lamparo21
Citation :
Alors je sais que l'on va me dire.. qu'il faut le.laisser au fond du champs, qu'il n aime pas le transport, qu'on doit entendre ce qu'il nous dit.. Mais même si l'on aime nous chevaux profondément, on est aussi "profesionnels" et à un moment faut qu'on pense comme une entreprise parfois...
c'est la cruelle loi du compromis s'appliquant au vivant lorsque l'aspect de rentabilité économique entre en jeu.
Les questions à se poser, à mon avis, sont :
- la capacité du cheval à voyager ne va t-elle pas se dégrader encore plus en lui rendant cette situation qu'il vit déjà mal encore plus pénible ? Au final cela pourrait aboutir à un cheval qui va devenir de plus en plus difficile à charger.
- Sur la route, on n'est jamais maitre de tout et de fait pas à l'abri un jour, malgré toutes les précautions, de devoir avoir un coup de frein un peu raide, un virage qui surprend... Si le cheval n'est pas en possession d'une certaine liberté à pouvoir gérer ses aplombs en situation de réflexe, lorsque son équilibre est mis à mal assez soudainement, il risque de faire une sacrée mauvaise chute, d'être dans l'incapacité à se relever, de s'affoler... Bref, entravé, le risque de blessures ou d'aggravation des blessures augmente. Et là encore, une telle expérience risque de ruiner définitivement la capacité à transporter l'animal.
Alors oui, ce cheval n'est peut-être pas fait pour voyager, du tout. Ce qui ne signifie pas obligatoirement qu'il doive rester au fond du pré mais peut-être plus simplement qu'il n'a pas les qualités requises pour être déplacé sans absolue nécessité. Bref, pas adapté à une carrière sur les terrains de concours que ce soit en amateur ou en pro
Ce ne sera pas la première fois qu'un cheval ne répond pas à ce à quoi on le destine, et dans ce cas, à mon sens, il m'apparait toujours plus sage et moins risqué de revoir la destination d'usage plutôt que de trouver des solutions qui n'en sont pas vraiment et qui ont de grandes chances à terme de dégrader les comportements de l'animal et le rendre définitivement rétif ou dangereux. Economiquement, ça ne sera pas mieux.
J'en connais quelques uns des chevaux avec des papiers de ouf, des qualités au dessus du lot, et qui finissent en chevaux de balade du dimanche ou en tondeuse parce que certains ont voulu passer outre des indices comportementaix d'incompatibilités avec les exigences même trés basiques liées aux nécessités d'une carrière sportive (même sans grande prétention). ça ne se termine jamais trés bien.
Parfois ça murit insidieusement au plus profond du cheval puis un jour ou l'autre ça finit par sortir. Les chevaux ne sont pas méchants, juste, à force de ne pas être écoutés et de ne pas avoir pu bénéficier de solutions adaptées plutôt que de subir des solutions d'évitement, ils montent d'un cran ou 2. les crans de trop.
Je témoigne juste ici car je fais partie de ces personnes qui sont arrivées après,... Quand les chevaux ont basculés, qu'ils ont fini par être sortis du circuit car devenus "ingérables" ou "dangereux". Alors qu'en fait non, c'est juste que certaines activités, certains modes de vie, certaines méthodes ne sont pas compatibles avec leur sensibilité, même si sur le papier ils sont taillés pour, dans la tête ça ne suit pas
Et en disant cela je ne dis pas que les modes de vies, activités ou méthodes en question seraient toutes maltraitantes

pas du tout. Oui parfois il y a des maltraitances mais souvent il y a juste incompatibilité et comme le cheval est plein de qualité, un bon papier, qu'il a par ailleurs peut-être un chouette caractère, une belle personnalité, qu'il est attachant, bref... on y croit... mais en fait non, il n'est pas fait mentalement pour ce à quoi on le destine et il y a des situations précises où ça coince ouvertement et c'est là que l'insitance et les stratégies finalistes risquent de dégrader les choses.
Mentalement un cheval peu avoir un coup de saut de ouf mais ne jamais parvenir à gérer émotionnellement l'effervescence d'un paddock sur un terrain de concours. Il peut avoir un mental de fou sur un terrain de concours mais ne jamais parvenir à gérer la situation du transport.
Certains arrivent à apprendre et d'autres ne s'y feront jamais.
Pas toujours évident de savoir quelle sera la marge réelle de progression. Mais ce qui est sûr pour moi c'est que les solutions envisagées et mises en oeuvre doivent apporter une solution au cheval, solution qui permettra à l'utilisateur d'arriver à ses fins. Si la solution ne donne un confort qu'à l'utilisateur au détriment du cheval, ça va finir par dégénérer à terme