C'est aussi une question de point de vue.
Je suis l'héritière d'un terrain qui appartient à mon père. Il est au milieu d'une immense forêt très préservée et un sentier passe par là et il y a des bâtis... Les chasseurs s'en servent, les randonneurs et alpinistes aussi.
Sur le cadastre, même moi j'arrive pas à retrouver avec exactitude la parcelle car elle est engoncée dans une autre gigantesque. Le sentier n'est pas privé. Les bâtiments et le terrain sur lequel ils sont le sont, techniquement.
Après, il n'est pas prévu d'en faire quoique ce soit pour le moment. Alors ça me/nous va bien que les usagers de la montagne s'approprient le bâtiment car ils entretiennent les accès, ils retapent la toiture de fortune ce qui protège les murs porteurs centenaires et la charpente. Autant dire que ça nous arrange !
Ce terrain, on hésite encore sur quoi en faire. Si les bâtis redeviennent habitable, ils seront de facto fermés au tout venant, question d'intimité. Mais le sentier a toujours été là, même du temps de mes arrières grands-parents qui mettaient un poing d'honneur à laisser la montagne accessible à tout le monde !
Alors même si un jours on décide de se lancer dans la réhabilitation des deux maisons, le sentier restera accessible, malgré la piste forestière adjacente. Parce que c'est ce qu'ils ont décidé et ont toujours fait, c'est leur philosophie de vieux montagnards. Et pourtant c'était pas des tendres.
Dans pas mal de pays européens, surtout en Europe du Nord, il y a un
Droit d'accès à la Nature qui fait que si les jardins, champs etc sont à l'usage du propriétaire seul, le reste des terrains, même privé, peut être utilisé par tout un chacun, par exemple pour une promenade ou du camping, s'il respecte la loi (ne pas importuner le propriétaire, ne pas abîmer la nature... Des trucs très bêtes). Il y a une différence entre zones privatives et privées.
C'est juste une autre culture et une autre façon de dire que oui, l'accès à la nature non exploitée est à tout le monde.