Cheval dos creux pour du sport

titicat Excuse-moi de t'avoir froissée à ce point.

Ma bienveillance perso (apparemment mal exprimée...) était de te mettre en garde que remettre ce cheval dans une meilleure attitude physique serait long et demanderait beaucoup de ressenti et de patience par rapport à ce qu'il faut faire avec, que ce soit à pied ou monté...

Perso c'est pas la ligne de dos qui me choque mais l'attitude générale, vaguement sous lui. Je me trompe peut-être, suis loin d'être experte.

La "ligne" de ventre est également problématique, pas en elle même mais parce qu'elle signale sans doute un soucis. Ulcère comme dit plus haut ? Travail mauvais ? (mais alors très mauvais, je sais bien que je n'ai pas vu des centaines de milliers de chevaux, mais des abdos comme ça j'ai jamais vu, même dans les pires centres équestres que j'ai visité )

Si c'est un problème de travail mal fait le soucis risque de réapparaître aussi sec après une période de repos car le cheval a appris malheureusement à travailler ainsi.

Le mieux est donc de remonter et remuscler les abdos et améliorer l'engagement des postérieurs avec une activité n'ayant rien à voir avec ce qui a induit cette attitude : du coup, des balades en terrain vallonné semblent le plus adapté, et amélioreront également le moral. A pied c'est mieux parce que c'est plus facile de laisser l'encolure le plus libre possible, et demander un pas bien franc, y compris dans les montées. Et ne pas se laisser dépasser dans les descentes l'obligera à engager un peu.
Surtout maintenir les sorties en extérieur très régulièrement pour empêcher la réapparition de l'attitude néfaste.

MAIS reste à savoir si le cheval peut sortir en extérieur, chose qu'on ne lui a peut-être pas demandé jusqu'à présent, et est-il suffisamment sécure à pied ? Ce n'est parfois pas exigé des chevaux de sport, même si à mon avis, c'est une erreur.

La tâche, SI elle est réalisable (c'est à dire non due à une pathologie), peut être fastidieuse
Si je me fie à ma très maigre expérience : "remuscler" le mien, qui était juste un peu gras, a pris un an bien tassé, avec des phases de "bas" très marquées car apparitions de problèmes sous jacents qu'il fallait régler. ça a été long et je suis loin de lui demander de gros efforts physiques.

chris38 ok super effectivement je ne l avais pas compris comme cela ?
J ai pas besoin d avoir un compagnon qui saute et soit classé toit les week-ends sur 130...mais juste me faire plaisir donc pas pressé... Et je n'ai vraiment pas envie de le faire souffrir par rapport à son dos quelque un d autre aura peut être moins de scrupule... bref autres débat.
J attend avec impatience la visite veto avec les radios pour voir se qu elle va me dire si oui il peu être travaillé et peu être même me donner un protocole... ou si elle va me dire que son dos va le faire souffrir au travail ou pas...

Je suis assez d'accord sur le fait que ce cheval semble avoir été mal travaillé. Quant à savoir s'il pourra travailler sans se faire mal, seul le véto puis le temps (si tu prends le risque de l'acheter) te le diront.

Certes, le dos et le ventre sont effondrés, mais il semble avoir une conformation de base correcte.

Si tu n'as pas de dénivelé, je dirais de commencer à travailler sur des allures lentes en focalisant sur l'équilibre latéral et longitudinal. Surtout pas essayer de le faire allonger pour allonger, ça le remettrait dans cette posture en creux. Beaucoup de pré et manger la tête en bas devraient aussi aider.

S'il ne boite pas, perso je ne verrais pas de contre-indication à le monter pour des petites séances et cesser dès qu'il s'effondre à nouveau (c'est fatigant de se gainer et tenir cette posture). Si tout avance dans le bon sens, il faudra sans doute prévoir d'adapter la selle assez souvent au début.

Tu nous tiendras au courant de la visite véto et de la suite ?

