d'y travailler, c'était signe d'un exploitant d'esclaves. J'ai ainsi travailler dans différentes structures et j'ai progressé jusqu'au G7.
J'ai commencé à monter à cheval à 17 ans alors que je voulais en faire mon métier, à 24 ans, je passais mon G7. Tout le monde me disait, les conseillers d'orientation en tête, que c'était impossible (de travailler dans le cheval sans niveau, sans diplôme), la preuve que non, que quand on veut, on peut, il suffit de s'en donner la peine et les moyens.
A mon tout premier essai (qui a duré seulement 3 jours mais ça ne convenait pas), le monsieur m'a dit "dans le cheval, il y a 80% de travail désagréable pour 20% de travail agréable. Quand on sait ça, on sait à quoi s'en tenir". Et bien il n'avait pas tort et ça m'a toujours encouragée à transformer ça en 70-30 ou en 60-40 voir même en 50-50 mais j'avais choisi en toute connaissance de cause. C'était ce que je voulais faire, c'était le prix à payer pour aller travailler en sifflant le matin alors je m'y suis tenue et je n'ai jamais regretté.
Aujourd'hui les hasards de la vie ont fait que j'ai changé de voie mais si j'avais pu y retourner, je l'aurais fait sans autre.