Cheval anxieux en concours

eponine19
Je réponds tardivement.
Tu as beaucoup d'expérience de la compétition, beaucoup plus que moi notamment (et que plein d'autres).

Je base mes réponses sur de la lecture, des observations et mon expérience propre, qui est assez maigre.
Pour faire des petits ama en dressage j'avais une ponette très gentille, et très émotive. La concernant, sortir beaucoup dans un environnement inconnu n'a pas été productif. Par contre sortir régulièrement en extérieur sur des chemins connus était utile, à condition de répéter très régulièrement. Si je résume, elle devait être habituée à un trajet ou un environnement donné, sans faille dans le système (élément déclencheur anxiogène) pour être à l'aise. En concours, les conditions étaient en permanence instables, même sur une piste connue, on ne répète pas deux fois les mêmes conditions.
La concernant, je pense qu'il aurait été préférable d'insister sur la phase de routine en intérieur et en extérieur, tard, et ne la sortir qu'une fois mature dans son mental et son corps. Moi je l'ai amenée en concours à 4 ans, et elle a même subi Lamotte à 5 ans. C'était bien stupide car à l'époque, tout flippée qu'elle était, elle était aussi plus franche.

Du coup, avec la jument que j'ai eue ensuite, j'ai fait l'inverse, peut-être à l'excès. En plus elle avait du sang cette fois. Elle a vu son premier concours à domicile à 6 ans, le premier à l'extérieur à 7 (et le suivant à 11 lol). Par contre j'ai fait des locations de terrain pour aller travailler. Cette jument-là, c'est un caractère très sûr. Si jusqu'à 7 ou 8 ans, elle pouvait fuser un peu sévèrement en carrière et en extérieur, elle s'est posée. C'est un 4x4 dehors et en concours son mental est formidable, et sa motivation supérieure à la maison (où elle est vite blasée). Pour le coup, je ne l'emmène régulièrement que depuis l'an dernier. Elle a 12 ans, et c'est très plaisant.

Alors du coup les pistes pourraient être:
- au contraire de la logique de sortir plus pour routiner, sortir moins car on ne peut pas routiner sur un environnement instable.
- sortir moins, mais aller travailler à l'extérieur.
- inonder le cheval de feedback positif: j'essaie de faire ça. Ma jument est stressée au moment de la pose des protections. Pour chaque étape de sa préparation concours je vais la récompenser (friandises, grattes bien placées). Sur le site, privilégier tout ce qui lui permet de manger et d'être bien. Le moindre coin d'herbe est bon à prendre et la recherche d'un coin calme.

Le box: pour ma ponette c'était pas mal, mais ça n'a pas du tout rassuré ma jument au contraire. Elle a préféré être attachée au camion, voir d'autres chevaux et manger son foin.

J'ai essayé le BeQuiet pour ma ponette qui était si anxieuse que le simple fait de pionter changeait son comportement. A la fin je ne la nattais plus. Ce genre de détail compte. Je n'ai essayé qu'une fois, sur son dernier concours qui s'est bien passé mais je ne saurais dire si c'est en lien.
Sur la jument, jamais rien. Au contraire une cure de redcell à chaque préparation de sortie, mais pour d'autres raisons.

Je reprends les profils de chevaux avancés par l'éthologue Léa Lansage (ethologie cognitive que précise): certains chevaux sont moins attentifs à la maison et se mettent mieux avec leur cavalier en extérieur. Au contraire les chevaux très sensibles sont facilement perturbés dans leur confiance en leur cavalier quand ils doivent en plus gérer un environnement inconnu.
Le savoir c'est déjà pouvoir s'adapter.