Bonjour titicat ,

pour moi ce cheval n'a pas du tout un dos creux (juste un garrot fortement long et sorti), il n'est pas ensellé non plus juste une orientation en descente, comme tous les chevaux d'ailleurs, c'est plus ou moins selon l'individu mais rien qui sort de la normale. En revanche il n'a clairement aucune ceinture abdominale, il ne se tient pas, il est avachi, il a une encolure musclée à l'envers, très épaisse (résultat de l'usage d'enrênement combiné à une morpho pas flatteuse) et il semble très gras. Bref, en d'autres termes, il se tient particulièrement mal et il est trop gros . Ce qui indique qu'il n'est pas travaillé ou pas travaillé correctement.
Pour ma part, utiliser ce cheval en l'état pour aller sauter des obstacles montre peu de considération pour sa santé. La blessure due à l'usage d'éperons est déplorable. Significative aussi d'une équitation médiocre et de peu de considération pour cet animal, c'est le fond de ma pensée
ça donne aussi l'information qu'il doit être froid ou mou ou en résistance ou tout à la fois, ce qui me semble logique au regard de sa morphologie actuelle. Il serait bien impulsé, vu el contexte, il aurait peut-être plutôt des blessures à la bouche L'équitation défaillante tire à l'excès ou pousse à l'excès. Ici ça a poussé à l'excès

La visite véto te permettra de savoir ce qui se cache derrière ce corps et cette posture.
Car aussi bien ce cheval n'a pas de pathologies significatives expliquant son attitude, son surpoids et ce ventre gonflé et dans ce cas, il """suffit""" de lui proposer un travail adapté et des conditions d'existence dignes. Mais si s'ajoute au tableau pressenti des pathologies, l'affaire se complique.

Quoiqu'il en soit, le travail sera conséquent même sans pathologie. Car d'une part le cheval n'est, à mes yeux, pas en l'état d'être monté et envoyé sur des obstacles, et d'autres part, il semble y avoir un gros travail de déconstruction des acquis et expériences passées. Cette encolure toute en résistance et la preuve d'un usage excessif des éperons pour obtenir ce que la précédente cavalière visait annoncent déjà le programme.

Il est toujours plus simple de construire que de déconstruire pour reconstruire. Le cheval va livrer ce qu'il sait, donc une équitation incorrecte et préjudiciable qui a déjà fait des dégâts plus que visibles et qu'il va falloir déconstruire avec pragmatisme, intelligence et patience. C'est triste mais c'est aussi un travail passionnant que de réparer ces chevaux.
Cela ne signifie pas que c'est impossible mais qu'il faut en avoir sacrément sous la pédale en terme de connaissances, d'expérience et de patience. Ou alors un bon porte-monnaie pour trouver le professeur compétent qui pourra te guider dans cette aventure, sans regarder à la dépense.

Si tu as fait un essai, garde aussi en tête que cheval mal construit et trop gros c'est comme un cheval trop maigre : la personnalité, l'influx, les compétences réelles sont difficilement décelables.

Bon courage dans ta décision.

couagga c'est marrant, tu parles tellement bien que tu donnes presque envie de prendre ce cheval pour relever le défi de réaliser le travail que tu décris si bien !

couagga whaouuuu.... c est tellement bien expliquer ? et je suis totalement d accord avec la moindre ligne....
Effectivement si le veto et les radio disent OK je compte bien reprendre tout le travail avec lui et créer une réel complicité.
Ton post me donne vraiment envie de relever le défis.

couagga

Personnellement c'est le genre de travail qui m'a toujours passionné et le plus appris.
Mais par contre, à mon sens, il faut impérativement oublier dès le départ le fait d'avoir des objectifs précis de réussite, car c'est un peu la pochette surprise. Impossible de savoir à l'avance le temps que ça prendra et pour quel résultat. Progression il y aura si on s'en donne les moyens c'est sûr, mais impossible de savoir exactement ce qui sera atteint et atteignable.

Le cheval y trouve de toutes façons son compte car son état physique/mental s'améliorera et sa relation à l'équitation/au cavalier/à l'humain en général aussi, le cavalier qui n'a de souhait que d'approfondir sa capacité d'adaptation et de développement de son équitation sera servi également. Par contre le reste, notamment un plan de carrière, c'est au petit bonheur la chance.

couagga
J'en profite pour poser une question :
Typiquement dans un cas comme celui-ci, ne faudrait-il pas laisser un peu le cheval au repos afin de laisser fondre cette mauvaise musculature et repartir sur une bonne base ?

Ou ca ne change rien ?

Personnellement je ne mettrais pas au repos un cheval comme ça.

D’abord pcq il risque de prendre plus de ventre et donc d’accentuer sa lordose.

