Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité

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Poulca

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 05/01/2025 à 21h47

Je n'ai pas trouvé de post en parlant donc je cherche des témoignages.

Voilà, je suis hypersensible, mais vraiment hypersensible à l'extrême. Je suis végétarienne depuis gamine car pour moi c'est inenvisageable de manger un être vivant. Je suis du genre à pleurer devant un reportage qui nous montre la misère. J'ai arrêté les voyages qui sont ma grande passion après avoir été confrontée à de la misère lors d'un de mes périples et de me dire que je pouvais mettre mon budget voyage pour la bonne cause. Je n'ai pas de TV ni de réseau social pour ne pas être confrontée à tous ça...

A côté de ça je suis passionnée d'équitation depuis que je suis gamine. Et après des années à économiser et m'occuper des chevaux des autres j'ai enfin sauté le pas et je suis devenue propriétaire. Bien sûr je me suis tournée vers un TF réformé dans ma logique je voulais sortir un cheval de "la misère" en sortant un cheval des courses ou en récupérant un cheval négligé.

Franchement, je suis hyper contente de mon achat, ce cheval est franchement génial, je ne pouvais pas rêver mieux comme premier cheval. Je pense également que lui est heureux vu ces conditions de vie actuelle.

Mais, parce que oui il faut un mais, je n'arrive pas à ne pas culpabiliser depuis que je l'ai acheté... Je ne le regrette absolument pas au contraire. Mais je n'arrête pas de m'en vouloir. Quand je l'ai acheté j'ai culpabilisé en me disant que l'argent que j'ai mis dans son achat j'aurais pu le donner à une bonne cause. Pareil pour sa pension. Aujourd'hui il a eu le droit à un bilan nutritionnel car je veux tout faire au mieux pour lui et je me dis que c'est un budget que j'aurais pu donner à une association.

A côté de ça je fais des virements mensuels à des associations, je fais des dons de nourritures de vêtements, si je croise un SDF soit je lui donne de l'argent soit je lui achète à manger si je n'ai pas de monnaie... Mais j'ai toujours l'impression de ne pas faire assez.

J'ai beau me dire que je travaille pour me payer ça, que j'ai "le droit" de me faire plaisir, je n'y arrive pas. Le jour où j'ai signé les papiers de vente j'en ai été malade, j'en ai pas dormi de mettre autant d'argent dans un loisir pour moi.

J'en ai parlé à des pro de la santé qui m'ont répondu qu'ils ne comprenaient pas ma façon de penser... Je me tourne donc vers les membres de ce forum, si certains ont été confrontés à ce genre de problème pour savoir comment vous l'avez surmonté parce que ça me gâche vraiment la vie. D'un côté j'adore ce côté empathique qui me fait me sentir bien, d'avoir l'impression d'être une bonne personne, d'un autre j'ai l'impression qu'il m'empêche complètement de faire ce que j'aime alors qu'on a qu'une vie...

Merci pour vos témoignages

Tam89

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 06/01/2025 à 21h54

poulca

après clairement un médecin généraliste n'est absolument pas fait pour accompagner les gens dans ce genre de situation, donc oui il ne doit pas comprendre comme tu penses, mais en même temps c'est pas son boulot du tout.
Le mieux c'est de trouver un bon psy, mais pour ça il est des fois nécessaire d'en faire plusieurs.

Badmonster

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 06/01/2025 à 21h57

Je pense que tant que ça t'impacte négativement, il faut un(e) psychologue compétent(e). Effectivement, le / la psychiatre ne sera pas d'une grande aide, puisque pas une maladie, sauf si ça cache quelque chose de plus profond, mais tu aurais d'autres symptômes que cette culpabilité.

La sensibilité, l'altruisme, la générosité.. ce sont de belles qualités. Mais ça ne doit pas se faire au détriment de ta vie et de ton bonheur non plus.

