lhditon
Pour moi il y a deux choses à travailler.
Tout d'abord toi et la pression que tu te mets concernant ce problème.
Oui, c'est pénible de devoir s'arrêter tous les 3 m et avoir un cheval qui bugge. Mais il ne bugge pas pour rien (même si toi tu ne vois pas la cause, il y en a une) et lorsque tu te crispes intérieurement à cause de cela et que tu craques, tu envoies des informations qui confortent ton cheval dans son attitude.
Si toi, son partenaire de balade, tu as un comportement "négatif" cela lui confirme que la situation est négative et ça ne l'invite donc pas à être allant et serein.
Donc accepte la situation, accepte son comportement, accepte son besoin et gère son besoin plutôt que le tien
. Lui il a besoin de regarder, toi tu as besoin d'avancer. Conflit d'intérêt.
Occupe toi de son besoin, mets toi à sa place, synchronise toi avec lui et agit comme un leader rassurant. Si tu combles son besoin d'observation (toi tu penses perdre du temps mais en fait tu travailles insidieusement à en gagner dans le futur), son besoin de coordination (vous êtes en accord sur la gestion de la situation qu'il perçoit) alors il va se détendre et de plus en plus se référer à toi. Donc peu à peu, il arrêtera de décider seul ce qui mérite un arrêt et se fiera plus à ton attitude à toi. Donc, il avancera mieux.
ça c'est le travail sur toi pour sortir de votre "opposition d'opinion" en balade
Donc, tu pars sur un tour de 10 min en sachant qu'il en prendra 30. Ne cherche pas à faire 10. Tu fais ce tour en prévoyant 30 min avec 40 pauses prévues
Tu ne seras plus contrariée, tu resteras détendue, ça va aider ton cheval à se sentir bien et en confiance. Ne juges pas de la valeur de sa motivation à s'arrêter, concentres toi juste sur l'accompagnement de la situation.
Ensuite l'autre travail c'est : arrêter de tirer. Comment faire bouger un cheval qui ne veut pas bouger sans batailler avec ? Basé sur ce que j'ai fais avec ma jument ultra regardante qui se figeait facilement pour un oui ou un non et qui a très bien marché, et sur ce que je fais avec tout cheval qui bloque en main et ça marche très bien.
ma jument peureuse a vraiment besoin de comprendre et être rassurée. Donc quand elle bloque, je m'arrête avec elle, revient à hauteur de son épaule, lui parle sur un ton neutre et amical (un peu toujours les mêmes mots), je regarde toujours dans la même direction qu'elle avec intérêt, je pose ma main sur son garrot et la grattouille (c'est un endroit qui aide à la décontraction quand on gratouille, comme un genre de grooming), je vois le moment où elle se relâche, et à ce moment je la félicite de la voix et lui donne l'ordre vocal de mise en avant en entamant moi-même la marche.
Comme je ne tiens jamais la longe en tension quand je mène les chevaux, ils sont éduqués à emboiter mon pas, synchroniser leur allure sur la mienne, alors ma jument se remet en marche avec moi "comme à son habitude". Et je félicite en même temps. Et si elle s'arrête à nouveau au bout de 3 pas, je recommence.
Quand elle reprend une bonne marche dynamique à mon côté, sans cesser de marcher, je donne une récompense en répétant le mot de la mise en avant.
Au début elle se figeait très souvent et mettait parfois du temps à repartir. Je n'ai jamais changé de méthode. Je reste très calme, je m'intéresse à ce qu'elle regarde même si je ne vois rien, je me rapproche d'elle, je l'aide à se relâcher, et on repart ensemble. Elle s'est de moins en moins arrêté, repartait de plus en plus rapidement. A présent elle s'arrête exceptionnellement et on repart très vite.
Et cela malgré lceux qui me disaient qu'elle se foutait de moi et que je la récompensais en agissant ainsi
... En attendant la méthode n'a pas conforté la jument dans ses arrêts ni aggravé la situation, bien au contraire, le problème est réglé sans aucun conflit ni craquage
Et maintenant, quand la jument a de gros flips, elle vient vers moi et se synchronise, si j'y vais elle y va, elle va même beaucoup plus vite et spontanément voir de plus près ce qui l'interpelle, bref, c'est tout bonus avec une jument super confiante et plus autonome.
Si le cheval n'est pas peureux et marque des arrêts, l'objectif est de ne pas le laisser s'ancrer dans l'immobilité. Sans forcément chercher à aller en avant, il faut surtout désaxer les épaules par rapport aux hanches pour provoquer un mouvement le plus vite possible. Si on emmène la tête et l'encolure de côté, les épaules suivent, et dès que les antérieurs bougent, il faut féliciter, tout en continuant à bouger. Peu importe si le cheval ne fait qu'un pas d'un côté, puis de l'autre, et que la progression se fait en zig zag, l'objectif c'est d'empêcher le cheval d'utiliser sa force d'inertie, de ne pas tirer ni entrer en opposition. Il est très facile d'entrainer les antérieurs dans un pas de côté, souvent les hanches suivent et c'est l'entretien de la mobilité qui est essentiel et permet de récompenser et garder un collaboration positive. Le principe est toujours le même : si le cheval retire un bénéfice d'une situation, il va être motivé pour reproduire la situation. Si on l'encourage et le félicite lorsqu'il bouge, il va être plus enclin à bouger de lui même.
Au début on ruse donc en déclenchant un mouvement latéral des épaules, même si ça nous détourne un peu du tracé en ligne droite prévu, mais le plus important c'est d'abord d'éviter l'ancrage dans l'arrêt, la mise en résistance du cheval et un rapport de force perdu d'avance pour le tirer en avant.
A voir selon comment ton cheval est quand il s'arrête. Juste hésitant ? Manque motivation ? Inquiet ?... en fonction, l'une ou l'autre approche, ou un mix des deux...