Ensuite, on ne peut pas compter sur le fait qu’il « perde » uniquement ses mauvais muscles pour recommencer sur une base saine. Car il va fondre musculairement de partout ( bon et mauvais muscles ).

Muscler un cheval c’est trouver le bon équilibre entre les muscles agonistes ( ceux qui permettent de créer le mouvement) et les antagonistes ( ceux qui font le mouvement opposé). C’est une histoire de musculation et d’étirement, on ne récupère pas un muscle en le laissant se demuscler mais en l’étirant.

Si je devais récupérer un cheval dans cet état je ferais dans un premier temps du cardio avec extension d’encolure ( trotting, ballade… ) pour le faire fondre et étirer ++ la chaîne musculaire postérieur. ( en gros celle du dos et de l’encolure + trapèze)

Ensuite viendra le travail musculaire globale . C’est la qu’intervient le niveau du cavalier et le bon encadrement avec un coach compétant pour ne pas tomber dans les travers d’un cheval musclé à l’envers.

bagavia merci pour ces explications

Effectivement vu comme ça, ça paraît logique

midame

Oui pour moi la première étape c'est effectivement une mise au repos total. Selon l'environnement, les résultats de la visite véto, peut-être des choses à mettre en place au niveau alimentation pour aider à faire dégonfler la bête, la mettre un peu au régime, vérifier le protocole de vermifugation, envisager une cure de probiotique, un drainant…, bref, travailler sur l’adaptation et le confort alimentaire. Une mise au vert pour qu’il se vide un peu la tête, amorcer le désancrage des mauvaises routines de travail, établir un contact relationnel totalement indépendant de tout travail équestre (ni à pied, ni monté, juste des visites de courtoisie pour apprendre à se connaitre). Un passage vers un bon ostéo, puis un bon dentiste et que le cheval profite de cette remise en forme pour se sentir, bien, libre, sécurisé suffisamment longtemps pour redevenir perméable à toutes demandes dans le cadre d'un travail sans se refermer comme une huître ou grimper au plafond.

Au bout de plusieurs semaines commencer une approche plus cadrée pour renouer avec l’effort. D’abord l’effort de concentration, d’attention, d’écoute. Ça permet aussi de tester les acquis (quels mots/sollicitations en face de quelles réponses) et d’observer les disponibilités physiques. Sans avoir d’objectifs. Pour moi ça consiste essentiellement aux bases d’un travail en longe, très simples, sur de courtes séances. Sans nouveauté d’une séance sur l’autre, juste pour faire connaissance, observer, instaurer une routine accessible, simple, favorisant la réussite. ça permet de contrôler les bases éducatives, la connaissance du positionnement, des distances, des ordres vocaux simples, du rapport aux outils aussi. De fait, ça peut engendrer un premier travail pour reconstruire des bases saines, revoir les fondamentaux, notamment le rapport aux outils qui me semblent souvent défaillant.
Tout faire avec patience, encouragement, doucement mais fermement avec une distinction franche entre ce qui est ok et ce qui ne l’est pas donc beaucoup de R+ sous toute ses formes et un R- qui repose essentiellement sur l’interruption des mauvaises réponses dans le calme, sans heurts et la réitération de la demande sans modification (il faut donc être sûr de la bonne formulation de la demande) et cela autant de fois que nécessaire, donc sans regarder au temps qui passe.
Se contenter de peu, donc beaucoup décomposer, et récompenser énormément.
L’idée est bien de mettre dans la réussite tout en plaçant un cadre de travail très accessible, simple et hyper clarifié.
C’est sur cette base correctement reconstruite et consolidée que pour moi le reste devient possible. Un grand ménage dans le travail comme dans la nature de la relation. Tant que les fondements ne sont pas remis correctement et solidement en place tout ce qui suivra sera fragile, instable, sujet à régression, les limites de la progression se feront ressentir. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à consacrer des semaines, des mois, sur cette étape à mon sens, ni sur celle qui précède de la mise au vert.

bagavia Mais sur un cheval comme ça, on ne part pas sur du trotting ni sur des extensions ? Ce n'est pas un travail anodin

Je plussoies couagga à fond !

tekesuta

Je parle d’un point de vu biomécanique/ musculaire, je ne connais ni l’état de santé du cheval ( ça dépendra de l’avis du veto et des radios) ni son état « psychologique/traumatisme »

Encore une fois c’est un avis personnel, pour moi le repos total n’est pas tjs bénéfique.