Elouanr

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 07/01/2025 à 18h45

Hello,
votre message me fait assez mal au coeur, j'avoue. Parce que vous avez l'air de quelqu'un de bien, de très sensible ( je n'aime pas le concept d'hypersensibilité, même s'il contient des choses réelles) et que vous avez l'air de souffrir au delà de ce qui est soutenable pour un être humain..
Ce que je lis, c'est un problème psychologique qui a sans doute des racines très profondes qui ne peuvent pas être explorées ainsi sur un forum. Si je vous posais les questions qui me viennent à l'esprit, je pourrais vous faire du mal, provoquer chez vous une attitude défensive, ou au contraire un complet shut down, et ça ne vous aiderait en rien.
J'ai envie de vous conseiller deux choses :
- chercher de l'aide auprès de psychologues pour vous aider à mieux vous connaître, mieux accepter qui vous êtes.
Vous pouvez aussi chercher auprès de psychiatres (les seuls qui sont habilités à faire un véritable diagnostic), mais en France, je doute que cela vous aidera dans un premier temps, sauf si vous trouvez un psychiatre faisant psychothérapeute en même temps. Je ne dis pas qu'un diagnostic serait inutile, des tas de problèmes de santé mentale peuvent créer cette hyper sensibilité. Ca va de l'autisme, au TDah en passant pa la bipolarité et le traumatisme. Et l'avis d'un psychiatre connaissant ces sujets serait intéressant, mais sans aide psychologique, peu suffisant à vous aider.

- Et justement, je vous inviterais aussi à vous renseigner à propos de tout ce qui est traumatisme et particulièrement de ce qu'on appelle le traumatisme complexe ( qui prend souvent sa racine dans la petite enfance). Pourquoi je vous parle de ça ? Je vous rassure, je ne pense pas que vous avez été violée ou gravement maltraitée par vos parents. Mais l'hyper sensibilité à l'injustice, aux violences, particulièrement celles faites aux plus faibles, est très souvent le fruit d'expériences personnelles dans l'enfance.
Ce que le grand public a encore du mal à comprendre dans le traumatisme c'est qu'il n'y a pas besoin d'évènements très graves comme une mise en danger, des violences sexuelles ou physiques... pour pourrir la construction d'un enfant et rendre sa vie d'adulte misérable. Une négligence émotionnelle peut donner les mêmes résultats ( vos parents sont sans doute des gens biens, ils vous ont nourri, logé, ne vous ont jamais maltraité physiquement, mais n'ont peut-être jamais écouté vos besoins de réconfort, de sécurité, d'amour inconditionnel, soit parce qu'ils avaient leurs propres soucis, soit parce que quelqu'un dans la famille les accaparait et vous laissait de coté... par exemple). La culpabilité (ou la honte) est bien souvent un symptome très parlant de tout cela... parce qu'un petit enfant ne peut pas comprendre que ses parents ne font pas ce qu'il faudrait pour lui. Que peut-il penser ce petit enfant ? que c'est de sa faute... et donc, devenu adulte, quand il commence à essayer à sortir de cet état d'esprit qui commence à lui jouer des tours (mais qui l'a aidé à affronter quelque chose de très difficile à vivre pour un enfant), il garde cette idée en tête. C'est de sa faute... S'il ne prend pas la défense des victimes, personne ne le fera, parce qu'il n'y a eu personne pour lui. De fait, il est responsable de la souffrance du monde entier. Et c'est invivable de vivre avec cette pensée... personne ne peut être responsable de la misère animale ou humaine à ce point. Vous le savez sans doute, d'une façon intellectuelle, mais dans votre tête, il y a encore cet enfant qui pense le contraire et qui vous donne toutes ces émotions si violentes parce que quand vous voyez un animal maltraité, au fond, vous avez une empathie extreme pour lui. Vous l'avez parce que, peut-être, avez vous vécu des choses difficiles, vous aussi, quand vous étiez aussi sans défense qu'un animal à l'abattoir. Et vraiment, il en faut peu pour un jeune enfant pour se retrouver dans cet état d'esprit... ce n'est pas forcément une maltraitance volontaire. Pour le comprendre, il suffit de songer qu'un nouveau né humain dépend entièrement de ses parents pour survivre, qu'il doit absolument se connecter à eux émotionnellement pour cela... il suffit de songer qu'un parent peut être malade, dépressif, absent ou peu disponible pour x raison pour comprendre l'impact de cette période sur un très un jeune enfant.



