Pour moi c'est les 2.
il y a des tests de "personnalité" pour chevaux, dès poulains , où on confronte les chevaux à des "imprévus" :
surprise visuelle (ex parapluie qui s'ouvre brusquement) surprise auditive (bruit de klaxon) des "monstres" posés dans un endroit connu (un gros objet posé dans le pré ou le paddock... )
Dès leur naissance certains chevaux sont super craintifs et d'autres plus posés et curieux.
Ensuite il y a des réactions différentes selon le sang ou l'expressivité des chevaux.
Je connais un espagnol que tout le monde taxe de trouillard, au moindre pet de mouche il saute en l'air.
Puis je me suis rendue compte que c'est un cheval pas plus peureux qu'un autre mais ultra-expressif. Là où un autre cheval va sursauter, lui il part au galop, si quelque chose de "nouveau" intrigue paisiblement mon mérens, lui il ra renâcler, trépigner, s'approcher, s'enfuir, faire tout un "cinéma"....
Le genre de cheval du genre dont on pense qu'il se jette sous un camion pour "échapper" à la chute d'une feuille morte.
Et à force de le côtoyer je me suis rendue compte qu'il sait très bien ce qu'il fait ! s'il risque de se cogner ou qu'il n'a pas la place de faire son cirque favori, il s'abstient, s'il aime bien faire la comédie en voyant la brouette dans un grand pré il peut faire des tours de galop en pétant en l'air, si c'est dans un box il jette juste un oeil de travers, s'il est attaché il serre les fesses sans bouger ...
Il n'est pas submergé par ses émotions et ne perd jamais de vue où il est, de quel espace il dispose, son intégrité physique, son confort.
Alors qu'il y a des chevaux qui pètent complètement les plombs par peur, au point de se jeter sur les voitures, casser un van etc.
Il y a aussi des personnalités plus ou moins grégaires.
Mon mérens n'est pas du tout un "suiveur" et quel que soit le cavalier, il n'est pas trouillard, le sang froid. Il n'aime pas les conflits et est obéissant.
Si le cavalier est timide/ hésitant / pas sûr de lui, va juste prendre des initiatives comme se traîner (pourquoi faire un effort si on peut flâner) s'arrêter (moins j'en fais, mieux je me porte) ou encore se planter dans l'herbe (si la personne là-haut ne sait pas quoi faire, il décide lui-même de son emploi du temps)
Un cheval craintif aime bien se "calquer" sur l'attitude du cavalier, il "suit" la personne calme, sereine, sûre d'elle qui lui apporte un "confort" car le cheval se sent protégé, guidé et pris en main.
S'il est craintif et peu grégaire, ou bien s'il n'y a pas de relation entre le cavalier et le cheval, ou si le cheval est confronté à "trop" de stimulation ... il va forcément y avoir conflit, rétivité, refus, dérobades...
Du point de vue du cavalier : si le cavalier est instable, craintif, pas sûr de lui, un cheval hésitant va hésiter encore plus... Un cheval calme risque de commencer à se poser des questions (pourquoi il sursaute là-haut ? Y a-t-il un danger que je n'ai pas perçu ? )
Si le cavalier est calme et paisible, rien de tel pour rassurer un cheval anxieux.
J'ajoute aussi au problème l' "expertise". Un cavalier novice qui ne se rend pas compte du danger, très sûr de lui, peut très bien braquer un cheval sensible, juste en le mettant dans l'inconfort par rapport aux aides. Une mains trop dure ou un cavalier qui rebondit sur le dos ne vont pas rendre trouillard un cheval aguerri, mais un cheval agacé va se tendre et se crisper ce qui influera sur son comportement vis à vis des stimuli extérieurs.
Ca fait bcp de paramètres de "variables" mais comme toujours avec le vivant.
On part avec le caractère de base du cheval,(inné)
on y ajoute l'expérience acquise (un trouillard de 2 ans sera moins trouillard à 12 ans, s'il a été éduqué, désensibilisé, dressé)
le cavalier est aussi un "paramètre" selon son degré d'expérience équestre, son caractère... et aussi des fois son état d'esprit au moment M... On n'est pas aussi "disponible" pour gérer un cheval si on est trop fatigué, énervé, endeuillé etc.
Citation :
Mon moniteur pense le contraire, pour lui, c'est la faute du cavalier, soit parce qu'il est stressé, soit parce qu'il n'anticipe pas assez la situation, pour lui, ce n'est pas un trait de caractère du cheval, pour lui à la base, il n'y a pas de cheval sur l'oeil.
je pense que ce moniteur se trompe, il y a des "caractères de base".
après à sa décharge, normalement les chevaux d'instruction sont choisis sur leur placidité, leur faculté à encaisser les erreurs sans se formaliser, et si plein de cavaliers montent le cheval X et s'en sortent, c'est normal qu'il pense que le cavalier Y, qui est angoissé et n'arrive à rien, soit la cause de son propre échec.
Citation :
J'ai le cas d'un adolescent dans l'écurie ou je monte, qui fait du concours de dressage en niveau club, et qui est pénalisé en concours car son cheval est sur l'oeil, fait des écarts, et refuse d'aller à certains endroits du carré parce qu'il voit des fantômes, même si ce gamin arrive à gérer le cheval et arrive à le faire avancer, il est pénalisé
là plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu :
la cavalier est stressé par le concours et le cheval le sent, se tend et fait des bêtises
le jeune cavalier est encore un peu trop "vert" pour sortir le cheval en concours (problème technique, de "niveau"
le cheval est encore un peu trop vert pour réussir en concours (pas assez désensibilisé, pas suffisamment familier avec l'ambiance "concours"... Tout ça, ça s'apprend !