Désaccords au niveau des méthodes

Je pèse les choses : suis-je capable d'attendre de trouver le bon endroit ou le plus important est-il de monter absolument ?

Un endroit qui ne me correspond pas : je pars pour trouver ce qui convient.
Je regarde aussi les concessions que je suis capable de faire : prix, distance, fréquence, DP sans cours si le prof est incompétent etc...

Je pense exactement comme ça aussi : j'aime les chevaux, mais pas forcément pour les monter, bien souvent parce que ça les ennuie/leur fait mal, en club en tout cas.
Je n'ai pas non plus forcément les moyens et l'envie d'avoir mon propre cheval.
Donc comment faire quand pour pouvoir cotoyer et s'occuper de chevaux, il faut pouvoir aller dans un club, et donc bien souvent monter avant de pouvoir s'en occuper ?
Bien sûr je ne connais personne du milieu non plus.

Du coup ce que j'avais fait quand j'en avais vraiment marre d'embêter encore plus ces chevaux de club en les montant (mal, le plus souvent ...) : j'avais garder ma licence d'équitation et j'ai commencé à faire du bénévolat dans mon club. Idem, là-bas il n'y avait pas assez de prés pour sortir régulièrement les chevaux et donc ils sortaient tous les deux jours min dans le manège où on les faisait tourner ... Ou sinon bien sûr ils sortaient juste pour être monté.

J'aidais donc à tout ça : entretien des boxs, sorties des chevaux, distribution de nourriture, aider à préparer les poneys pour les cours etc mais je me proposais aussi pour faire des choses anexes : aller emmener brouter des chevaux, les amener au paddock ou au pré exceptionnellement, les faire tourner en liberté ou les laisser faire ce qu'ils voulaient dans le manège, les brosser. J'allais aussi faire des longues séances de gratouilles pour ceux qui aiment ça (à la fin je connaissais les endroits favoris des chevaux, et ceux qui n'aimaient pas être touchés), leur tenir compagnie simplement, leur apporter des touffes d'herbes, un peu de foin.
Bref essayer de rendre leur quotidien un peu plus agréable, même si c'est bien peu ...

Tu peux toujours faire ça, t'inscrire dans un club, prendre une licence pour question d'assurance et proposer ton aide une fois qu'ils te connaissent bien.

Après, je sais aussi qu'il existe des clubs plus tournés vers le bien-être du cheval.
Se renseigner du côté des clubs qui pratiquent l'équitation éthologique avec des méthodes éthologiques, et qui sortent les poneys et chevaux au pré ensemble (pour moi, ça a tjrs été un gage de bien-être pour les chevaux ...).

Pour moi ça dépend de ton statut déjà ? Si c’est à titre pro c’est compliqué
Et je côtoie énormément d’anciens grooms, palefreniers ou autre qui ont arrêté oour ces raisons.

Si c’est pour remonter il faut bien choisir ta structure, mais après les clubs ont forcément un objectif de rentabilité donc on rentre souvent dans les questions de type X n’a pas envie de bosser mais il y a un cours …

Sinon il faut prendre une dp, pourquoi as uniquement pour des soins. Je viens de voir passer une annonce de quelqu’un qui à besoin d’un relai pour chouchouter un vieux cheval, c’est gratuit …

Je ne parle pas forcément que de monter mais même juste s'occuper des chevaux (nettoyages, nourir, brosser,...).
Pour ma part, j'attends encore de trouver le bon endroit et je me demande même s'il existe. Si ce n'est pas le cas, je ne reprendrai probablement pas à moins d'avoir un jour le temps, l'argent et l'energie d'avoir des chevaux issus de sauvetages à la maison dans mes conditions.

Je me demande comment font les autres qui sont confrontés à cela ou l'ont été.

J'avais fait du bénévolat dans des clubs plus jeune, certes je faisais les boxs, les préparaient, les amenait brouter mais au final cela ne me convient plus non si c'est dans un club qui ne respecte pas mes valeurs. Je ne veux pas preparer les boxs, chevaux gratuitement et donc faire de la concurrence déloyale à un vrai palefrenier puis tout en sachant que je le fais pour qu'ils tournent en rond dans une carrière pour imager. J'avais pensé à être bénévole dans une association de sauvetages de chevaux mais c'est assez fermé apparemment. De plus, je suis déjà bénévole dans des associations qui ont s'autres animaux et ne font pas de profit...Pourtant, même sans profit je vois aussi que parfois il faut faire rentrer de l'argent rien que pour pouvoir continuer à exister et souvent c'est là où les désaccords commencent. Je ne citerai pas de noms mais il y en a certaines où je ne mettrais jamais les pieds car en coulisse c'est loin d'être beau.
Je trouve que c'est une super idée mais il faut là aussi trouver un endroit en accord avec ses valeurs?