Hélas vous ne trouverez pas grand chose en France à ces sujets encore, mais il existe pas mal de ressources anglophones. C'est une hypothèse, un sujet à creuser, je pense. Je ne dis pas que c'est forcément ça, comme je le disais beaucoup de problèmes de santé mentale peuvent provoquer cette hyper sensibilité... mais ça vaudrait sans doute le coup de chercher à savoir d'où elle vient. Donc, sans jamais vous dire de négliger les autres hypothèses possibles, (qui peuvent d'ailleurs se cumuler...) parce que je ne suis pas là pour faire un diagnostic, la piste du traumatisme complexe me semble tout de même vraiment très intéressante compte tenu de vos propos...

Enfin, ne vous découragez pas si vous ne trouvez pas la bonne personne du premier coup. C'est compliqué parfois de dénicher l'interlocuteur compétent qui pourra nous aider. Si je prends mon exemple, 'ai des soucis physiques qui ne sont pas bien communs et j'ai galéré à trouver un kiné capable de m'aider, mais j'y suis parvenu...
Ne baissez pas les bras.
En tout cas, ne pensez pas que personne ne peut vous comprendre. Je n'ai pas votre hyper sensibilité sur ces sujets ( quoique, plus jeune, si sans doute...), mais je l'ai sur d'autres sujets. J'ai vu mon père l'être ( et, en effet, ça venait de son enfance qui, pour le coup, avait été vraiment violente) incapable d'accepter l'injustice faite aux autres, de la même façon qu'il était capable de se dénoncer pour une betise qui n'était pas de son fait, juste pour que son petit frangin ne se fasse pas battre par leur père... Des tas de gens sont ainsi. Certains en souffrent longuement, mais il est possible d'apprendre à apprivoiser cette sensibilité. Pas de la détruire, mais de ne plus en souffrir comme vous le décrivez... et si on n'y arrive pas seul, il ne faut pas hésiter à chercher de l'aide. Les professionnels que vous avez rencontrés ne vous comprennent pas car peu sont encore formés à ces sujets en France, mais il y en a de plus en plus... et il existe des gens capables aussi de s'adapter, même à un sujet qu'ils ne connaissent pas...

PS : vous noterez que je ne discute absolument pas de vos réactions, sur quelque sujet que ce soit, ou sur les choix qui y sont liés ( choix alimentaires, par exemple). Je pourrais très facilement, vu que je ne les partage pas forcément, mais s'il y a une chose à comprendre, c'est que ce sont des émotions que vous ressentez là. Les émotions, vous pouvez les intellectualiser, leur donner une forme raisonnable, mais ça reste des émotions. Du coup... on pourra vous aligner les meilleurs arguments du monde, il y a peu de chance que cela vous aide. Parce que, et j'ai mis du temps à comprendre et accepter ce fait, on ne règle pas un souci émotionnel par la réflexion... Un bon psychologue n'argumentera pas avec vous sur vos valeurs morales. Il pourra vous inviter à apprendre à moduler votre façon de penser, à être moins dans le tout noir ou tout blanc, mais ne devrait pas essayer de vous convaincre de changer de point de vue. Parce que le problème n'est pas là, vous êtes une personne intelligente et vous avez le droit d'être végétarienne ou vegan ou de ne pas vouloir faire telle ou telle chose. Le véritable problème c'est que, malgré tous ces choix que vous avez pris pour être en accord avec vous même, vous souffrez quand même...

