mo56 a écrit le 19/08/2018 à 10h41:
En dressage et CCE je trouve le niveau déjà plus relevé, ça relève déjà bien moins de la "course à l'échalote".
Le niveau en dressage est à l'image du reste, très hétérogène, et globalement très moyen. Il a même plongé entre 2014 et 2016 de manière alarmante, avant de connaître un léger mieux ces deux dernières éditions.
Il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas un championnat c'est un open. C'est une compétition participative, non qualitative. Il faut juste finir des tours, et les premiers quarts peuvent même s'obtenir par équivalence (deux seconds = un premier).
Du coup, c'est une manifestation qui attire tout le monde: écuries sérieuses, écuries pas sérieuses, cavaliers de club, cavaliers propriétaires, chevaux en santé, chevaux maltraités, consciencieux, ignorants...
Très concrètement dans un cheminement de cavalier il doit arriver un moment où on doit pouvoir se dire qu'y amener son cheval n'est plus du tout concevable, compte tenu des conditions d'hébergement, à moins d'aller à l'extérieur. Il faut imaginer le stress que ça peut représenter pour un équidé.
Pour un cavalier en progression, c'est effectivement une expérience unique, pour le meilleur et pour le pire d'ailleurs, qui vous marquera.
Pour un officiel de compétition, c'est également une expérience unique d'ailleurs, par la pression et les dimensions de l'évènement.
Si je reviens au niveau, la compétition est envisagée de manière diverse:
- pour certaines écuries, c'est l'occasion de faire signer le plus de cavaliers possible sur des forfaits compète, avec l'assurance de participer à la fin de l'année à ce qui sera un genre de grand barnum. Dans ce cas de figure, la qualité de l'équitation... importe peu.
- pour certains cavaliers isolés c'est une initiative plus personnelle, et si l'encadrement est insuffisant ça peut conduire à des désillusions et surtout à des contresens.
On s'étonne en effet chaque année de la méconnaissance du règlement.
- pour d'autres écuries ou d'autres cavaliers, il s'agit d'un objectif de fin de saison, autour duquel le travail du couple va être articulé. Une vraie progression, une vraie préparation accompagnent cet objectif, parfois même avec un stage de préparation avant le départ (cavalière j'ai connu ce format il y a une douzaine d'années, et ce fut une année de très importante progression technique. Stage de préparation dix jours, chaque cheval pourtant de club avait son programme personnalisé avec en priorité son cavalier de championnat et une charge club réduite, des compléments alimentaires et des soins adaptés. Cela avait bien sûr un prix, mais c'est de cette façon que la compétition doit s'envisage: d'un point de vue réellement sportif). Cela donne en général des couples très sérieux, qui auront de la réussite ou non mais qui y auront travaillé, avec l'accompagnement d'enseignant expérimentés qui connaissent les règlements, accumulent de l'expérience et utilisent les recommandations des officiels.
Donc en résumé: L'OPEN de France, est un évènement de grande ampleur, toujours impressionnant, considéré par les uns comme une manifestation festive, par les autres comme une manifestation sportive, et tout le monde cohabite, ce qui en fait son caractère déroutant et exceptionnel. Il a à la fois des airs de festival et des airs de concours. A chacun d'en tirer ce qu'il veut, à la fédération de savoir où se trouvent les limites, aux officiels de savoir comment contribuer à son évolution positive, aux cavaliers de fixer un cadre éthique à leur participation. Dans tous les cas, c'est une expérience à vivre, participant ou spectateur car ça n'a aucun équivalent. Ensuite à chacun de s'en faire sa propre idée.