Merci pour vos réponses qui apportent aussi d'autres visions de la problématique.

Après tu peux quand même contribuer à améliorer le quotidien de chevaux dans un club mais c'est vrai que si vraiment ça coince au niveau des valeurs, ça peut être pesant.
Après c'est comme dans un refuge pour autres animaux : le refuge peut avoir des problèmes ou des lacunes, dans tous les cas des animaux sont là et n'y sont pour rien et attendent qu'on s'occupe d'eux.

Je trouve que l'idée d'une dp pas pour monter est une bonne idée comme dit Cherchour

Cela existe tout de même des clubs dans lesquels les chevaux sont majoritairement au pré, voire en paddock. Les clubs où ils ne font pas 20h de cours par semaine.
J'en connais en tout cas dans ma région.
Je pense souvent plus facile loin des grandes villes et dans des régions de paturages.

A voir aussi si tu souhaites retrouver un contact régulier ou si des formules stages dans des centres qui correspondraient à ton étique te conviendraient. Cela peut être une solution. Mais il faut trouver les centres, si c'est éloigné tu ne peux pas savoir à l'avance, sauf à demander franchement à la structure. Après tout, pourquoi pas.

Pas à titre professionnel. Il est vrai que j'ai quelques certificats animaliers et espère en faire d'autres. Je rêvais d'en faire un métier mais mes expériences (non pro pourtant) et ce que j'ai vu m'ont fait me demander si c'est éthique de se faire de l'argent sur le dos des animaux? Si c'est vraiment dans mes valeurs?
Comme je le disais, je pense que les désaccords et une forme "d'exploitation" de l'animal (comme dans les clubs) vient de là : l'argent...

Tout à fait, dans les refuges il y a des hauts et des bas et parfois on peut être tentés d'abandonner mais comme vous dites les animaux sont là. C'est aussi pour cela, que je n'abandonne pas mon bénevolat dans des refuges non équins même si parfois dans les pires moments je serai tenté. Neanmoins, si cela venait à devenir trop contre mes valeurs est-ce que je pourrais continuer à faire du bon "travail" ? Probablement que je finirai "viré" pour aller à contre sens qui sait. J'ai de la chance que cela ne me soit pas encore arrivé dans les asso où je suis actuellement. Des désaccords (rien de grave) il y en a eu mais on a pu en parler, trouver des compromis mais si cela n'avait pas été le cas, je ne sais pas...
Je peux supporter beaucoup de choses pour les animaux, prendre sur moi, y a laisser ma vie personnelle même...
Cependant , je sais aussi par expérience, que quand j'ai le sentiment de contribuer à quelque chose qui fait plus de mal que de bien dans la globalite les animaux le ressentent aussi.
J'ai arrêté mon bénévolat canin pour les propriétaires malades par exemple, en théorie cela devait être bien mais la réalité était différente.

ça dépend où tu mets ton curseur aussi ...

pour certains monter avec un mors ou un licol éthologique ce sera déjà non, pour d'autres ce sera un cheval au box...

personnellement j'ai jamais vraiment monté en club, j'ai appris à monter dans un élevage, j'y ai acheté mes chevaux et ça fait 20 ans, parfois j'ai monté mes chevaux, en club (en emmenant mes chevaux en van ou en étant en pension pré sur place) et je n'aurais pas voulu ces conditions de vie pour mes chevaux (box sans sortie, c'est la majorité des écuries dans ma région) mais j'ai quand même accepté de suivre les cours de ces gens parce que si j'attends de trouver une écurie qui traite ses chevaux de club comme je traite les miens ça me coûterait 150€ l'heure de cours et j'ai pas les moyens

mais clairement un moniteur qui n'est pas en phase avec mes idées: je change, il y a assez de personnes sur le marché pour pouvoir trouver des gens avec qui on s'entend

en gros ma solution c'est d'être propriétaire, alors je choisis mes coach ou mes écuries selon mes critères, et je traite mes chevaux comme je l'estime juste (ce sera maltraitant pour certains, ce sera bisounours pour d'autres)

A quel niveau veut tu t'investir ? Si c'est juste monter il faut faire comme beaucoup de monde: trouver le bon endroit. C'est peu être un club, une DP ou ton propre cheval si tu en as la possibilité (financier et niveau) là tu seras en phase avec toi même

Si c'est évoluer dans le milieu en étant pro, il va falloir accepter de te confronter à ça un petit moment le temps de passer tes diplômes. Je suis en formation, bon j'ai la chance d'avoir tout fait pour être dans un club que j'estime être un bon club (les chevaux travaillent max 2h, ont de l'espace, tout le monde est bien nourris et bien suivi) mais bon faut trouver l'endroit.
Beaucoup dans ma classe ne sont pas ok avec les méthodes mais n'ont pas le choix, ils feront ce qu'ils veulent plus tard avec leur structure

Concernant la question de se faire de l'argent "sur le dos de...", c'est tout de même la base du commerce.