Édité par elouanr le 08-01-2025 à 12h14



Poulca

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 12/01/2025 à 00h54

oups je me rends compte que j'ai totalement oublié de répondre

tam89 badmonster je sais d'où vient ce traumatisme c'est dû à mon passé, qui a été très heureux hein, aucun violence ou autres, juste des décisions que je n'ai pas comprises et que je ne trouve pas juste. En vrai en me relisant c'est vrai qu'on a l'impression que je suis au plus mal et tout. Mais en fait c'est vraiment au moment où "je sors" l'argent de mon compte que j'y réfléchis, mais 1h après c'est oublié quoi. Mon cheval ça été plus long car le temps de faire la visite d'achat, signer les contrats, faire les virements (...) ça c'est déroulé sur plusieurs jours. J'imagine pas quand j'achèterais une maison je vais veiller quelques semaines c'est pour ça c'est totalement supportable, pour ça je cherche juste des "tips" pour déculpabiliser sur le coup. Comme je disais ça m'a fait mal au c*l de sortir l'argent pour mon cheval parce que j'aurais pu aider des gens avec cet argent, mais je ne regrette absolument pas mon cheval et je continue de dépenser pour lui alors que je pourrais faire autre chose avec cet argent.
ça ne m'empêche pas de vivre, ça me rend juste "triste" sur le coup

elouanr c'est un traumatisme de l'enfance qui "m'a fait comme ça", je le sais bien je travaille dessus depuis un moment. Après c'est vraiment pas à cause de mes parents, franchement j'ai eu une enfance très heureuse je ne peux vraiment pas me plaindre, ils ont toujours fait ce qu'il faut. C'est juste que la vie n'est pas juste et malheureusement elle ne le sera jamais donc j'apprends à vivre avec en accord avec mes valeurs, c'est pas toujours facile, mais jusqu'ici j'y suis arrivée donc y'a pas de raison que ça ne continue pas. C'est pour ça j'ai identifié le problème depuis longtemps, mon médecin traitant est de très bons conseils sur mon introspection, le fait de me soigner sans traitement. Mais y'a encore quelques petits blocages qui sauteront quand j'aurais trouvé la solution j'en suis sûre

Elouanr

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 12/01/2025 à 10h27

poulca
C'est très bien, et tout le monde n'a pas toute chance, d'avoir un médecin qui vous aide là dessus. Cependant, n'hésitez pas à solliciter d'autres personnes pour approfondir tout ça. Le travail sur le traumatisme ne consiste pas seulement à faire de l'introspection, à comprendre le phénomène d'un point de vue intellectuel. Ca en fait partie et c'est très bien d 'y parvenir déjà. Mais il y a aussi toute une part de travail plus subtil qui est un travail de guérison et de changement dans notre perception de choses que le traumatisme a faussé... et ça, c'est le boulot d'un psychologue.

Autre petite chose, attention à la tendance que l'on peut avoir, très naturellement, quand on a vécu ce genre de choses, à minimiser nos problèmes, ce que l'on vit. Vous avez des retours ici de gens qui sont neutres vis à vis de vous, nous n'avons aucune histoire commune, aucun préjugé, nous réagissons uniquement à ce que vous dites... Je n'ai aucun intérêt à me montrer plus gentil que je ne le devrais avec vous. Si je vous dis que de vous lire me fait mal au coeur ( pour vous) c'est mon ressenti honnête. Je comprends le fossé que vous pouvez vivre entre ce ressenti que j'exprime et le votre. Je l'ai déjà eu en racontant des choses personnelles à des gens inconnus. Leur retour, un peu semblable à celui que j'ai ici, m'avait surpris... je ne croyais pas que mon histoire avait de quoi sembler si douloureuse. Je minimisais énormément les choses que j'avais traversées. Je l'ai compris bien après. Les traumatismes ont cette capacité à nous faire prendre pour normal des choses qui ne le sont pas... C'est comme ça que des gens acceptent des situations de violence qui semblent inouies à nos yeux.

Bien sur, ne vous connaissant pas, je peux aussi me tromper. Et rien ne remplace l'aide, de visu, d'un professionnel. Mais je sais que si un ou une amie me confiait le même genre de pensées, je lui dirais ce que je viens de vous dire. Je n'ai aucun souci avec vos valeurs morales, fussent elles différentes des miennes, surtout dans leur application, mais justement si leur application concrète continue à vous faire souffrir, ou en tout cas ne suffit pas à vous sentir " alignée", il y a quelque chose encore à régler... et ce n'est pas remettre en cause les compétences ou l'aide de votre médecin traitant que de le dire. Dans la vie, on ne peut pas se contenter de l'aide d'une seule personne. Ce serait même malsain. C'est un chapelet de petites choses, apportées par des quantités de gens que l'on croise, qui nous font progresser. Par exemple, la personne qui m'a mis sur le dos d'un poney la première fois a sans doute déclenché quelque chose de très important dans ma vie, et celle qui aujourd'hui, m'aide à reprendre l'équitation, m'apporte des choses certes très différentes, mais qui s'avèrent vraiment très utiles. L'une n'efface pas l'autre... elles se complètent.

