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Quiebro13

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Reconversion professionnelle
Posté le 07/06/2022 à 14h42

Salut

Pour planter rapidement le décors je me pose énormément de questions niveau professionnel. . .

Je suis infirmière dans la fonction publique depuis 7 ans, titulaire depuis 2017.
On nous avait prévenu à l'école que la carrière moyenne d'une infirmière de la fonction publique était de 7 ans j'en rigolais à l'époque

Clairement je suis à bout, ce qui me fait tenir ce sont mes patients et mes collègues.
Mon unité de soins a fermé il y a presque 1 mois, ça a été chaotique
J'ai super mal vécu cette période aujourd'hui ça va un peu mieux je tente de retrouver un équilibre avec mes nouvelles missions.

L'hôpital publique va super mal, avec notamment de grosse pénurie médicale, une fuite des soignants et de nos cadre/cadre sup
Tout le monde est sur le fil on tient comme l'on peut.

Je ne vous apprends rien.

Mais clairement je ne me vois pas continuer comme ça encore X années.
Je n'ai pas envie de faire de libéral ce n'est pas un post qui me convient et le privé c'est pas mieux que le public.

Je songe de plus en plus à une reconversion mais je ne sais pas par quel bout commencer et ce qu'il est possible ou pas de faire.

Le nerf de la guerre comme toujours l'argent !
J'ai deux crédit immobilier sur le dos, des charges, des factures je ne peux pas me permettre de faire n'importe quoi j'ai besoin d'un minimum pour payer ce qu'il y a à payer !

En 2019 j'ai obtenu un CAP de pâtisserie en candidat libre à l'époque la formation m'a coûté moins de 1000 euros je me l'étais payée seule et je pouvais de toute façon travailler normalement pendant ça n'avait eu aucun impact

Ce CAP je ne peux à l'heure actuelle pas l'exploiter comme je le souhaite. Et mon but n'est pas de partir bosser en boulangerie ou restauration
Mon projet se fera sur du long terme.

J'ai en tête deux autres formations/diplômes

- Devenir psychologue/psychothérapeute ça serait la suite la plus " logique " de mon métier actuel (infirmière en psychiatrie)
Des collègues l'ont fait ça peut se faire en distanciel
Et je pourrais donc poursuivre mon activité principale
Je peux peut être même espérer avoir un financement de mon centre hospitalier.

- Osteopathe animalier (je ne vise pas forcément l'équin mais pourquoi pas du chien/chat/nac)
Le centre de formation le plus proche de chez moi propose une enseignement sur 5 ans avec un prix de formation aux alentours de 45 000 euros clairement je ne peux pas me le payer seule et pour le coup il y a du presentiel ce qui me paraît évident

A qui je suis donc sensée m'adresser pour répondre à mes questions ?
Le service formation de mon centre hospitalier ?

Certain(e)s ont ils déjà eu de tel parcours ? Avec des financements ? Notamment quand le projet n'a rien à voir avec le métier de base ?

Je sais que ça prendra du temps mais j'ai besoin d'être dans l'action et d'espérer pouvoir me sortir de ma situation actuelle qui ne me convient pas même si ça prend plusieurs années

Reine_lezard

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Posté le 15/03/2023 à 07h36

quiebro13 j’avais oublié ton post et je le relis avec intérêt. Comme je te le disais dans mon premier message, j’avais déjà envisagé en 2019 une reconversion professionnelle pour devenir… infirmière. Je travaille actuellement dans l’habitat, je monte des dossiers de demande de subvention et fais du conseil travaux pour des particuliers (y compris, et c’est ce que je préfère, pour de l’aménagement de logement à l’âge ou au handicap). Les conditions de travail sont parfois exécrables et en 2019 j’ai particulièrement subi un harcèlement de mes collègues, d’où mon ras le bol. Mais je n’ai pas eu le cran de me lancer, j’ai avalé quelques couleuvres supplémentaires et j’ai tenu bon.

Aujourd’hui l’idée de reconversion s’impose à nouveau à moi. Des débordements récents m’ont achevé. Et toujours cette attirance pour le milieu médical. J’idéalise sûrement, mais au fond de ma campagne, le métier d’infirmière libérale me paraît être un choix qui me correspondrait bien. Mais quand je te lis, je doute

Penses-tu que les dégradations de ton environnement de travail que tu décris soient surtout liées au système public ? Le libéral n’offre-t-il pas un environnement plus sain ?

Quiebro13

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Posté le 15/03/2023 à 13h41

reine_lezard


Effectivement je ne pense pas que le médical soit le seul corps de métier ou les conditions de travail se dégradent . . .

J'ai pas l'impression que nos conditions déplorables soient uniquement lié au fait que je sois fonctionnaire.

Le libéral a aussi sont lot de problèmes (d'ailleurs ça ne m'a jamais attiré)

Tu ne vas pas pouvoir faire de libéral tout de suite il te faut environ 24 mois ou 3200h dans une structure de soins pour pouvoir exercer donc 5 ans avec tes études.

- Beaucoup de secteurs sont hyper saturés, et tu ne pourras être que remplaçante
- Acheter une patientelle coûte cher

- Il va te falloir te trouver des associer parce que clairement c'est impossible d'être libérale seule, sinon c'est du 24h/24 7j/7

- La concurrence peut être rude pour les soins puisque les patients se transforment finalement en clients et beaucoup de cabinet de libérale bossent avec des médecins pour être sure d'avoir des patients

- Il fait clairement enchaîner beaucoup de soins pour espérer te tirer un bon salaire, donc rester le moins longtemps possible avec tes patients.