Si on ne veut aucun échange monétaire en lien avec les animaux, on rend la vie sauvage à toutes les bêtes et on les laisse se débrouiller.
C'est la vision de certains antispécistes, d'ailleurs.

L'agri se fait de l'argent en vendant du foin. Le commercial en vendant des outils pour sécuriser le pré, pour vendre des boxes et tout l'aménagement d'une écurie.
Les magasins se font de l'argent en vendant du matériel équin ou humain.
Le gérant se fait de l'argent en vendant une prestation de pension.

Bref, on ne peut pas retirer la notion économique si on veut côtoyer des animaux : des gens vivent "sur le dos" des animaux...en premier lieu celui qui a fait naître l'animal, ou qui l'a vendu.

La question est plutôt de voir si on utilise l'animal comme une simple vache à traire tout juste bon à nous faire gagner de plus en plus de sous, ou si on gagne de l'argent car tout travail mérite salaire et que travailler pour le secteur équestre n'empêche pas la bonne gestion de l'animal.

Le problème n'est pas l'argent lui-même, mais le traitement de l'animal.

Personnellement, je m'en fiche que des gens se fassent plein d'argent grâce aux chevaux, tant que les chevaux ont tous les besoins et soins qu'ils leur faut.

J'ai vécu un peu la même chose au sujet des diverses méthodes qu'on m'a enseignées. J'ai trouvé mon bonheur en prenant des cours avec une comportementaliste qui pratique l'éducation positive. C'est avec mon cheval, mais il y a aussi des cours ou des stages avec ses propres chevaux.

pistachio Je suis dans un coin où les chevaux de club avec vie au pré, c'est niet au vu de la surface disponible et son coût. C'est déjà top si les chevaux sont sortis assez longtemps et régulièrement pour avoir une vie sociale, et autre part que dans le manège.

Du coup, j'ai fait le tour des CE du coin et je prends ceux où les chevaux manifestent leur bien être, genre, même si le froid pique aux fesses, ça ne bouge pas beaucoup, car ils ont été sortis dans la journée (hors période de cours). Ou quand tu arrives pour ton cours, tu as un cheval boueux. ou tu dois aller le chercher dans un paddock.

Ensuite j'accepte totalement que le cheval de club doive travailler. J'ai discuté avec 2 gérants qui m'avaient dit qu'un cheval de club devait faire ses 10h par semaine pour être rentable.
Et je fais hyper attention avec un cheval de CE, car je sais qu'un CE ne peut pas se permettre d'avoir un cheval à l'arrêt trop longtemps. Donc s'il y a un pet sur le cheval, que ce soit là avant ou par ma faute, je n'hésite pas à le dire pour qu'il y ait suivi derrière.

Pour la monte, c'est à voir sur place comment le ou les moniteurs aborde(nt) le travail.
Tu le vois aussi, en visitant la sellerie, si tu vois tout le monde en gogue ou autres enrênements ou pas.

Comme toi, j'ai été confrontée au cheval de débutant qu'une monitrice m'a attribuée.
Elle m'avait dit de le faire avancer, et je suis allée la voir en disant que ça ne me plaisait pas de l'obliger à le faire, puisque cheval de débutant qui retomberait vite dans ses travers. Sauf que la mono avait un plan. Déjà elle m'a répondu qu'elle comprenait mais que le cheval en "jouait" et qu'il avait besoin d'être travaillé dans le bon sens régulièrement pour continuer à "être bien physiquement". Ok. Et il se trouve qu'elle me l'a donné trèèèès régulièrement avec un ou 2 autres chevaux, et ce, avec des objectifs donnés en début de chaque cours pour travailler lesdits chevaux. Au 2ème cours, sur le cheval de débutant, le stick faisait déjà figuration. Sur un autre cheval, monté enrênné, j'ai eu droit à "tu le monte en filet simple, sans aucun enrênement et je t'expliquerai ce que je veux que tu fasses". Et comme cheval de débutant il se "défendait" bien, rien que pour les sessions au trot ou au pas, dès que je fermais une faille, il m'en trouvait une autre que j'avais pas "verrouillé", aucun problème pour avancer, mais aucun problème non plus pour réfléchir comment se soustraire au boulot

Et ça, tu ne le vois pas si tu n'es pas en cours.

Idem, en trainant un peu, tu arrives à voir si les chevaux de club sortent en paddock/pré ou s'ils ne font que box/manège/carrière.

Idem sur un autre CE où j'avais une QP, j'ai pu voir comment étaient traités les chevaux de CE car je venais les jours, où il n'y avait pas beaucoup de monde. Donc oui, les chevaux bossent, mais il faut aussi voir la différence entre un CE qui fait faire la rame avec un cheval qui va enchaîner facilement 5 h le samedi après midi et celui qui essaie de faire en sorte que le cheval qui bosse beaucoup, fasse ses 3 heures avec des temps de repos. Tu vois s'ils ont du foin en quantité ou s'ils sont sur le fumier, etc.