Et surtout, en tant qu'individu, vous n'avez pas à porter sur votre dos la responsabilité entière de la souffrance animale. Il y a une grande différence entre s'engager dans une cause parce que cela nous porte, nous fait devenir meilleur, et s'y engager parce que l'on culpabilise à mort comme si on en était responsable personnellement. Dans le premier cas, c'est formidable pour la cause visée, et pour l'individu qui en sort grandi. Dans le second cas, ça peut amener, dans le pire des scénarios ( et je ne dis pas que c'est le cas ici), à des extrémismes dangereux, des comportements sectaires, et à une nouvelle maltraitance de l'individu donc... sans parler de l'impact désastreux sur la cause en question.
Ce que je veux dire c'est que culpabiliser ainsi, outre que cela vous empêche de profiter pleinement de la vie, ne rendra pas votre action plus efficace... c'est un cercle vicieux sans fin dont il vaut mieux sortir le plus tôt possible. Et ça,s ans remettre en cause vos engagements, ou vos valeurs.

Édité par elouanr le 12-01-2025 à 11h23



Walmos

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Propriétaire et hypersensibilité/culpabilité
Posté le 12/01/2025 à 10h32

poulca : et tu ne peux pas essayer de "rediriger" ce besoin d'aider l'autre ? Plutôt que de penser "argent" pur, tu peux aussi penser "service rendu" et "partage d'expériences".

Autant mon jeune cheval, c'est mon plaisir perso, il n'y a que moi qui le travaille, qui le sorte en balade, etc. Mais j'ai acheté une autre jument il y a deux ans, et avec elle le plaisir est dans le fait de partager ma passion avec les autres : les enfants font un peu de voltige sur son dos, les plus grands partent en balade avec moi, les gens qui ont peur des chevaux arrivent à se mettre en confiance avec elle... Surtout que de manière générale, dès que j'entends un "non mais on n'a pas les moyens d'offrir des cours d'équitation à notre fille", ou "j'aimerais me remettre à l'équitation, mais je n'ose pas", ou "les chevaux me manquent", je saute sur les gens et je leur propose de passer au pré à l'occasion. Ça les rend super heureux que je partage avec eux quelque chose qui leur semblait inaccessible, en toute simplicité, et sans rien leur demander en échange.

Je me contente de faire ça dans le cercle restreint de mon réseau de connaissances (sauf pour les balades, où je poste des annonces sur FB quand je désespère de trouver qqun pour m'accompagner), mais rien ne m'empêcherait de me rapprocher d'associations qui aident les personnes dans le besoin ou de foyers d'accueil : je pense que l'impact psychologique d'une balade à cheval pour un enfant "pauvre" est bien supérieur à celui de n'importe quel don. Certes ça ne met rien dans leur assiette, mais si ça peut leur permettre de rêver et de se construire des projets pour l'avenir, c'est probablement la meilleure chose qu'on puisse leur offrir...

Édité par walmos le 12-01-2025 à 18h46



Poulca

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Posté le 15/01/2025 à 23h52

elouanr faut vraiment pas avoir mal au cœur à me lire, je vais très bien
Je suis du genre à réfléchir dix mille fois de trop. Par exemple, je viens d'acheter un cheval, je l'ai mis dans une super pension pour lui mais du coup cette pension est "loin" de chez moi. Moi qui suis très portée sur l'écologie ça me "trou le c*l" de devoir faire autant de trajet en voiture, surtout que j'ai des soins à faire actuellement donc je suis obligée d'y aller souvent. Mais il est hors de question que je ne soigne pas mon cheval ou que je le rapatrie vers chez moi et qu'il baisse en qualité de vie. Mais je vais y réfléchir quand même, même si ma décision est prise.
En vrai je dis "trauma de l'enfance" car c'est comme ça que ça se défini mais je ne me sens absolument pas traumatisée, au contraire je suis plutôt privilégiée de ce qui m'est arrivé et je suis heureuse que ça soit arrivé.
Je sais que je ne peux pas supprimer la misère du monde à mon niveau, c'est impossible, c'est une évidence.
Mais mon cerveau ne veut pas me laisser tranquille et cherche toujours si il n'y a pas une meilleure façon de faire. Parfois j'aimerais juste le mettre en off.
Honnêtement, desfois je me dis qu'un petit shishon pourrait me faire du bien pour le faire ralentir

