nanouetbabane
Concernant l'aliment complémentaire que tu cites, par où commencer?
Tout d'abord, étiquetage pas en accord avec la réglementation européenne et donc française: vague, confusion dans les composés considérés comme des matières premières, et les additifs (typiquement oligo-éléments, vitamine)
Pour la levure de bière, soit c'est un co-produit issu des industries de fermentation et donc "juste" source de nutriments hautement digestibles (pas d'allégation probiotique normalement autorisée), soit c'est un VRAI probiotique, donc soumis à autorisation spécifique, avec un numéro d'enregistrement auprès de l'UE, et une obligation de mentionner de quel probiotique il s'agit et de sa dose d'incorporation.
idem quant aux incertitudes sur le melon (on parle d'extrait de melon dans la description versus de la pulpe dans la composition, ce n'est pas pareil, tant au niveau réglementaire qu'au niveau de la teneur en actifs).
ensuite, sur la teneur en nutriments (vitamines, minéraux): je vais prendre l'exemple des oligo-éléments, car j'ai les valeurs des recommendations en tête (normes NRC, donc les américaines, mais sensiblement proches des valeurs typiques françaises), et pas celles des vitamines. Pour le cuivre et le zinc par exemple, les doses recommandées couvrent à elles seules les besoins d'un cheval de 500 kg exerçant un faible activité physique.
Pour pouvoir faire un bilan des besoins complémentaires, il faut connaître: le cheval (type, poids, âge, activité), et son alimentation. De là, on peut calculer s'il faut effectuer une complémentation, laquelle, et à quelle dose.
Dans le cas présent, il y a pas mal de chances que si on ajoute les composants typique apportés par le reste de la ration, à dose recommandée, il y a des risques d'excéder les apports. Un léger excès n'est pas forcément un souci, par contre un excès trop important peut avoir des conséquences plus néfastes qu'une légère carence. L'exemple typique est la toxicité connue du sélénium, dont le niveau est très proche du besoin.
Enfin, les sources d'oligo-éléments. Les sources inorganiques (sulfates, oxides) sont les moins chères ET les moins bio-disponibles. Les recommendations de couverture des besoins sont basées sur la disponibilité et l'absorption des formes inorganiques. Ensuite, les formes organiques (ici, Oligos appelés chélates), souvent plus chères ramenées à l'unité de métal que les formes inorganiques: le terme chélate couvre plein de types de produits différents, chaque forme chimique ayant des biodisponibilités différentes.
Qui dit plus disponible implique aussi que pour couvrir les besoins, il est nécessaire de donner moins d'oligo-éléments s'ils sont sous forme organique que sous forme inorganique.
Dernier point avant de conclure - l'aspect environnemental annoncé concernant le packaging. Oui c'est bien d'avoir une jolie boîte en carton, mais c'est aussi parce que depuis peu, les industriels qui vendent des produits au consommatuers sont significativement taxés sur les emballages plastiques... EN plus, si on veut vraiment avoir une conscience environnementale, on pense aussi (et surtout) aux émissions de substances polluantes via les excrétions de nos amis à 4 pattes, à savoir: azote (protéine), Phosphore, Potassium, Zinc (et éventuellement cuivre). Cela implique d'abord de faire un calcul précis des besoins en fonction de la ration de base et du profil du cheval (âge, poids, activité,...). Et ensuite, favoriser les sources de supplémentation hautement absorbable (type oligos organiques): comme l'absorption et donc la rétention en métal est améliorée, alors il est possible de diminuer significativement le niveau de supplémentation pour couvrir ces besoins, et qui va aussi significativement réduire l'excrétion de ces nutriments, et donc réduire la pollution
BILAN: un joli discours, beaucoup de blabla, pas top niveau réglementation, et surtout, très cher (0.9 € par jour pour un cheval de 500 kg

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