- les soins bien payés sont très prisés
- La tarification à l'acte est pour moi un gros problème, en gros si tu as plusieurs soins à effectuer chez un patient : le premier est payé à 100 pour cent, le deuxième à 50 pour cent et le troisième est gratuit.

- la non garantie d'un salaire fixe, et le " stress " de devoir toujours trouver de nouveaux patients

- Tu es seule, sur tes jours de boulot tu peux être appelé au milieu de la nuit ou à n'importe quel moment si un de tes patients ne va pas bien
Sans parler des horaires en coupés qu'il faut accepter

- les conditions de travail sont pour moi encore plus physique faire une toilette au lit dans un lit non médicalisé que tu ne peux pas mettre à la bonne hauteur va te casser le dos
Mobiliser des patients seule avec une grosse corpulence etc . . .

- Tu es seule pour réaliser tes soins, si tu n'y arrives pas personne ne viendra t'aider (un patient difficile à perfuser par exemple c'est pas " grave " mais ça peut vite devenir compliqué si tu ne peux pas lui administrer son traitement)

- La gestion de ton administratif que tu le fasses toi et que ça te bouffe un temps fou ou que tu payes quelqu'un pour le faire

- les charges dans le libéral et la retraite misérable

- Devoir trouver et surtout payer des remplaçants pour tes congés ou enchaîner X jours pour remplacer ta collègue et clairement enchaîner 15 jours ou pire 3 semaines non stop sans aucun jour de repos c'est épuisant.

- L'impact des trajets n'est pas le même si tu bosses en milieu urbain ou rural
En rural tu vas perdre beaucoup de temps dans tes trajets entre tes patients et le temps que tu passes dans ta voiture est du temps " perdu "

Je dresse peut être un tableau très " noir " mais pour moi le libéral n'est pas forcément LA solution
Oui certains arrivent à bien vivre mais clairement pas tous

Dans mon entourage soignant pas grand monde fait du libéral et beaucoup sont revenus a l'hôpital
Ils ont fait du libéral quelques années pour gagner un peu plus mais ont finalement réintégré la fonction publique
Une seule de mes amies gagne bien sa vie (sans que ce soit astronomique) mais est dans un contexte un peu particulier où elle est rattachée à un organisme avec un salaire fixe et une mise de départ.

Quiebro13

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Posté le 15/03/2023 à 14h13

reine_lezard

J'ai vu passer ça et ça m'a fait " sourire " c'est ce que rapporte les soins . . .




Édité par quiebro13 le 15-03-2023 à 14h14



Reine_lezard

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Posté le 15/03/2023 à 19h50

quiebro13 merci beaucoup pour ton retour très complet et sans langue de bois. En plus tu es loin d’être débutante dans le métier, ton avis a vraiment du poids.

Je n’avais pas en tête la course à la patientèle. Dans mon secteur très rural, avec une population majoritairement âgée, j’ai l’impression (fausse peut-être) que la demande est énorme. Le nombre de villages (y compris à proximité des plus grandes villes du département) qui affichent en bord de route, dès l’entrée, « recherche infirmière » ( et médecins aussi d’ailleurs)… mais si comme tu dis, les soins sont si peu coûteux (parce si peu remboursés, on est d’accord), ça met quand même une sacrée pression financière. Cet aspect financier est quelque chose qui m’inquiète beaucoup. J’ai actuellement un salaire correct (certains diraient confortable mais avec un bac+5, 15 ans d’ancienneté, des heures et des heures en rab non reconnues, des dossiers sur lesquels je bosse à la maison le soir et le week-end… ce n’est pas si mirobolant que ça). J’ai peur de ne pas m’en sortir avec moins.

Je n’avais pas pensé non plus aux difficultés physiques. Ma mère était aide-soignante dans un hôpital mal équipé, sans lève-malade, elle a le dos et les genoux foutus. Maintenant que tu me le dis, il est évident que le problème est le même à domicile

Je crois que j’ai une image un peu idyllique du libéral parce qu’en 2019 je suis restée 3 mois en arrêt suite à une fracture de la patte, et j’ai pas mal discuté avec les 3 infirmières qui se relayaient pour mes piqûres. Les 3 étaient ravies d’être dans le libéral, elles n’avaient fait que le minimum en établissement avant de se mettre en cabinet. Elles m’avaient dit que c’était 3 ans d’ailleurs le minimum… l’une d’entre elle en particulier avait détesté son passage en hôpital, elle était en chirurgie et subissait du harcèlement des chirurgiens (oui, le vrai cliché !). Elles semblaient toutes épanouies de faire du soin à domicile, de cette proximité avec leurs patients apparemment bien différente que ce qu’on peut connaître en établissement. M. Machin qui leur met de côté des œufs de ses poules, Mme Truc qui les invite à cueillir quelques fleurs dans son jardin… bref raconté comme ça, j’ai l’impression d’une pratique médicale à l’échelle humaine. Mais voilà, je me méfie beaucoup des images d’Epinal que je peux me monter dans ma tête.

Sinon il y a aussi les maisons de retraite qui recrutent sans arrêt vers chez moi. C’est un domaine qui m’attire aussi. Celle du village voisin a carrément fait un flying en boîte aux lettre dans les villages aux alentours, pour dire qu’ils cherchaient recruter dans plusieurs métiers et qu’ils nous invitaient à venir découvrir ces métiers, avec les possibilités de formation…

D’ailleurs ils cherchent depuis au moins un an un ergothérapeute. C’est un métier qui m’intéresse aussi, et pour le coup j’ai déjà des bases vu que dans mon boulot actuel, je m’en rapproche un peu (sur la partie aménagement du domicile). Malheureusement les salaires sont trop bas à mon goût…

Enfin bref, je suis en plein doute, mais merci beaucoup pour ton précieux retour, très éclairant.
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