walmos alors en services rendus je le fais énormément. J'étais pompier volontaire (j'ai du arrêter car je ne passe plus la visite médicale), mon cheval je l'ai choisi pour que clairement un maximum de personnes puissent le monter, je suis pet sitter bénévole, je réalise des travaux bénévolement également ... Je vis clairement pour les autres, mais pas dans le sens je me prive pour eux, au contraire je suis super épanouie à faire ça. J'ai adorée mes années de pompier volontaire, même si le système a fini par me dégoûter, je prennais énormément de plaisir en intervention

Elouanr

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Posté le 17/01/2025 à 11h51

poulca
He, tu vois, c'est mon coté sensible ! ;-) Je n'aime pas sentir ( et je peux mal l'estimer, c'est vrai) les gens souffrir, même à l'écrit...

Juste un truc, le coté hyper réflexion est une protection que l'on se crée également pour éviter de souffrir. On rationalise à fond, pour ne pas se laisser déborder. Ca a son coté positif, bien entendu ! Ca permet de se remettre en cause, et en général, je trouve les gens qui font cela, hyper intéressants par leur recul. Mais ça ne doit pas devenir handicapant, non plus...

Je comprends ce que tu dis quant au traumatisme, c'est très compliqué à admettre. Pour pas mal de raisons. D'abord, on a tous dans la tête des trucs plus graves (même des victimes de viol peuvent avoir ce sentiment, c'est tout dire ! ) et on peut se sentir peu légitime à utiliser ce terme donc. Puis, c'est pas un truc qu'on a envie de se raconter sur soi même, non plus, ou même sur sa famille... Pourtant, selon les spécialistes de la question, cette propension à relativiser l'évènement, mais aussi ses conséquences, est un signe évident qu'il s'est passé quelque chose d'important...

Avoir besoin, envie d'un peu de répit, en s'anesthésiant l'esprit (peu importe le moyen) est aussi très révélateur... parce que si cogiter nous protège, c'est épuisant aussi. En fait, cette hyper reflexion est un moyen de protection que tu as trouvé et qui a très bien fonctionné, mais qui te fatigue maintenant et 'empêche de profiter pleinement de la vie, de ce que tu peux avoir comme sources de joie...
Ce n'est pas rien !
Ok, tu n'es pas dépressive au dernier degré, et c'est tant mieux, mais ce n'est pas rien... la vie n'a pas être compliquée de cette façon. Cette protection tu en as eu besoin, à un moment donné dans ta vie et pour cette raison, tu y es sans doute attachée, mais tu es à un moment de ta vie où elle n'a plus autant de raison d 'être, non ?
Même si c'est sans doute peu de choses, comparé à ce que tu as vécu avant d'en arriver là, garder ce genre de culpabilité en soi n'est pas très épanouissant...
C'est super d'être pompier volontaire, d'aider les autres. Vraiment. Mais fais attention à ne pas laisser passer les autres, leurs besoins, avant les tiens, hein ? Tu vaux autant qu'eux.

Bref, désolé si j'insiste trop. Tu as le droit de me dire stop et je le respecterai. Pas par fausse politesse, mais parce que je sens que tu sais où tu vas et de façon très positive.

Donc pour terminer, peut-être connais tu déjà ce livre, mais c'est un bouquin très intéressant :

Le Corps n oublie rien: Le cerveau l esprit et le corps dans la guérison du traumatisme
Livre de Bessel van der Kolk

en te souhaitant une bonne continuation.

Édité par elouanr le 17-01-2025 à 11h52



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