Curieusement, j'ai aussi connu des CE qui à 1ère vue, tu te dis que les chevaux sont bien traités (boxes propres, sortie en groupe, foin etc), mais une fois en regardant de plus près, tu vois tous les chevaux sans exception avoir un pet au casque, ou qui t'accueillent mal à l'abord du box. Là, oui il faut se poser les bonnes questions...

Donc dans ton cas, à toi de choisir.
Tu peux très bien rendre service en t'occupant de chevaux de particulier, un retraité d'un particulier, etc. si tu refuses de te tourner vers un CE. Ou voir si tu peux prendre des cours avec un indépendant qui met ses chevaux à disposition ?

Bonsoir,

J'aime bien lire vos expériences et je me sens aussi moins seul avec mon ressenti, merci!

Comme il a été dit, je coinçois totalement qu'on ne mette pas tous le curseur au même niveau et aussi que parfois les apparences sont trompeuses. Il y a probablement des clubs qui ont que des boxs où les chevaux peuvent être, malgré cela, mieux traités que dans des clubs pré avec soins défaillants.
Il faut sans doute voir au cas par cas et décider ce qu'on est prêt à accepter.

Quand je parle de se faire de l'argent "sur le dos de. " je sais qu'on doit tous gagner notre vie mais le faire au détriment des animaux, ça je ne peux pas. J'ai suivi des histoires de passionnés et tôt ou tard bien souvent l'argent prend le dessus car il faut bien faire survivre la structure. Quand un animal DOIT travailler tant d'heures par jour, qu'il ait envie ou non, qu'il soit en forme ou non, là ça m'interroge...
Je compare aujourd'hui certains clubs au milieu du spectacle d'animaux sauvages, ça fait plaisir aux clients mais ce qu'il y a derrière pour que l'animal puisse assurer tous les jours n'est pas toujours si beau. Pour moi, c'est à nous de nous adapter aux animaux et pas le contraire, ce qui est impossible quand notre revenu dépend de leur travail. Un résultat rapide est aussi rarement obtenu avec du renforcement positif? Puis, les chevaux blessés ou retraités j'ai vu plusieurs ex chevaux de club finir en asso in extremis pour ne pas perdre la vie.
Je comprends que certains arrivent à passer au dessus mais personnellement je ne pense pas pouvoir.

J'aimerais en apprendre plus sur les chevaux et animaux en général, toujours mais pas ce qu'on apprend dans les galop, faire des figures, des parcours d'obstacles, ou juste se montrer en concours cela n'a pas de sens pour moi.

J'ai eu plusieurs expériences avec des animaux traumatisés ou handicapés et j'ai pu constater que construire une telle relation ne s'apprend dans les galops. J'ai vu de très très bons cavaliers ne pas y parvenir et je pense que c'était plutôt par manque de temps ou de patience car chevaux jugés "abimés ou bons à rien".

Je ne suis pas sûre de comprendre la question, mais j'ai bien des fois été bluffée par les résultats, rapides et durables, obtenus en renforcement positif. Au-delà des résultats, les personnes que j'ai rencontrées et qui pratiquent ces méthodes ont une éthique qui me convient.

Je pensais à plusieurs choses au même temps et je n'ai pas été clair.
Je voulais dire que pour moi, quand le cheval doit travailler coute que coute car la source de revenu repose sur lui il faut souvent des résultats rapides. Je n'ai pas vu de club garder très longtemps des chevaux dont ils ne pouvaient rien tirer rapidement.
J'ai vu des gens utiliser des méthodes tout sauf positives pour que les chevaux soient utilisables rapidement.

Si c'est possible de faire ça bien et vite tant mieux pour eux.
Pour ma part, le renforcement positif m'a jusqu'ici, toujours demandé du temps et de la patience. Un des animaux dont je m'occupe qui a un sacré passif m'a aussi appris que parfois il vaut mieux "ne rien faire" ou juste se poser au calme (ses limites varient selon les jours). Si on exigeait des résulats quotidiens et rapides ce serait impossible avec un animal comme ça, il le ferait peut-être mais à quel prix...Alors que là ça m'a pris des années, des jours avec où il m'a montré des choses incroyables, des jours sans où il ne voulait/pouvait pas (et c'est ok!) mais au moins il est bien dans ses baskets et de mieux en mieux à son rythme. On s'adapte tous à lui et non le contraire. Un cheval de club n'a pas toujours le choix ou le temps dont il aurait peut-être besoin je suppose.

Je n'ai peut-être juste pas encore rencontré les bonnes personnes dans le monde équestre.